Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 12 Décembre 2022

Aujourd'hui en Europe - Lundi 12 Décembre 2022

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.

Au programme de cet épisode : 

- Arrestations pour corruption au Parlement européen

- Entrée de la Croatie dans l'espace Schengen

- Déblocage de 18 milliards d'euros pour l'Ukraine 

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, commençons ce tour de l’actualité européenne en revenant sur le coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur le Parlement européen. Plusieurs arrestations ont eu lieu en fin de semaine dernière à Bruxelles après qu’une vice-présidente du parlement ait été prise en flagrant délit avec des sacs de billets.

Bonjour Raphaël, en effet six personnes ont été arrêtées ce vendredi 9 décembre à Bruxelles dans le cadre d’une enquête anti-corruption menée par la police belge, au terme de cinq mois d’investigations. L’enquête vise, entre autres, des faits de corruption et de blanchiment d'argent en bande organisée au profit du Qatar. L’État du golfe est accusé d’avoir "influencé les décisions économiques et politiques du Parlement européen en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants” à des membres du Parlement, eurodéputés et assistants parlementaires compris. 

L’opération de police a donné lieu à 16 perquisitions au total dans diverses communes de la capitale belge et au sein même du Parlement.

Oui, en tout, environ 600 000 euros en liquide, ainsi que du matériel informatique et des téléphones portables ont été saisis par la police lors de cette opération. Inculpés ce dimanche soir, quatre des six membres et anciens membres du Parlement arrêtés ont été placés en détention provisoire. 

Parmi les personnes inculpées ce dimanche soir, on retrouve, entre autre, la vice présidente du Parlement, la grecque Eva Kaili.

Oui, l’eurodéputée socialiste Eva Kaili - et ex présentatrice télé grecque - est accusée d’avoir reçu de l’argent de l’Émirat pour influencer les décisions de l’institution. Sur fond de Mondial de football plus que controversé, ses prises de positions en faveur du Qatar ces derniers mois semblent aujourd’hui “prendre tout leur sens” d’après certains eurodéputés : début novembre, Eva Kaili s’était rendue au Qatar, saluant les réformes de l’émirat dans le secteur du travail. Elle avait même, le 22 novembre, déclaré au Parlement que “l’émirat était un chef de file en matière de droit du travail”. Évincée par son groupe politique au sein du Parlement, Eva Kaili est pour l’instant toujours placée en détention. 

De quoi perturber les discussions lors de la session plénière du Parlement à Strasbourg, Laura.

Oui, l’affaire bouleverse l’agenda parlementaire alors que les eurodéputés devaient justement finaliser cette semaine un texte pour faciliter l’entrée sans visas pour les qataris au sein de l’UE. Une décision ajournée, donc, le groupe des sociaux-démocrates réclamant "la suspension des travaux sur tous les dossiers et votes concernant les Etats du Golfe".

Continuons ce journal en revenant sur l’intégration de la Croatie au sein de l’espace Schengen, à compter du 1er janvier 2023. 

En effet, jeudi dernier les ministres de la Justice et de l’Intérieur des différents États membres réunis à Bruxelles au sein du Conseil Justice et Affaires Intérieures ont voté pour l’élargissement de Schengen à la Croatie à partir du 1er janvier 2023. Pour rappel, la zone Schengen permet la circulation sans frontières entre 26 pays, pour la plupart membres de l’UE. Un espace qui permet à près de 420 millions de personnes de voyager sans passage de frontière sur l’essentiel du continent. Cette étape est un nouveau palier important de franchi pour l’intégration complète de la Croatie à l’Union européenne alors que le pays avait déjà reçu, en juillet dernier, le feu vert pour adhérer à la zone euro dès 2023. 

La Roumanie et la Bulgarie devront quant à elles attendre.

Effectivement, le plan initialement proposé prévoyait d’admettre trois pays dans Schengen : la Croatie, la Bulgarie et la Roumanie. La Commission européenne avait d’ailleurs déjà approuvé l’adhésion des trois pays mais les décisions relatives à Schengen se prennent de manière unanime des 27 pays membres de l’UE. Finalement, la Roumanie et la Bulgarie devront encore attendre avant d’intégrer l’espace Schengen en raison du véto posé par l’Autriche et les Pays-Bas. Les deux États craignent que la Bulgarie et la Roumanie soient encore trop laxistes en matière d’immigration clandestine alors que la pression migratoire aux frontières de l’UE semble plus forte que jamais. 

Une position jugée injuste pour les deux pays des Balkans occidentaux, alors que la Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE six ans avant la Croatie. 

Oui les deux pays sont membres de l’UE depuis 2007. La commission a dit regretter ces vétos alors que l’entrée dans l’espace Schengen ne changerait pas grand-chose aux flux migratoires qui transitent déjà vers l’Europe selon plusieurs experts. D’après le président roumain, Klaus Iohannis, cette décision est arbitraire et injustifiée, et, je cite, “risque de compromettre l’unité et la cohésion européennes, dont nous avons tant besoin”.

Terminons ce journal en se tournant du côté de l’Ukraine. Samedi dernier, le Conseil européen s’est mis d’accord pour débloquer un prêt de 18 milliards d’euros pour aider l’Ukraine en 2023.

Oui, ces 18 milliards d'euros promis à l’Ukraine couvriront environ la moitié des 3 à 4 milliards d'euros de financement mensuel dont le pays a besoin pour 2023. L'argent servira à soutenir les services publics essentiels - le fonctionnement des hôpitaux, des écoles, le logement pour les personnes déplacées, la stabilité économique et la réhabilitation des infrastructures critiques détruites par la Russie. 

Un plan discuté depuis plusieurs semaines et qui a bien failli ne jamais voir le jour en raison de l’opposition de la Hongrie.

Oui pour rappel l’UE avait bloqué les fonds de cohésion dotés de 7,5 milliards d’euros destinés à la Hongrie s’inquiétant de l’érosion de l’Etat de droit et plus particulièrement des faits de corruption. Pour débloquer ces fonds, Budapest a dû soumettre à la Commission européenne dix-sept mesures visant à lutter contre la corruption. Et pour convaincre l’UE, Viktor Orbán n’a pas hésité à menacer de bloquer certaines des initiatives les plus urgentes de l'Union, notamment ce plan d'aide de 18 milliards d'euros destiné à l’Ukraine. Les 26 autres États membres ont donc dû trouver un moyen alternatif pour contourner le véto de la Hongrie en passant notamment par une procédure écrite qui permet d’échapper à la mauvaise humeur de Budapest. C’est chose faite désormais, les fonds promis pour l’Ukraine devraient pouvoir être versés à Kiev dès le début de l’année 2023 après la validation du prêt. 

Merci Laura et merci à tous pour votre attention !