Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 10 Novembre 2022

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 10 Novembre 2022

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille, Laura Léger et Tania Korwin-Zmijowski.

Au programme de cet épisode :

- Le partenariat énergétique entre l'Union européenne et le Kazakhstan

- La douane slovaque a autorisé la livraison de marchandises pour la production de matériel militaire à l'armée Russe

- Le comité des régions a signé une déclaration commune pour stimuler le développement des zones rurales

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, ouvrons ce journal en évoquant le partenariat stratégique énergétique entre l’UE et le Kazakhstan.

Bonjour Félix, effectivement, dans le cadre de la COP27 en cours en Égypte, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a signé un accord avec le premier ministre du Kazakhstan en vue d'établir un "partenariat stratégique" entre les deux parties. Ce partenariat répond à l’objectif fixé par le plan REPowerEu, de produire dix millions de tonnes d’hydrogène renouvelable en Europe et d’en importer tout autant d’ici 2030. Les partenaires se sont engagés à élaborer « une feuille de route pour 2023-2024 », avec des actions communes concrètes à définir dans les six mois suivant la signature.

Ce partenariat répond à des stratégies bien distinctes.

Oui déjà pour l’Union qui doit réorganiser son marché de l’énergie. Suite à la guerre en Ukraine et les sanctions infligées à la Russie, Moscou, le principal fournisseur d'énergie de l’Union a fermé le robinet du gaz. Ce partenariat répond donc à la nécessité de diversification des approvisionnements, de limitation d’usage d’énergie fossile mais aussi à l’isolement de la Russie.

Une diversification qui illustre aussi un changement de cap pour le Kazakhstan dans sa relation avec la Russie.

En effet, le plus grand pays d’Asie centrale est indépendant depuis 1991. Ancienne république soviétique, le Kazakhstan est resté lié économiquement et politiquement à la Russie. Cependant depuis la guerre en Ukraine, des tensions se sont amplifiées entre les deux États et le Kazakhstan cherche à diversifier ses partenaires et à sortir d’une relation trop exclusive avec Moscou. C’est aussi dans cet objectif que le pays cherche à devenir un producteur et un exportateur de premier plan d’hydrogène renouvelable. 

D’autres accords sur l’hydrogène et les énergies renouvelables sont-ils prévus ?

Oui, l’exécutif européen a pour ambition de signer le même type de partenariat avec la Namibie pendant la COP27. Un autre accord entre l’Union européenne et l’Égypte sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert devrait également être ratifié. 

Continuons ce journal en nous tournant du côté de Bratislava. Le journal slovaque Dennik N, rapporte que la douane slovaque a autorisé  l’exportation de milliers de marchandises utilisées pour la production de matériel destiné à l’armée russe. 

Oui en effet, le journal révèle que les marchandises exportées sont dédiées à la production de chars, de véhicules blindés voire de systèmes de missiles. On parle de roulement, de moteur ou encore d'équipement électronique. En mars dernier, les douanes slovaques ont même autorisé l’exportation de toute la chaîne de production des grands pneus vers la Russie. En plus des révélations du journal, l’armée ukrainienne affirme avoir  trouvé un moteur autrichien dans l’un des drones iraniens abattus. La société autrichienne nie avoir commercé avec l’Iran, mais en avril dernier le bureau des douanes slovaque a autorisé une petite société à exporter ce même type de moteur.

Face à ce début de scandale, quelle est la position du gouvernement slovaque ? 

Le bureau des douanes joue sur l'ambiguïté. Niant que les biens exportés seraient susceptibles d’avoir un double usage, c’est-à-dire civil et militaire. Mais dans le même temps Bratislava déclare qu’elle ne décide pas de la façon dont seront utilisées les marchandises en Russie, et que beaucoup de ces marchandises ne proviennent pas d’usines slovaques. Le ministre slovaque de la Défense, a déclaré prendre le problème très au sérieux et a promis de procéder à un examen approfondi du problème.

Et des sanctions européennes envers la Slovaquie sont-elles à prévoir ?  

Depuis le début du conflit, l’UE a mis en œuvre 8 trains de sanction pour mettre à pied l’économie russe. Le dernier train de sanctions, datant de fin octobre, peu après l’annexion de quatre régions de l’ouest ukrainien par la Russie, instaure de nouvelles interdictions. Ces sanctions visent notamment les importations pour réduire les revenus de la Russie. Ces sanctions s'attaquent aussi aux restrictions des exportations vers la Russie, qui devraient priver encore davantage le complexe militaro-industriel de composants et de technologies clés. Les pertes pour la Russie sont estimées à 7 milliards d’euros. 

Une faille cependant dans ce dispositif : la commission a répondu que « les États membres sont responsables de la mise en œuvre des sanctions de l’UE » et que « la Commission européenne n’est pas compétente pour évaluer les cas individuels d’application des sanctions ». 

Terminons ce journal en nous intéressant à l’actualité du comité des régions, cette assemblée consultative réunissant 329 élus locaux et régionaux de l’Union européenne. Il y a peu le Comité des régions a signé la déclaration commune "Ensemble pour une Europe rurale intelligente". 

Oui, c’est lors d'un événement organisé à Prague que le pays présentait son pacte rural, un pacte visant à stimuler le développement des zones rurales du pays. Les membres du Comité européen des régions (CdR), mais aussi des représentants de la présidence tchèque du Conseil de l'UE et du Parlement européen se sont également engagés à œuvrer pour une véritable renaissance rurale en signant la déclaration commune "Ensemble pour une Europe rurale intelligente".

Et en quoi cela consiste, Laura ? 

Le pacte rural est une initiative de la commission, suivi par le comité des régions. L’objectif est de rendre l'Europe rurale "plus forte, connectée, résiliante et prospère". Cela comprend des mesures pour faciliter la mobilité des personnes, mais aussi la connectivité puisque beaucoup d’espaces ruraux en Europe sont des zones blanches, c’est-à-dire qu’aucun opérateur n'a déployé de réseau de téléphonie mobile ou Internet. Le Pacte vise à mobiliser les autorités publiques et les parties prenantes pour agir sur les besoins et les aspirations des communautés rurales. Il est censé fournir un cadre commun pour s'engager et coopérer aux niveaux européen, national, régional et local.

Merci Laura et merci à tous pour votre attention !