Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Le voyage-éclair du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Europe de l’Ouest.
- L'UE envisage de réactiver sa mission humanitaire - EUBAM Rafah -dans la ville assiégée du sud de la bande de Gaza.
- En Slovaquie, un célèbre animateur politique, Michael Kovačič, a dénoncé les pressions subies par les journalistes de la chaîne de télévision privée Markíza.
Bonjour Alizée, démarrons ce journal en évoquant le voyage du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Europe de l’Ouest.
Alors que la situation au nord-est du pays est toujours aussi difficile, le président ukrainien s’est rendu dans plusieurs pays occidentaux les 27 et 28 mai. Objectif : renforcer la coopération sur le plan de la défense avec trois pays, à savoir l’Espagne, la Belgique et le Portugal.
Après avoir obtenu une aide d’un milliard d’euros de la part du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président Zelensky s’est donc rendu à Bruxelles puis à Lisbonne. La Belgique et le Portugal ayant déjà effectué des promesses de livraisons de matériel militaire à l’Ukraine il y a plusieurs mois.
Depuis plusieurs mois, l'Ukraine et la Belgique discutent autour d’une livraison d’avions de chasse F-16 à Kiev. Avec l’accord signé le 28 mai, Bruxelles s’engage à fournir jusqu’à 30 de ces avions particulièrement précieux pour Kyiv d’ici à 2028. Les premiers devraient être mis à disposition de Kyiv dès cette année. Le Portugal, qui avait déjà fourni des chars Léopard 2 en 2023, s’engage quant à lui à fournir plus de 120 millions d’euros dans le cadre d'un nouveau pacte de sécurité.
Le président ukrainien a en revanche déploré à Madrid le retard pris par l’aide américaine.
Il a notamment mis l'accent sur le besoin de l'Ukraine de renforcer sa défense antiaérienne. L'Espagne a promis de livrer des missiles de défense aérienne, mais ce sont les missiles Patriots des États-Unis qui se font le plus attendre. Le président Zelensky estime qu'avec ces armes, “les avions russes ne pourraient pas voler suffisamment près pour larguer des bombes sur les civils et l'armée ukrainienne” qui ravagent actuellement l’Ukraine et notamment Kharkiv.
En parallèle de cette visite, de nouveaux États membres du G7 se sont dits favorables à l’utilisation par Kyiv des armes occidentales pour bombarder le territoire russe.
À savoir l’Allemagne et la France. Le 28 mai, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont officiellement ouvert la porte, lors d’un conseil des ministres franco-allemand, à ce que leurs armes soient utilisées en territoire russe. Emmanuel Macron a expliqué qu’il est important que l'Ukraine puisse, je cite, “neutraliser les sites militaires, d'où sont tirés les missiles”. Les deux États rejoignent ainsi le Royaume-Uni qui avait donné cette autorisation au début du mois. Le secrétaire général de l’OTAN, le norvégien Jens Stoltenberg, avait également fait une déclaration en ce sens en début de semaine.
Poursuivons ce journal avec l’annonce du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui a affirmé que l’UE envisage de réactiver sa mission humanitaire “EUBAM Rafah” dans la ville assiégée de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Une mission qui avait été suspendue en 2007 dans la foulée de la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas - . Toutefois, plusieurs étapes diplomatiques sont nécessaires pour déployer cette mission. L'Égypte, Israël et l'Autorité palestinienne devant donner notamment leur aval.
Obtenir le feu vert d'Israël ne sera pas aisé Alizée, le poste-frontière de Rafah étant resté largement inaccessible depuis le début du mois de mai.
Tout à fait, depuis l’entrée des chars de Tsahal, l’armée israélienne, dans la ville, une série d’ actions particulièrement meurtrières se sont succédé. Les soldats israéliens ont notamment pris le contrôle du seul point d’entrée d’assistance humanitaire vers la ville, créant des goulots d'étranglement qui empêchent l’accès à cette aide. Une aide humanitaire qui devient pourtant de plus en plus urgente alors que dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27, un camp de déplacés situé dans l’ouest de Rafah a été ravagé par les flammes, tuant 45 personnes.
“Israël poursuit l’action militaire qu’on lui a demandé d'arrêter, a par ailleurs dénoncé Josep Borrell à la suite de l’attaque et en référence à l’injonction de la Cour internationale de justice, il y a une semaine de stopper l’offensive.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie européenne a d’ailleurs rappelé que les décisions de la CIJ sont, je cite “contraignantes pour les parties et celles-ci doivent s’y conformer. L’Union européenne exige leur mise en œuvre complète, immédiate et effective” a-t-il encore insisté.
Concluons ce journal en Slovaquie où un célèbre animateur politique, Michael Kovačič, a dénoncé les pressions subies par les journalistes de la chaîne de télévision privée Markíza de la part de la direction, mais aussi par certaines personnalités politiques.
Dimanche 26 mai, Michael Kovačič a révélé à l'antenne les tentatives de censure de la chaîne. Il a souligné que l'équipe éditoriale résistait aux pressions, mais a mis en garde contre je cite une "orbanisation" des médias slovaques menaçant la démocratie du pays. En avril, des responsables politiques ont boycotté l'émission, bien qu'elle ait continué à attirer un large public. Suite à ses propos, l'émission a été suspendue immédiatement.
La chaîne de télévision a nié les allégations de censure, accusant le présentateur d’avoir abusé de son temps d'antenne.
Près de 100 collègues ont pourtant défendu Michael Kovačič, exigeant que l'émission continue avec son animateur, au risque que le radiodiffuseur doive faire face à la résistance collective si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Cette situation s'inscrit dans un contexte où, au cours des derniers mois, d’autres présentateurs éminents de débats politiques télévisés slovaques ont également quitté leur poste.
Un journal de Paloma Biessyet Alizée Lambin