Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 22 novembre 2024

dimitrisvetsikas1969, CC0, via Wikimedia Commons Aujourd'hui en Europe - 22 novembre 2024
dimitrisvetsikas1969, CC0, via Wikimedia Commons

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

  • La nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen a été approuvée ce mercredi 20 novembre
  • Jeudi 21 novembre, la Russie a tiré un nouveau type de missile sur l’Ukraine
  • La CPI délivre des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, Yoav Gallant et Mohammed Deif 

Bonjour, entamons ce journal par l’accord trouvé sur la nouvelle commission d’Ursula von der Leyen, qui débute son second mandat.

Oui, après presque dix jours d’attente, ce mercredi vingt novembre le parlement européen a finalement donné le feu vert aux nouveaux Commissaires proposés par Ursula von der Leyen. Ceux-ci entament leur mandat le premier décembre jusqu’en 2029.

Les auditions des nouveaux Commissaires avaient eu lieu du 4 au 12 novembre, mais les fortes tensions politiques au sein du parlement européen avaient ralenti la procédure. 

Les deux partis majoritaires, le Parti Populaire européen (PPE) et les Sociaux-démocrates (S&D) avaient posé leur veto sur deux des candidats à la vice-présidence de la Commission.

Les sociaux-démocrates s’opposaient à la nomination de l'Italien Raffaele Fitto, candidat italien du parti d'extrême droite Fratelli d’Italia tandis que le PPE contestait la candidature de l’Espagnole Teresa Ribera, membre du parti socialiste espagnol. 

Et pourquoi la nomination de Raffaele Fitto faisait-elle débat ?

La Commission a 6 vice-présidents, généralement issus les des groupes qui forment la majorité au Parlement européen, à savoir les socialistes, les populaires et les libéraux du groupe Renew Europe. En tant que membre de Fratelli d’Italia, Fitto fait partie du groupe de droite radical des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), qui n’appartient pas à la majorité qui soutient la Commission dirigée par Ursula von der Leyen.

La candidature inattendue de Fitto avait donc été vue comme une tentative de Mme von der Leyen de renforcer ses liens avec la Première ministre italienne et présidente du parti Fratelli d’Italia Giorgia Meloni. 

De son côté Teresa Ribera, à l’heure actuelle ministre de la transition écologique du gouvernement espagnol, avait été critiquée pour sa gestion des récentes inondations meurtrières dans la région de Valence.  

Qui sont les autres vice- présidents de cette commission ? 

Outre Mme Ribera et M. Fitto, on peut citer l’estonienne Kaja Kallas, le français Stéphane Séjourné, la finlandaise Henna Virkkunen et la roumaine Roxana Mînzatu.

Mais les dirigeants du PPE, du parti Renew et du groupe social-démocrate ont finalement approuvé le casting de commissaires proposé par Mme Von der Leyen.

Même l’italien Raffaele Fitto, qui appartient au parti d’extrême droite des Fratelli d’Italia et dont la candidature faisait débat. La candidature du hongrois Oliver Varhelyi, nominé par Viktor Orban, faisait également polémique. 

Cet accord n’est pas encore complètement officiel.

La confirmation de la nouvelle commission aura lieu lors d’une session plénière à Strasbourg le 27 novembre mais il y a de grandes chances qu’elle soit approuvée.

Continuons ce tour des actualités en Ukraine, où Volodymyr Zelensky accuse la Russie d’avoir tiré le premier missile balistique intercontinental ICBM.

La Russie a envoyé ce jeudi 21 un missile sur la ville de Dnipro en Ukraine. Mais le soir du 21 novembre, Vladimir Poutine a déclaré lors d’une adresse qu’il s’agissait d’un nouveau type de missile de moyenne portée, capable d’atteindre une vitesse de 3 km par seconde, ce qui le rend très difficile à intercepter.  

Le missile a visé des infrastructures critiques pour l’Ukraine.

La tension monte donc encore d’un cran. Vladimir Poutine a d’ailleurs déclaré ce jeudi 21 novembre que le conflit a pris un “caractère mondial”. Il blâme donc l’occident qui, en autorisant l’Ukraine à frapper le territoire russe, aurait provoqué cette escalade. 

En parallèle, cet acte de la Russie constituerait une “escalade claire” de Moscou selon l’Union européenne.

Les missiles ICBM, que la Russie possède également, peuvent être vecteur de charge nucléaire. Celui qui a été tiré jeudi matin ne portait pas de charge nucléaire, mais ce tir constitue un signal, selon les médias et observateurs internationaux, que Moscou est bien prête à utiliser l’arme nucléaire contre l’Ukraine.

Ce serait alors un acte de dissuasion, qui survient juste après que Washington a autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée sur le territoire russe. 

Mais l’armée ukrainienne analyse encore les débris du missile. Cette attaque survient alors que la Russie a élargi les conditions d’utilisation de l’arme nucléaire mardi 19 novembre. La crainte d’une escalade nucléaire est donc de plus en plus forte. 

Clôturons ce journal en évoquant une décision judiciaire de la Cour pénale internationale, la CPI.

Le jeudi 21 novembre, la Cour a émis des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité. La cour a aussi condamné Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas qu’Israël affirma avoir tué, mais dont la mort est niée par le Hamas.  

Ces mandats d’arrêt font suite à une demande du procureur de la CPI Karim Khan en mai dernier.

M. Khan a demandé des mandats d'arrêt contre ces dirigeants soupçonnés de crimes de guerres et crimes contre l’humanité à Gaza dans le cas des deux dirigeants israéliens. Un peu plus d’un an après le début de la guerre à Gaza, plus de 44 000 personnes sont décédées sur le territoire palestinien selon le ministère de la Santé du Hamas. 

Le chef d’état israélien a qualifié la décision “d’antisémite” et conteste le mandat d’arrêt.

Et si Benjamin Netanyahou se déplace dans l’un des 124 pays qui adhèrent à la CPI, il risque d’y être arrêté. Cependant, le mandat d’arrêt contre lui ne l’empêchera pas de continuer ses activités tant qu’il restera en Israël.

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.