Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Rupture du cessez-le-feu à Gaza : au moins 330 morts après des bombardements massifs.
- Échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine : une trêve limitée en Ukraine.
- Ekrem Imamoglu arrêté : Recep Tayyip Erdogan serre l’étau sur son principal opposant
Bonjour, on ouvre ce journal en évoquant le terrible bilan après la rupture du cessez-le-feu par Israël à Gaza. Dans la nuit du 17 au 18 mars, Israël a lancé des bombardements massifs sur l’enclave palestinienne qui ont fait plus de 400 morts. Le Hamas a quant à lui annoncé la mort de son chef, Essam Al Dalis, tué lors des frappes aériennes israéliennes. On apprend également ce matin que de nouveaux bombardements ont eu lieu cette nuit causant la mort de 13 personnes.
Oui en effet, ces bombardements meurtriers sont d’une ampleur sans précédent depuis l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dernier après 15 mois de guerre continue. Ils interviennent alors que l’aide humanitaire était entravée depuis deux semaines par le gouvernement israélien et avec l’aval de la Maison Blanche.Le directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza, Muhammad Abu Salmiya s’est exprimé auprès d’Al Jazeera rappelant que la majorité des personnes tuées sont des femmes et des enfants. “Un blessé meurt chaque minute en raison de nos capacités insuffisantes” a-t-il ajouté. De son côté, le forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël a demandé ce mardi matin au Premier ministre Benyamin Nétanyahou d' “arrêter de tuer leurs proches" et appelle à une réunion avec le Premier ministre et le ministre de la Défense.
Hier soir, le Premier ministre israélien a pourtant déclaré lors d’une allocution que “désormais les négociations ne se dérouleront que sous le feu”.
Oui en effet, le gouvernement israélien, a justifié les frappes meurtrières sur le peuple palestinien en dénoncant le “refus du Hamas de libérer les otages”. Le Hamas a réagi, accusant Israël de “torpiller la trêve” et d’avoir “décidé de sacrifier” les otages restant sur le territoire palestinien. Pour rappel, l’accord de trêve était censé comprendre 3 phases dont la première a expiré le 1er mars avec la libération de 33 otages détenus par le Hamas et de près de 1800 palestiniens détenus par Israël. Néanmoins, les négociations sont depuis au point mort pour la deuxième phase. Le Hamas réclame en effet son lancement qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide et la libération des derniers otages. L’Etat hébreu réclame quant à lui, une extension de la première phase de la trêve jusqu’à la mi-avril, et demande la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas.
Cette rupture de cessez-le-feu a d’ailleurs entraîné de vives réactions de la communauté internationale.
Oui plusieurs membres de l’UE ont réagi ce mardi à l’instar de la France et l’Allemagne qui ont exprimé leur profonde inquiétude pour la vie des otages et des civils palestiniens et ont appelé à la fin des hostilités. La commissaire européenne à l’aide humanitaire Hadja Lahbib a quant à elle demandé à mettre un terme à l’escalade à Gaza, en mentionnant les “souffrances inimaginables” auxquelles sont confrontés les civils.
On continue ce journal en revenant sur le bilan de l’appel téléphonique très attendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine. La Maison Blanche et le Kremlin ont donc convenu mardi 18 mars d’un arrêt de 30 jours des frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Oui un accord somme toute assez limité, loin des promesses de campagne du président américain qui, rappelons-le, promettait de « régler la guerre en Ukraine en 24 heures ». Cet accord ne concerne que les infrastructures énergétiques et non un cessez-le-feu global qui semble rester hors de portée pour le moment. Un cessez-le-feu complet pourtant accepté, sans condition, par Kiev la semaine dernière.
L’urgence pour la Russie de Vladimir Poutine semble être de gagner du temps.
En effet, le Kremlin rappelle les conditions posées pour un cessez-le-feu total à savoir : la reconnaissance de l’annexion d’un cinquième du territoire ukrainien occupé, la “neutralité” de l’Ukraine et le changement de régime. Moscou demande également la « cessation complète de l’aide militaire étrangère et de la fourniture de renseignements à Kiev ». Des conditions évidemment inacceptables pour Kiev et qui acteraient une vassalisation de l’Ukraine à son voisin.Face à une Russie inflexible, l’Europe réaffirme son soutien à l’Ukraine. Le président français affirmait ce mardi, lors d’une conférence de presse à Berlin que « Le cessez-le-feu doit être mesurable et vérifiable » et que dans ces négociations « l’Ukraine doit être à la table ».
On clôture ce journal avec l’annonce de l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant de Recep Tayyip Erdogan, interpellé ce mercredi matin à son domicile.
Une arrestation justifiée, pour le bureau du procureur d’Istanbul, par des accusations de corruption et de liens avec le PKK (Parti des travailleurs kurdes), une organisation classée comme terroriste par Ankara.Une arrestation qui intervient à un moment clé alors qu’ Ekrem Imamoglu devait être désigné leader lors des primaires de son parti ce dimanche 23 mars.
Cette arrestation fait suite à plusieurs évènements récents dont la perquisition de son domicile et l’invalidation de son diplôme universitaire pour des « irrégularités de transfert ».
Oui, il s’agit d’une décision importante qui le disqualifie d’office pour une candidature présidentielle, le diplôme étant une condition pour se présenter. Le maire d'Istanbul a annoncé vouloir contester cette décision.
Cette manœuvre rappelle les précédents judiciaires orchestrés contre le principal opposant du président turc et qui ont toutes les apparences d’une persécution politique.
En effet, déjà en 2023, une condamnation pour insulte au comité électoral turc avait empêché Ekrem Imamoglu d’affronter Recep Tayyip Erdogan lors des dernières élections présidentielles. En 2019, sa victoire à la mairie d’Istanbul avait été contestée par le pouvoir en place, qui avait pris soin de faire annuler les résultats de l’élection pour « irrégularités » avant qu’il ne la remporte à nouveau quelques mois plus tard, renforçant sa popularité.
Depuis, le maire de la plus grande ville du pays est perçu comme le principal rival du président turc. Son ascension inquiète le régime, qui multiplie les offensives judiciaires pour le neutraliser.
Un journal de Assia Patel, Isaline Feller, Gaspard Timmermans et Robin Job.