Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le naufrage d’un bateau, survenu dans la nuit de mardi à mercredi au large de la péninsule du Péloponnèse.
- Une nouvelle année record pour l’énergie solaire en Europe.
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité avec le naufrage d’un bateau, survenu dans la nuit de mardi à mercredi au large de la péninsule du Péloponnèse.
C’est un nouveau drame en Méditerranée. Hier, les garde-côtes grecs ont annoncé le naufrage d’une embarcation transportant plusieurs centaines de migrants au Sud-ouest du pays.
Tandis que la Grèce entame trois jours de deuil national, le pays est à l’arrêt mais les recherches continuent. On sait à présent qu’au moins 79 personnes ont perdu la vie dans cette tragédie. Mais le bilan risque de s’alourdir encore.
Ce nouveau drame glaçant en fait le naufrage le plus meurtrier de l’année en Grèce.
Le plus meurtrier depuis juin 2016, lorsque 320 personnes au moins avaient perdu la vie ou avaient été portées disparues. Pour l’heure, les premiers témoignages récoltés semblent indiquer que près de 700 personnes étaient à bord de l’embarcation, et seulement 104 d’entre elles ont été rescapées, dont certaines sont toujours entre la vie et la mort. Le bilan risque donc encore d’augmenter.
Et les passagers de l’embarcation traversaient la mer sans gilets de sauvetage.
En effet. La quasi-totalité des migrants à bord, qui venaient notamment d’Afghanistan, du Pakistan, de Syrie et de Palestine, ne portaient pas de gilets de sauvetage pendant leur traversée. C’est une pratique courante afin de pouvoir entasser plus de personnes à bord des bateaux qui font la traversée.
Les autorités portuaires grecques ont annoncé que l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, avait déjà repéré le bateau mardi dans l’après-midi, mais que les personnes à bord avaient « refusé toute aide ».
Le bateau était semble-t-il parti de Libye pour rejoindre les côtes italiennes, jusqu’à son naufrage dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette route directe entre les côtes libyennes et l’Italie s’est beaucoup développée cette année, en partie à cause des refoulements illégaux de migrants par la Grèce vers son pays voisin, la Turquie.
Cette énième tragédie vient donc s’ajouter à la liste des drames survenus sur les routes migratoires cette année.
On ne connaît pas encore les chiffres de cette année, mais l’an passé ce sont près de 3800 personnes qui ont perdu la vie sur les routes migratoires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela représentait une augmentation de 11% des décès par rapport à l’année précédente. Les décès dans cette région représentent plus de la moitié des décès de migrants à l’échelle mondiale.
Alors que les manifestations de campagne et les débats qui se déroulent actuellement en Grèce sont mis à l’arrêt pour la période de deuil, Alexis Tsipras, leader du parti de gauche d’opposition Syriza, a déclaré que “malheureusement, de nos jours, la vie humaine n’a pas la même valeur pour tout le monde”, ajoutant que “notre civilisation traverse une très grave crise.”
Des critiques commencent à fuser, en direction de l’Union européenne notamment
Sur la une du journal grec Efemerida Ton Sitakton, le mot “honte” en grand et gras résume bien la colère qui émerge à l’égard des autorités européennes.
Le leader du parti de centre-droit Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis, a déclaré que cet incident, je cite “met en évidence de manière dramatique que la migration reste un problème, qui nécessite une politique européenne cohérente.”
Et ce drame survient une semaine seulement après l’accord trouvé entre les 27 pays de l’Union pour un nouveau pacte sur l’asile et la migration.
En effet, ce compromis, qualifié “d’étape importante” par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, a permis de solidifier deux piliers importants du pacte.
En premier lieu, un système de solidarité obligatoire a été mis sur la table pour gérer l’arrivée des demandeurs d’asile. Elle implique notamment pour les Etats des amendes allant jusqu'à 20 000 euros pour chaque migrant non accueilli. En d’autres termes, les Etats peuvent refuser d’accueillir certaines personnes, moyennant une compensation financière.
Ensuite, l’accord inclut un cadre commun afin de standardiser les procédures aux frontières.
Seules la Hongrie et la Pologne ont voté contre cet accord, et cette dernière espère former une coalition afin de bloquer sa mise en pratique. Pour l’heure, les regards sont encore tournés vers la mer au large de Pylos, où les recherchent continuent. Dans le même temps, un autre travail colossal s’amorce, celui de retrouver l’identité des corps repêchés, afin de prévenir leurs familles.
Terminons ce journal avec une nouvelle année record pour l’énergie solaire en Europe.
Effectivement. Un nouveau rapport publié par l’Institut Européen pour l'Énergie Solaire a indiqué que le nombre d’installations solaires a augmenté de 45% l’année dernière.
Ce sont plus de 36 millions de foyers supplémentaires dans le monde qui ont pu s’alimenter grâce à l’installation de nouveaux panneaux solaires sur leurs toits. Cela équivaut à une augmentation de 118 milliards de watts sur l’année qui vient de s’écouler.
Et selon les prédictions, le solaire pourrait remplir une bonne partie de la demande de l’Union Européenne en 2023.
57%. A en croire les prédictions, l’énergie solaire est sur la bonne voie pour atteindre 1600 milliards de Watts cette année, soit 57% de la demande européenne, contre 1200 milliards au cours de l’année qui vient de s’écouler.
Douze pays européens sont en tête de la liste des pays dans le monde ayant le plus développé des infrastructures solaires. En tête de cette liste, on retrouve l’Espagne, l’Allemagne et la Pologne.
Et désormais, une partie de l’énergie solaire vient également d’un peu plus loin.
Tout à fait. En début de semaine, le California Institute of Technology a annoncé que pour la première fois, de l’électricité produite dans l’espace a pu être envoyée sur Terre.
Grâce à des panneaux solaires installés dans l’espace, et donc non dépendant du jour, de la nuit ou de la couverture nuageuse, de l’énergie a pu être envoyée sur Terre via un transfert par micro-ondes.
Pour l’instant il ne s’agit que d’une phase de test, mais l’institut californien n’est pas le seul à vouloir faire usage de cette technologie. L’agence spatiale européenne a pour projet de construire d’ici 2040 la première centrale solaire en orbite qui enverra de l’énergie vers l’Europe.
Merci à toutes et à tous pour votre attention!