Brexit, les négociateurs britanniques refusent toujours de céder du terrain ; Roumanie, malgré la victoire des socialistes aux législatives, les libéraux se maintiennent au gouvernement ; environnement, le Danemark met fin à l'exploitation de pétrole et de gaz à l'horizon 2050.
Le Brexit va-t-il enfin trouver une conclusion ? Cela fait 11 mois que Bruxelles et Londres tentent de négocier un accord commercial post-Brexit. La période de transition arrive à sa fin le 1er janvier 2021. Sans un accord, de nombreux acteurs craignent des conséquences économiques désastreuses. Les négociateurs britanniques sont revenus à Bruxelles dimanche soir pour une intense session. Pourtant, tout indique que de sérieuses divergences subsistent encore ?
En effet, les britanniques refusent de céder du terrain. Ils se montrent intraitables sur les trois mêmes points depuis plusieurs mois. Il s’agit de l’accès de l’UE aux zones de pêches britanniques ; ensuite, les recours possibles en cas de non-exécution de l’accord ; et enfin, le fait que les entreprises britanniques doivent respecter les mêmes standards que les entreprises européennes. Les négociations reprennent en ce début de semaine et elles n’augurent rien de bon. De chaque côté, les informations qui filtrent sont contradictoires.
Si aucun accord n’est signé, des barrières douanières feront leur retour entre l’UE et le Royaume-Uni. En ce qui concerne la pêche par exemple, les bateaux européens n’auront plus accès aux eaux britanniques.
L’échec des négociations serait une meilleure option que de signer un mauvais accord. C’est la position de la France et d’autres États européens. Ils craignent que l’UE ne cède trop de terrain aux britanniques.
En effet, Clément Beaune, secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, a abondé dans ce sens. Il a affirmé qu’il ne fallait pas vouloir un accord à tout prix. L’objectif principal est de préserver le marché européen. Les Pays-Bas et la Belgique notamment sont du même avis. La France utiliserait même son droit de veto si l’accord ne lui satisfait pas. Les négociateurs européens en sont conscients. Signer un accord selon les critères actuels de Londres ne permettrait pas à l’UE de préserver ses intérêts sur le long-terme.
Dirigeons-nous maintenant vers la Roumanie ! Ce dimanche se tenaient les élections législatives. Les socialistes sont arrivés en tête. Pourtant, les deux partis libéraux conservent une majorité qui leur permet de se maintenir au gouvernement. Cette élection se déroulait dans un contexte particulier. En raison de la pandémie, le taux de participation a atteint un niveau historiquement bas.
Tout à fait, seulement 31,8% des électeurs ont voté ; cela dépend tant du d’une désaffection générale envers les partis traditionnels que du contexte de l’épidémie. La deuxième vague touche durement la Roumanie, mettant en lumière des infrastructures souvent vétustes. Le parti social-démocrate a obtenu 30%. Le Parti national libéral a quant à lui remporté 25,4%. Combiné aux 15% de l’Union Sauvez la Roumanie, il devrait pouvoir former un gouvernement de centre droit. Le Premier ministre Ludovic Orban devrait se maintenir au pouvoir. Il a le même patronyme que Viktor Orban, le premier ministre hongrois mais il est très différent de son homologue de Budapest, étant notamment résolument pro-européen.
Les libéraux ont bénéficié du soutien du très populaire président roumain, Klaus Iohannis. Il est connu pour ses prises de position contre la corruption. Il s’est ouvertement opposé au retour au pouvoir des sociaux-démocrates tant que durerait son mandat, jusqu’en 2024.
Ces élections voient l’émergence de nouveaux partis politiques. Signe d’un renouveau pour la politique roumaine ?
En partie oui ! Le deuxième parti libéral, l’Union Sauvez la Roumanie a été créé par une génération plus jeune. Les candidats ont un profil différent de ceux qui gouvernent depuis la chute du communisme. Nombreux sont ceux qui ont étudié en Europe de l’Ouest. Depuis 2016, il est devenu le troisième parti roumain.
Néanmoins, les sociaux-démocrates dominent la scène politique depuis 1989. Malgré des scandales de corruption en 2016, ils ont encore réussi à faire un bon score à l’élection dimanche, en promettant notamment de considérables hausses de salaires. De l’autre côté du spectre politique, c’est la première fois qu’un parti d’extrême droite entre au parlement. L’Alliance pour l’unité roumaine a obtenu 9%.
Terminons en évoquant la grande décision du Danemark ! Le pays a décidé de ne plus extraire du pétrole ou du gaz à l’horizon 2050. Une initiative ambitieuse qui place le Danemark devant la tâche colossale de diversifier ses sources d’énergie. Il est actuellement le premier producteur de pétrole brut au sein de l’UE.
Oui, dans 30 ans, le Danemark devrait, selon cette décision, avoir cessé toute extraction de pétrole et de gaz en Mer du Nord. A ce jour, la production atteint 100 000 barils de pétrole brut par jour. Le Danemark compte 55 plateformes d’extractions. La branche danoise de Greenpeace s’est félicitée de cette initiative. L’organisation a appelé les autres Etats européens à faire de même.
On imagine qu’en prenant cette décision le Danemark se prive d’une manne financière conséquente ?
C’est en effet une décision difficile. Il est estimé que cela coûtera un milliard d’euros au Danemark. Ces hauts revenus de l’extraction du pétrole et du gaz permettent de financer la transition écologique notamment vers l’éolien. De plus, environ 4000 emplois dépendent de cette industrie.
Néanmoins, le gouvernement compte prendre les mesures nécessaires, notamment développer le secteur des énergies renouvelables. Le Danemark a de grandes ambitions écologiques. Le ministre du Climat et de l’Energie, Dan Jorgensen, a affirmé sa volonté de faire de son pays un modèle vert. Il compte réduire ses émissions de gaz de serre de 70% pour 2030.
Victor D’Anethan – Thomas Kox
crédits photo: Aleksejs Bergmanis