L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- La région séparatiste géorgienne d'Ossétie se rapproche de la Russie
- Réouverture de la frontière entre l'Espagne et le Maroc
- La Grèce épinglée par les ONGs de défense des droits humains
- Accord provisoire sur le Digital Markets Act approuvé par le Parlement européen
La région séparatiste géorgienne d'Ossétie se rapproche de la Russie
Débutons cette édition du côté de la Géorgie, puisque le président de la région séparatiste géorgienne d’Ossétie du Sud a annoncé vendredi dernier que le territoire organiserait un “référendum” le 17 juillet prochain.
Effectivement, la région indépendantiste d’Ossétie du sud, mais également la région d’Abkhazie ont toutes deux été reconnues par le Kremlin, après la guerre éclaire qui l’a opposé à la Géorgie en 2008. Depuis, la Russie apporte un soutien financier important à ces deux territoires et y distribue la citoyenneté russe à chaque citoyen qui le souhaite. Ce référendum est l’occasion pour l’Ossétie du Sud, de réaliser son “aspiration historique”, selon les mots de son président séparatiste, Antoly Bibilov : L'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une nouvelle grande histoire"
Une situation qui inquiète le pouvoir géorgien et qui rappelle les agissements de la Russie dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine en 2014.
Tout à fait, en mars dernier déjà, le ministre géorgien des Affaires étrangères, a déclaré qu’il était inacceptable de parler d’un référendum sur le rattachement à la Russie de la région d’Ossétie du sud. Cependant l’annonce du vote en juillet prochain fait craindre à Tbilissi le renforcement de la présence russe sur son territoire. Une situation qui fait écho aux discours de la population dans les régions de Donetsk et Lougansk, qui disent également vouloir rejoindre la Russie.
Autre point chaud en Europe de l’est : la région séparatiste moldave de Transnistrie est de plus en plus au cœur des tensions.
C’est vrai, ces dernières semaines les forces russes ont tenté de couper l’accès de l’Ukraine à la mer, malgré plusieurs revers militaires. Une manœuvre interprétée par les experts militaires occidentaux comme une tentative de créer un couloir terrestre contrôlé par la Russie depuis le Donbass, en passant par la Crimée, jusqu’à la Transnistrie. Lundi 25 avril, plusieurs explosions ont d’ailleurs frappé un bâtiment du ministère situé dans la région pro-russe de Transnistrie.
Réouverture de la frontière entre l'Espagne et le Maroc
Mardi 17 mai marque également la date de réouverture de la frontière entre l’Espagne et le Maroc. Un retour à la normale annoncé après la normalisation des relations entre les deux pays. Pouvez-vous nous rappeler l’historique de ce contentieux ?
En décembre 2020 une brouille diplomatique s’est ouverte entre Madrid et Rabat à propos du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas trouvé de statut légal définitif depuis le départ des Espagnols, en 1976. Le territoire est depuis très largement occupé par le régime de Mohammed VI mais disputé par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste, qui revendique la création d’une nation indépendante. Les tensions avaient éclaté en avril 2021, à la suite notamment du transfert d’un des chefs indépendantistes dans un hôpital de Madrid pour y être soigné, ce que Rabat a considéré comme un acte hostile.
Une crise diplomatique qui semble finalement toucher à sa fin, après que le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a exprimé son soutien au Maroc au sujet du statut du Sahara occidental.
En effet, vendredi 18 mars, l’Espagne et le Maroc ont normalisé leurs relations, à la faveur d’un geste du premier ministre espagnol. Ce dernier a fait savoir que le plan marocain “d’autonomie” pour le Sahara occidental est, je cite, “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend”. Une position inédite pour l’Espagne, qui a toujours prôné sa neutralité vis-à-vis de ce conflit.
Une annonce qui permet aujourd’hui, la réouverture des frontières entre le nord du Maroc et les enclaves de Ceuta et Melilla.
Oui, ce processus se fera de manière graduelle et ne concerne, dans un premier temps, que les ressortissants des pays de la zone Schengen. Elle sera ensuite élargie à partir du 31 mai à tous les travailleurs transfrontaliers, selon le ministre de l’intérieur espagnol.
La Grèce épinglée par les ONGs de défense des droits humains
Intéressons-nous maintenant à la Grèce. Le pays est régulièrement épinglé par les ONGs de défense des droits humains, à propos de sa gestion des migrants à sa frontière.
Oui, en octobre dernier l’organisation de presse Lighthouse Reports a accusé la Grèce d’avoir mené des centaines d’opérations de refoulements illégales à ses frontières, depuis le début de l’année 2020.
À ce sujet, la Commission européenne a exhorté à plusieurs reprises les autorités grecques à créer une autorité de contrôle indépendante chargée d’examiner les accusations de refoulements.
Effectivement, c’est pourquoi en début de semaine dernière, l’Autorité nationale grecque pour la transparence a rendu public un rapport, évaluant les accusations de refoulement de migrants à la frontière.
Un rapport qui, à la grande surprise des ONG, ne fait pas état de violations systématiques des droits des réfugiés. Il a cependant dû être retiré par l’autorité grecque vendredi dernier.
En effet, vendredi l’agence grecque a été contrainte de retirer ce rapport, car elle n’avait pas correctement masqué les noms et données personnelles des personnes interrogées. Une erreur qui a permis aux ONG de constater que l’autorité grecque avait largement organisé ses entretiens avec des officiers de police et des garde-côtes. Des personnes qui pourraient potentiellement être impliquées dans les cas de refoulements de migrants.
Accord provisoire sur le Digital Markets Act approuvé par le Parlement européen
Terminons ce journal en nous rendant à Bruxelles. Lundi dernier, la commission au marché intérieur du Parlement européen a approuvé l’accord provisoire sur le Digital Markets Act. Pouvez-vous nous rappeler ce qu’implique cette nouvelle législation ?
Eh bien, cette nouvelle réglementation s’attelle à réguler le monopole des GAFAM sur le net. Elle vise à combattre certaines pratiques anticoncurrentielles d’entreprises comme Google ou Amazon. Au programme notamment, l'interopérabilité des services de messagerie. Ce qui signifie que les utilisateurs pourront envoyer des messages et passer des appels à partir d’applications comme Whatsapp vers des services comme Signal et Telegram.
Juliane Barboni & Laura Léger
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