Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Ukraine : Macron Merz Starmer Zelensky lundi à Londres ; la Russie met fin a ses accords avec le Portugal, la France et le Canada ; Debrief rencontre Ukraine Floride ; attaques de ce weekend
- Gaza : Kallas et ONU en Jordanie pour parler aide humanitaire dimanche ; Merz avec Netanyahu samedi ; 2e phase du plan de paix bientôt lancée
- Demandeurs d’asile : les 27 se partagent la tâche lundi
On commence ce journal à Londres, où Volodymyr Zelensky retrouve aujourd’hui ses homologues français, allemand et britannique, dans le cadre des négociations du plan de paix proposé par les Etats Unis.
Oui, c’est d’ailleurs la troisième rencontre entre Volodymyr Zelensky et son homologue français, Emmanuel Macron, en l’espace de 10 jours. Elle s’inscrit parallèlement aux pourparlers, à Miami, entre délégations ukrainiennes et américaines.
Des nouvelles discussions alors que la guerre continue à faire rage : la semaine dernière, l’Ukraine a été visée, tenez-vous bien, par 1600 drones d’attaques, 1200 bombes aériennes et 70 missiles. Cette nuit encore, Moscou a lancé 149 drones contre l’Ukraine.
Aujourd’hui, Volodymyr Zelensky retrouve donc ses alliés les plus proches à Londres, pour faire le point sur les négociations. Il essayera, avec ses homologues, de remettre sur le devant des négociations des points essentiels de la souveraineté ukrainienne, comme la conservation de son territoire. Un objectif crucial, alors que les négociateurs américains tendent à écarter les 27 des pourparlers, et que le président Donald Trump change, une énième fois, de ton.
En critiquant notamment le président ukrainien, dans la nuit de dimanche à lundi.
Oui, à l’occasion d’une soirée de gala à Washington, le chef d’Etat républicain s’est, contre toute évidence, dit “déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition” américaine en vue d’un règlement de la situation en Ukraine.
Cette nouvelle critique intervient quelques jours après la publication, vendredi, de la nouvelle stratégie de sécurité des Etats-Unis. Un document qui, acte s’il en était besoin, la distanciation accélérée qui s’opère entre Washington et ses anciens partenaires européen. Dans ce document, Washington dit s'inquiéter tout bonnement d’un “effacement civilisationnel”, met en cause un, je cite, recul des libertés en Europe et semble traiter avec moins d’égards l’UE que la Russie ou la Chine. Moscou qui n’en attendait peut être pas tant s’est d’ailleurs dit satisfait de ces vues, “ globalement conformes” aux visions du Kremlin, comme l’a déclaré dimanche son porte-parole, Dmitri Peskov.
Et comme l’UE a-t-elle réagi à la publication de cette stratégie ?
Avec un ton assez modéré. Si la stratégie américaine, elle, s’en prend vivement aux 27, Antonio Costas, le président du Conseil européen, ne la qualifie que “de menace d'interférence dans la vie politique de l’Europe”. Il souligne que la stratégie “continue à parler de l’Europe en tant qu’alliée”. Reste à savoir lesquels, puisque le document salue surtout avec, je cite, “un grand optimisme” la montée en puissance des “partis européens patriotiques”, autrement dit d’extrême droite, pour “cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe”.
On continue ce journal en Jordanie, à Amman, où se sont rendus hier la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et l’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies, Mike Waltz. Il discutaient, entre autres, de l’aide humanitaire qu’il serait possible de livrer à Gaza.
Oui, avec un souhait affiché d'accélérer les choses “en faisant tomber les barrières bureaucratiques” a expliqué Mike Waltz. Kaja Kallas, de son côté, a rencontré le roi Abdallah II de Jordanie pour discuter du cessez-le-feu à Gaza et des questions régionales. L’occasion pour le roi et la cheffe de la diplomatie européenne de réaffirmer leur soutien pour une solution à deux Etats, mais également d'évoquer les moyens de renforcer leur coopération commerciale et financière : en janvier 2026, Aman accueillera le sommet UE-Jordanie, accompagné d’un forum économique.
Le chancelier allemand s’est également rendu dans la région pour rendre visite à son homologue israélien samedi et dimanche.
Oui, et s’il s’est dit favorable à une solution à deux Etats, Friedrich Merz a aussi adopté un ton relativement modéré face à Israël. “Une conversation ouverte et honnête entre amis” raconte Benyamin Netanyahou ; une défense d’Israël “profondément inscrite dans le lien qui nous unit” ajoute le chancelier allemand…
Avant son départ, il a également appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour le pousser à mettre en oeuvre des “réformes urgemment nécessaires” et à jouer “un rôle constructif” dans l’après guerre à Gaza. Il a par ailleurs salué “l’attitude coopérative” de l’Autorité palestinienne envers le plan Trump.
Plan de paix qui devrait d’ailleurs entrer dans sa deuxième phase “très bientôt”. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le Premier ministre israélien dimanche…
Oui, et ce après que le Qatar et l’Egypte aient appelé au retrait total des troupes israéliennes du territoire palestinien et au déploiement rapide d’une force internationale de stabilisation, tel que prévu par la 2e phase du plan.
Une mise en œuvre jugée “difficile” par le Premier ministre israélien, responsable ces dernières semaines de multiples violations de la trêve. Depuis son entrée en vigueur, Israël a tué plusieurs centaines de personnes selon la défense civile locale, sous prétexte d’agir en représailles à des violations du cessez-le-feu commises par le mouvement islamiste palestinien.
On termine ce journal à Bruxelles, où se réunissent ce lundi les 27 ministres de l’intérieur de l’UE. Au programme : la renégociation de la “réserve de solidarité”, ce mécanisme qui détermine le nombre de demandeurs d’asile qu’un Etat membre doit relocaliser ou financer.
Oui, souvenez-vous, une clause du Pacte asile et immigration demande à ce que les 27 se partagent la charge de l’accueil des migrants en Europe. Pour aider les pays dits “sous pression migratoire” - soit l’Espagne, l’Italie, la Grèce et Chypre - les autres Etats doivent accueillir les demandeurs d’asile, ou apporter une contribution financière à leur gestion.
La réunion d’aujourd’hui vise donc à chiffrer cette aide, en sachant qu’un minimum légal est imposé par le texte : les 27 doivent s’accorder sur un chiffre supérieur ou égal à 30 000 relocalisations, et 600 millions d’euros de contribution.
Mais les États membres cherchent déjà à esquiver leurs responsabilités…
Oui, nombreux souhaitent réduire ce minimum de 30 000 relocations, déjà, voire être entièrement exemptés de contributions. Une autre partie du texte précise qu’un Etat peut demander une exemption totale ou partielle s’il fait face à “une situation migratoire importante” - 6 pays de l’est de l’Europe ont demandé à ce qu’on leur retire ainsi leurs obligations, quelques heures après la signature du texte.
C’est l’Allemagne qui devrait prendre en charge le plus de demandeurs d’asile de cette “réserve de solidarité” en 2026 - pour les autres, s’ils refusent de les accueillir, ils devront payer jusqu’à 20 000 euros par personne non relocalisée.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.