Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 16 octobre 2024

photo de Pietro Naj-Oleari - Flickr Aujourd'hui en Europe - 16 octobre 2024
photo de Pietro Naj-Oleari - Flickr

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde

Au programme : 

- La Commission européenne annonce une nouvelle législation concernant les expulsions de migrants en situation irrégulière. 

- Le rapport de l’agence européenne sur l'environnement fait état de la mauvaise qualité des eaux européennes

- Prague introduit une nouvelle loi pour lutter contre le surtourisme. 

Bonjour, entamons ce journal à Bruxelles, où la Commission européenne a annoncé ce lundi 14 octobre une législation concernant la migration.

Bonjour, oui, Ursula von der Leyen a annoncé dans une lettre à l’attention des 27 que la Commission allait proposer une nouvelle loi sur les expulsions de migrants en situation irrégulière. 

Cette décision ne tombe pas par hasard.

En effet, la lettre tombe alors que les pressions de la part des États membres se faisaient de plus en plus fortes sur les questions de migration. De plus, un sommet européen se tiendra cette semaine à Bruxelles, en partie consacré à ce sujet. Afin de faciliter les expulsions, Ursula von der Leyen propose notamment dans un courrier aux chefs d’États et de gouvernements des 27, je cite, un “niveau d’harmonisation et de confiance” entre les États membres pour qu’une décision d’expulsion venant d’un État soit reconnue par les autres pays membres. 

Cette nouvelle législation est aussi une réponse à l’accord migratoire récemment passé entre l’Italie et l’Albanie.

Oui, comme nous l’avions évoqué il y a quelques jours, l’Italie a commencé à expulser des hommes migrants vers des centres de détention en Albanie - une procédure très critiquée par les ONG humanitaires car elle entrave le processus de demande d'asile, entre autres. Ursula Von der Leyen a, dans sa lettre, indirectement salué l’accord entre l’Italie et l’Albanie, en écrivant, je cite, « nous devons réfléchir à l'idée de développer des centres de retour en dehors de l'UE ». Le transfert de migrants entre l’Italie et l’Albanie servira d’exemple afin d’en “tirer des leçons” pour la future législation à l’échelle européenne poursuit-elle.

Malgré le nouveau Pacte migration de mai 2024, qui impose de nouvelles normes plus strictes sur la migration, 17 pays membres de l’UE ont signé la semaine dernière un document demandant de nouvelles régulations sur les renvois de migrants dont la demande d’asile est refusée. 

Selon les signataires, de nombreux migrants en situation irrégulière ne quittent pas le continent. Leur demande serait de durcir le cadre des renvois. Jusqu’à présent, seuls les partis d’extrême droite défendaient l’idée de centres de détention en dehors de l’Union européenne. La Présidente de la Commission a également déclaré dans sa lettre vouloir améliorer les “relations stratégiques” avec les pays d’origine et de transfert, à l’image des accords passés entre Bruxelles et la Tunisie ou la Libye qui ont pour but de freiner les entrées de migrants sur le sol européen. 

Poursuivons notre tour de l’actualité avec une courte analyse du rapport de l’agence européenne de l’environnement, qui déclare que seulement 37% des eaux européennes sont bonnes.

Oui, ce mardi, l’Agence européenne de l’environnement a en effet lancé une alerte sur l’état des eaux de surface européennes, qui sont trop polluées. Le rapport recommande de miser davantage sur des “pratiques naturelles et agro écologiques plus durables, accompagnées de mesures incitatives et d'un changement de nos habitudes alimentaires". L’agence appelle également à une réduction de l’usage des pesticides de 50% d’ici 2030. 

Qu’est-ce qui pollue l’eau de surface ?

C’est l’agriculture qui exerce le plus de pression sur la qualité des eaux de surface selon le rapport. La pollution atmosphérique, causée entre autres par les émissions de véhicules, joue aussi un rôle important dans cette pollution.

Est-ce que toutes les eaux sont autant polluées ?

Non, selon le rapport 77% des eaux souterraines sont en bon état chimique, c'est-à-dire qu’elles ne sont pas contaminées par les nutriments et des substances chimiques nocives comme les PFAS et les microplastiques. Les eaux souterraines des nappes phréatiques sont vitales pour notre approvisionnement en eau potable et pour la bonne santé de la nature en général.

Y a-t-il eu des progrès depuis le dernier rapport?

L’accord sur les mesures à adopter face à la détérioration de l’eau en Europe, la DCE, avait fixé au plus tard à 2027, le délai pour l’amélioration de la qualité des eaux de surface et souterraines. Selon le rapport, cet objectif ne sera pas atteint au vu de la qualité actuelle de l’eau. 

Quelles sont les prochaines étapes?

Au niveau domestique, une consommation d'eau réduite en Europe est essentielle. De plus, la “réduction de substances nocives” est nécessaire, ainsi qu’une meilleure gestion de la ressource avec des informations précises sur la quantité et la qualité de l’eau. 

Terminons ce journal avec un point sur le surtourisme en Europe.

Les villes européennes vivent des vraies crises liées à un tourisme parfois massif. L' été dernier, des manifestations se sont multipliées dans les rues de plusieurs villes du sud de l’Europe pour protester contre le surtourisme, qui engendre notamment l’augmentation des prix des logements et de la gentrification. 

Les autorités locales ont de leur côté entendu les plaintes des citoyens et ont combattu le surtourisme avec des amendes, des frais et des interdictions.

Certaines villes  ont mis en place des règles légères pour dissuader les touristes comme dans le cas de Venise où les autorités ont instauré un droit d’entrée de 5 €. D’autres ont choisi des mesures plus radicales: Le maire de Barcelone a par exemple annoncé que la ville arrêtera les locations d’appartements à court terme aux touristes d’ici 2028.

Et on peut aussi évoquer le cas récent de la ville de Prague, qui a décidé d’interdire l’organisation de “Pub Crawls” dans la ville. 

Oui, à partir de lundi 14 octobre, les tournées de bars seront désormais interdites dans la capitale tchèque de 22 heures à 6 heures du matin, dans le but de limiter le bruit causé par les touristes ivres. Le maire adjoint de Prague, Jiri Pospisil, explique que la ville souhaite décourager les touristes venant "pour une courte période dans le seul but de s'enivrer", au profit d'un "tourisme plus cultivé et plus riche". 

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.