Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 31 mai

Aujourd'hui en Europe - Lundi 31 mai

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Échec des discussions sur la future Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne
  • Slovénie : mobilisation massive pour demander le départ du premier ministre Janez Janša
  • Fuite d'informations hautement sensibles sur la présence de missiles nucléaires en Europe
  • Révélations explosives sur le partenariat entre les États-Unis et le Danemark pour espionner d’autres pays européens
  • Berlin reconnaît avoir commis un génocide en Namibie au début du 20e siècle.

Échec des discussions sur la future Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne

Les discussions sur la future Politique Agricole Commune, la fameuse PAC, premier poste de dépense de l’Union européenne, se sont soldées vendredi par un échec.

Oui, l’incertitude demeure pour les agriculteurs, après trois jours de négociations, les 27 et les eurodéputés ne se sont finalement pas mis d’accord sur la nouvelle PAC dont le budget pèse, rappelons-le, 387 milliards d'euros sur sept ans. C’est un revers important pour la présidence portugaise de l’UE qui espérait obtenir l’aval du Parlement et des Etats membres sur ce dossier. 

Les parlementaires européens souhaitent que 30% des paiements directs soutiennent les exploitations agricoles respectueuses de l’environnement avec des critères stricts. Ce à quoi s’opposent la plupart des États membres qui poussent pour plus de flexibilité dans l’allocation de ces aides dites “vertes” au niveau national. Les pourparlers reprendront en juin.

Même si l’accord sur la PAC n’a toujours pas été obtenu, les 27 ont tout de même approuvé une enveloppe financière de taille la semaine dernière. Le Commissaire européen au Budget Johannes Hahn a annoncé jeudi que les 27 avaient désormais ratifié le plan de relance européen, un plan qui vise à pallier les conséquences désastreuses de la pandémie.

Tout à fait, il ne manquait plus que les parlements polonais et autrichien ratifient ce plan de relance européen de 672 milliards d’euros de subventions et de prêts. Un plan de relance d’une ampleur sans précédent et mis en place de haute lutte après d'âpres discussions entre les États membres en juillet 2020. 

Les 27 doivent cependant présenter à la Commission leur déclinaison nationale de ce plan pour prétendre à ces fonds européens, qui comportent des objectifs clairs sur le climat et sur le numérique. 17 l’ont fait mais huit pays doivent encore rendre leurs copies. La Commission espère emprunter sur les marchés en juin pour financer cette vaste reprise économique de l’UE.

Slovénie : mobilisation pour demander le départ du premier ministre Janez Janša

Dirigeons-nous maintenant vers la Slovénie où une mobilisation massive a eu lieu vendredi soir dans la capitale pour demander le départ du premier ministre controversé Janez Janša.

En effet, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi dans le centre de Ljubljana, réclamant la démission du Premier ministre Janez Janša, héros de l’indépendance de 62 ans mais en chute dans les sondages. L’opposition dénonce son populisme, sa mauvaise gestion de la pandémie ainsi que ses attaques répétées à l’encontre de la justice et des médias. 

Des médias qu’il ne cesse de dénigrer et d’insulter frontalement sur son porte-voix favori, Twitter. Sur ce même réseau social, il décrit le rassemblement de vendredi comme "anti-slovène". Le Premier ministre a survécu de justesse mercredi à une motion de défiance par des députés. Janez Janša entretient par ailleurs une relation tumultueuse avec l’Union européenne alors que la Slovénie occupera la présidence de l’UE le 1er juillet prochain.

Fuite d'informations hautement sensibles sur la présence de missiles nucléaires en Europe

Restons en Europe où le site d’investigation en ligne Bellingcat a fait une découverte surprenante. Par mégarde, des militaires américains stationnés en Europe ont laissé sur internet des informations hautement sensibles sur la présence de missiles nucléaires sur le continent.

C’est en effet ce qu’un des enquêteurs du média d’investigation Bellingcat a découvert en cherchant sur Google des acronymes associés aux noms de bases militaires connues pour abriter des armes nucléaires en Europe. Il a retrouvé sur internet des fiches de mémorisation accessibles librement et créées par les militaires stationnés pour réviser les protocoles et les procédures militaires. 

Et sur ces sites habituellement utilisés par des étudiants voulant réviser leur cours, les soldats y ont laissé des informations qui permettent de localiser précisément l’arsenal nucléaire américain, leur nombre ainsi que leur dispositif de sécurité. Contactées quatre semaines avant la publication de l’article, les autorités militaires ont depuis fait effacer ses informations accessibles à tous et le média Bellingcat a tout de même surligné les informations confidentielles découvertes.

Révélations explosives sur le partenariat entre les États-Unis et le Danemark pour espionner d’autres pays européens

Évoquons à présent un autre partenariat secret entre les États-Unis et un de ses alliés européens, le Danemark, non pas pour sa dissuasion nucléaire, mais pour espionner d’autres pays européens.

Oui, c’est ce que révèle une enquête dimanche de la télévision publique danoise à laquelle plusieurs médias dont Le Monde ont eu accès. Selon un rapport d’environ quinze pages des services de sécurité danois, l’agence de renseignement américain, la NSA, a espionné plusieurs hauts fonctionnaires et parlementaires français, allemands, norvégiens ou encore suédois avec la complicité du Danemark. 

Ils ont été espionnés en vertu d’un accord entre Copenhague et Washington pour utiliser les systèmes danois d’écoute de câbles sous-marins de télécommunication. Des révélations explosives alors que le Président américain Joe Biden est attendu dans un peu plus de deux semaines pour un sommet entre l’UE et les États-Unis.

Berlin reconnaît avoir commis un génocide en Namibie au début du 20e siècle

Terminons ce journal en évoquant un communiqué du Ministère des affaires étrangères allemand publié vendredi. Berlin reconnaît avoir commis un génocide en Namibie au début du 20e siècle.

Oui, c’est la première fois que l’Allemagne qualifie de « génocide » l’extermination ordonnée par Berlin des membres des tribus Hereros et Namas. Entre 1904 et 1908 plus de 70 000 Hereros et Namas ont été massacrés brutalement par des soldats allemands pour s’être rebellés contre leurs colons. 

Après plus de cinq années de négociations entre les autorités namibiennes et allemandes, Berlin a finalement accepté de verser plus d’un milliard d’euros d’aide au développement sur 30 ans. Mais comme le rapporte Le Monde, alors que la Namibie a salué un « premier pas dans la bonne direction », le principal quotidien d’opposition, The Namibian, a qualifié d’« insultante » l’attitude de l’Allemagne, accusée de n’avoir pas consulté les descendants des victimes lors des discussions.

Thomas Kox - Armand Duthil

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© Photo de Mary Salen provenant de Pexels