Après 14 ans de négociations, l'UE ouvre son marché aux investissements chinois, un accord qui fait débat ; au Royaume Uni, l'extradition de Julian Assange finalement rejeté par la justice ; nouvelle hausse de l'épidémie, une rentrée des classes difficile en Europe.
Nous avions évoqué hier plusieurs points de l'accord de sortie du Royaume Uni. Un autre accord, qui porte sur les investissements entre la République Populaire de Chine et l'Union européenne a aussi fait beaucoup parler de lui, pourquoi donc ?
Oui après plus de sept ans de négociations, l'UE et la Chine se sont enfin accordées le 30 décembre pour mettre leurs entreprises sur un pied d'égalité.
Bien des observateurs déploraient depuis des années que l’Union européenne ouvre très largement son marché aux investissements de Chine alors que ses entreprises avaient parfois les pires difficultés à trouver leur place sur le marché chinois.
L'accord permet aux entreprises européennes d'investir plus facilement dans l'empire du milieu, et ce, dans un grand nombre de secteurs. L'UE se targue d'avoir obtenu des concessions notables de Pékin, notamment sur le travail forcé et le développement durable. A l’heure d’un bras de fer économique entre les Etats-Unis et la Chine, la Chine revendique aussi cet accord comme une victoire de sa diplomatie.
Mais des voix s'élèvent contre cet accord ?
En effet, notamment chez les défenseurs des droits humains, au Parlement européen ou encore de la part des États membres. Beaucoup déplorent que ces concessions de la Chine - sur le papier - risquent de ne pas réellement être appliquées et s’insurgent contre le fait que cet accord ne soit pas davantage utilisé comme un outil par l’UE pour forcer la Chine à revoir sa politique ultra-répressive à Hong Kong et contre les Ouïghours.
De son côté, la future administration de Biden à d’ores et déjà émis des réserves concernant cette coopération.
Quelques États européens comme l'Italie et la Pologne ont critiqué la rapidité avec laquelle s'est conclu cet accord. La France qui était d'abord contre, à finalement salué l'initiative. C'est avant tout un accord de principe et la ratification par le parlement européen n'est pas pour demain.
Cet accord a été poussé par l'Allemagne, alors présidente du conseil de l'UE jusqu'à la fin de l'année 2020. Qui va lui succéder dans sa mise en œuvre?
L’Allemagne exerçait effectivement les six derniers mois de la présidence tournante du conseil des ministres de l’UE. C’est théoriquement une présidence technique mais celui qui l’exerce à la possibilité de mettre les questions qui l'intéressent à l’agenda. Nombre de commentateurs rappellent que Berlin avait beaucoup à gagner de cet accord car les industries allemandes, notamment chimiques et automobiles sont extrêmement dépendantes du commerce avec la Chine. Une des raisons pour laquelle elle a très fortement poussé à la signature de cet accord avec Pékin.
Le Portugal prend maintenant les rênes du conseil des ministres de l'UE et a annoncé qu'il s'engageait pour une reprise européenne juste, verte et digitale.
Tournons nous maintenant vers le Royaume Uni où la justice britannique a rendu son verdict concernant l'extradition de Julian Assange.
En effet, la juge britannique Vanessa Baraister a finalement rejeté l'extradition de Julian Assange car elle estime que son état mental ne permet pas son extradition vers les Etats Unis. La justice américaine souhaite le condamner pour son rôle dans la diffusion en 2010 et 2011 de documents secrets défense, montrant notamment les exactions de l'armée américaine en Irak. Son isolement à l'ambassade d'Equateur en 2012 pour échapper à l'extradition puis son incarcération à la prison de haute sécurité de Belmarsh a durement affecté sa santé mentale. La juge refuse également de le reconnaître comme journaliste et estime qu'il a potentiellement enfreint la loi. De nombreuses organisations non gouvernementales ont salué la décision mais soulignent que l'extradition d’Assange est une grave atteinte à la liberté de la presse. Les Etats Unis risquent de faire appel de la décision.
Terminons enfin par la rentrée des classes bouleversée par la pandémie en Europe
En France et en Belgique. La rentrée des classes s'est déroulée presque normalement mais c’est loin d’être le cas chez ses voisins européens. Les deux pays font même figure d'exception malgré une opposition grandissante. Au Royaume Uni, l'apparition d'une variante du virus plus contagieuse à forcé le gouvernement a confiner la population, suivis par l'Ecosse. En Allemagne, une concertation avec les régions a décidé de repousser aussi la rentrée scolaire jusqu'à la fin janvier.
En Espagne, le retour en classe devait avoir lieu le 8 Janvier mais il est reporté dans plusieurs régions. Comme en Espagne, la décision en Italie est prise au niveau régional. Une réouverture en classe réduite est envisagée mais pas confirmée. Enfin aux Pays Pays, les écoles étaient déjà fermées et ne devraient pas rouvrir avant la mi-janvier, pareil pour le Danemark et l'Autriche. Ainsi plusieurs pays européen, qui jusqu'à présent étaient plutôt épargnés par la crise sanitaire, ont dû prendre des mesures drastiques pour endiguer la hausse de l'épidémie.
crédits photo: eberhard grossgasteiger