Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Les 5 ans de #MeToo
- L'initiative citoyenne "Save bees and farmers"
- ESMIC, le projet européen de surveillance des polluants plastiques
Commençons ce journal en évoquant les cinq ans de #MeToo et profitons de cet anniversaire pour faire un bilan sur les avancées, les stagnations voir les reculs entraînés par ce mouvement.
Il y a maintenant 5 cinq ans, deux enquêtes publiées aux Etats-Unis avaient révélé les cas de viols, d’agressions et d’intimidations du célèbre producteur Harvey Weinstein. Cette affaire a ensuite mis le feu au poudre entraînant des conversations, dénonciations à l’échelle mondiale sur le sexisme, le harcèlement sexuel et les abus dont sont victimes les femmes dans le monde.
Le mouvement a permis certaines avancées mais cela dépend toujours d’un pays à l’autre.
Oui, si l’on prend le cas européen, le mouvement a été accueilli de différentes manières. Si dans des pays comme le Royaume-Uni et la Suède, le mouvement a trouvé un terrain fertile en 2017, dans d'autres pays comme l'Italie, la France et l'Espagne, #MeToo a pris un certain élan mais n'a fondamentalement pas réussi à inspirer le même bouleversement. Cynthia Enloe, écrivaine et théoricienne féministe de renommée internationale, note qu’en Allemagne le mouvement était assez faible et que l’histoire différente entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale a fait que le mouvement était presque absent en Europe de l’Est.
Les pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie ont vu déferler le mouvement #MeToo, avec quelques victoires et échecs notables.
Oui, en France l’ancienne secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a fait passer une loi visant à punir le harcèlement sexuel dans la rue mais le manque d’action politique pour soutenir les changements de conscience dans la société française se fait toujours ressentir. En Espagne le mouvement féministe a pris de l’ampleur avec les manifestations faisant suite au verdict controversée du procès dit de “La Manada” de 2018, où le tribunal n’avait infligé qu’une légère peine aux cinq hommes ayant violé collectivement une jeune femme à Pampelune en 2016. Cette vague de contestation avait poussé le tribunal a revenir sur sa décision, conduisant à l’adoption, cette année, d’une loi sur le consentement sexuel où “seul le oui signifie oui”. En Italie, même si on a assisté à une prise de conscience du public, le mouvement MeToo a été accueilli avec beaucoup de circonspection voire d’hostilité par les médias italiens. Le pays a notamment été le théâtre de campagnes de diffamation visant à discréditer celles qui avaient déclaré avoir été victimes de violence ou de harcèlement.
Continuons ce journal en évoquant la validation au niveau européen d’une initiative citoyenne, Save bees and farmers, qui vise à faire baisser l’utilisation des pesticides de synthèse dans l’agriculture.
Oui, cette initiative citoyenne a réussi à récolter le million de signatures nécessaires pour être prise en compte par la Commission européenne. C’est la septième initiative citoyenne à être prise en considération au niveau européen. Elle demande à la Commission de travailler pour faire baisser de 80% l’utilisation des pesticides de synthèse dans l'agriculture de l’UE d'ici à 2030, avant une suppression complète pour 2035, tout en soutenant financièrement les agriculteurs dans leur transition vers des pratiques plus durables.
Au cœur de cette demande se trouve également la protection de la biodiversité.
Oui plusieurs objectifs se dégagent de cette initiative comme la restauration des écosystèmes naturels dans les zones agricoles pour que l’agriculture devienne un moyen de rétablir la biodiversité. Cette initiative vise également à accorder la priorité à une agriculture diversifiée et durable à petite échelle, en favorisant une augmentation rapide des pratiques agroécologiques et biologiques et en permettant une formation des agriculteurs et une recherche indépendante en matière d’agriculture sans pesticides et sans OGM.
Terminons ce journal en évoquant le projet européen d’estimation, de surveillance et de réduction des polluants plastiques dans la zone côtière lettone et lituanienne par le biais d’activités innovantes et d’actions de sensibilisation.
Oui, ce projet appelé ESMIC cartographie, analyse, fournit des données et une méthodologie pour lutter contre la pollution plastique en mer Baltique. Les chercheur·euses ont établi que les algues en mer Baltique agissent comme un aimant pour les plastiques. Selon les constatations de la responsable du projet ESMIC, Arūnas Balčiūnas, il y a trois fois plus de déchets plastiques dans les algues rejetées sur la plage que dans le sable du littoral.
Plusieurs techniques sont utilisées pour cartographier les plastiques.
Grâce à l’imagerie par drone et les images satellite, les scientifiques déterminent les zones les plus touchées ainsi que le volume d’algues et de plastique. L’objectif étant de diriger une équipe pour procéder à un ramassage rapide et efficace, à petite et grande échelle. Le budget du projet ESMIC s’élève à près de 450 000 euros, 85% de ce montant ayant été financés par la politique européenne de cohésion.
Les scientifiques de l’Université de Klaipeda tirent l’alarme face à la hausse des infections à Vibrio, une bactérie dangereuse pour l’humain.
Oui, les chercheur·euses analysant les échantillons de plastiques et microplastiques présents dans les algues et l’eau, ont découvert que cette bactérie est présente dans 67% des cas sur le littoral de la mer Baltique. Cette situation s’empirant en raison du changement climatique, cela devient de plus en plus dangereux pour les personnes qui se baladent sur ces plages.
Des quantités de déchets 36 fois supérieurs à la limite considérée comme un “niveau de précaution suffisant” dans l'UE.
Absolument, chaque fois que les scientifiques prélèvent des échantillons, ils montrent publiquement ce qu'ils retrouvent sur la plage. En un jour, ils peuvent ramasser plus de 730 déchets sur une distance de 100m, pour référence, la norme européenne de Bon État Écologique (BEE) préconise 20 déchets par 100 mètres de plage.