Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Pressions diplomatiques accrues sur Moscou.
- Levée des sanctions américaines contre la Syrie : un tournant diplomatique.
- Pfizergate : la Commission européenne épinglée pour manque de transparence.
Bonjour Assia, on ouvre ce journal en revenant sur la rencontre prévue ce jeudi 15 mai à Istanbul entre Kiev et Moscou.
Si Vladimir Poutine avait gardé le silence sur la proposition ukrainienne d’une rencontre des deux présidents, Moscou a annoncé hier soir que le président russe ne ferait pas partie de la délégation russe qui se rendra ce jeudi 15 mai à Istanbul.
En effet, outre le refus de se déplacer à Istanbul, le président russe rejette pour l’instant l’ultimatum posé par l’Ukraine et ses alliés d’accepter un cessez-le-feu de trente jours sous menace de lourdes sanctions. L’issue de cette rencontre reste donc incertaine. Moscou garde en effet depuis le début du conflit des exigences maximalistes à l’instar du refus que l’Ukraine rejoigne l’OTAN ou encore le maintien du contrôle russe sur une Crimée annexée depuis 2014.
Face aux réticences de la Russie de s’engager dans de véritables négociations, Paris a évoqué de son côté la préparation de “sanctions dévastatrices” envers la Russie . Le chef de la diplomatie française, Jean Noël Barrot, a annoncé qu’il rencontrerait ce jeudi 15 mai, en Turquie, le sénateur américain Lindsey Graham à l’origine de ce projet.
Oui le ton s’est durci ce mercredi 14 mai, lorsque le ministre des affaires étrangères français a évoqué à la télévision le plan du sénateur républicain Lindsey Graham, défenseur militaire à l’Ukraine et allié de Trump. « Une manière de prendre la Russie à la gorge », a déclaré Jean Noël Barrot face à des mesures qui pourraient, je cite “asphyxier une bonne fois pour toutes l’économie russe”.
Le sénateur américain a en effet conçu un “paquet de sanctions dont l’effet pourrait être bien plus décisif que les précédentes, avec des droits de douane de 500 % sur les importations de pétrole russe et de 500 % sur les pays qui aujourd’hui continuent d’importer du pétrole russe » a précisé Jean Noël Barrot. 72 des 100 sénateurs américains sont déjà prêts à voter pour des sanctions “écrasantes” contre la Russie a quant à lui déclaré Lindsey Graham.
En parallèle, les Vingt-Sept ont adopté ce mercredi 14 mai un 17e paquet de mesures qui vise la flotte fantôme russe.
Oui ces “pétroliers fantômes” sont utilisés par la Russie afin de contourner les sanctions existantes qui ont pour objectif de limiter les exportations de pétrole russe. 345 navires devraient être concernés, une flotte souvent vétuste et immatriculée sans assurances occidentales.
On continue ce journal en revenant sur le dossier syrien. Le président américain Donald Trump a profité de sa première tournée diplomatique depuis le début de son mandat pour annoncer mardi 13 mai qu’il allait je cite "ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie". Une décision majeure alors que le pays fait face à des sanctions américaines depuis 1979, des sanctions renforcées en 2011. Depuis la chute de Bachar al Assad, l'administration américaine se montrait circonspecte face au nouveau régime syrien.
Oui, même s’il y a à peine six mois le président américain traitait de « djihadiste » le nouveau président syrien Ahmed Al-Charaa, les deux hommes se sont rencontrés ce mercredi 14 mai, à Ryad en Arabie Saoudite, sous l’impulsion des chefs d’Etats Mohammed ben Salmane et Recep Tayyip Erdogan.
Une rencontre d’une trentaine de minutes qui a suscité un émoi considérable en Israël qui a mené plusieurs campagnes de bombardements contre la Syrie ces dernières semaines.
Donald Trump a d’ailleurs demandé à la Syrie de rejoindre les accords d’Abraham par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leur relation avec Israël en 2020.
Oui et le président américain a affirmé face aux journalistes que la Syrie allait considérer la demande, je cite: « Je lui ai dit : j’espère que vous rejoindrez [les accords d’Abraham] une fois que vous aurez réglé votre situation. Et il m’a dit “oui”.
C’est un "tournant décisif", s'est de son côté réjouie la diplomatie syrienne face à la levée des sanctions qui s’inscrit dans le sillage de l’assouplissement initié par le Royaume-Uni, le Canada et l’UE.
Oui, pour rappel, cette dernière avait annoncé le 24 février une levée des sanctions “immédiate et illimitée” en maintenant toutefois les mesures restrictives liées au régime de Bachar El Assad.
De son côté Donald Trump continuera ce jeudi sa tournée diplomatique aux Emirats Arabes Unis, après avoir conclu une dizaine d’accords mardi avec l’Arabie Saoudite. Une tournée “axée sur les affaires et sur les deals” selon une terminologie chère au président américain.
On conclut ce journal en revenant sur la décision, concernant l’affaire dite du “Pfizergate”, rendue ce mercredi 14 mai par le Tribunal de l’Union européenne (TUE). Oui cette juridiction basée au Luxembourg a estimé que la Commission européenne n’a pas fourni “d'explication plausible” pour justifier la non-possession des documents demandés. Pour rappel, cette dernière avait refusé de communiquer les SMS échangés en pleine pandémie de Covid entre sa présidente, Ursula von der Leyen, et le président-directeur général (PDG) de Pfizer, Albert Bourla. Des échanges révélés en avril 2021, par le New York Times qui auraient permis de faciliter la signature du contrat de vaccin à hauteur de 35 milliards d'euros pour la livraison de 900 millions de vaccins à destination des États membres de l'UE.
Et l’annulation du refus d’accès aux SMS par la juridiction luxembourgeoise a été saluée par le journal américain qui y voit une “victoire pour la transparence ».
Oui, et la transparence est d’ailleurs un pilier principal de l’Union garantie par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, en vigueur depuis 2009. Le Tribunal a quant à lui tenu à rappeler que le règlement relatif à l'accès aux documents vise à en donner un droit d’accès le plus large possible, la règle principale étant que « tous les documents des institutions devraient être accessibles au public”.La Commission européenne a quant à elle dit « prendre acte » de la décision et s’est engagée à fournir des explications « plus détaillées » pour se justifier.
Un journal d'Assia Patel et Isaline Feller.