Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Les premières discussions qui se sont tenues à la COP 28
- Les déclarations du premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne
- L'attentat survenu samedi 2 décembre à Paris
Bonjour Joris, ouvrons ce journal en évoquant les premières discussions qui se sont tenues à la COP 28.
Cette édition organisée à Dubaï, et regroupant des représentants d’un peu moins de 200 pays, a démarré jeudi 30 novembre et se tiendra jusqu’au 12 décembre. Une édition qui suscite déjà des polémiques, de par sa localisation mais aussi notamment par la figure de son président, le magnat du pétrole Ahmed Al-Jaber, mais également de par l’absence du président américain Joe Biden. En dépit de ces polémiques, les dirigeants mondiaux sont déjà parvenus à plusieurs accords.
Le premier d’entre eux, un engagement de 116 pays à tripler la production d’énergie renouvelable d’ici à 2030.
L’Union européenne qui avait à cœur d’être un moteur de ce sommet sur la question climatique réussit ici son pari. Pour rappel, les 27 avaient impulsé l’initiative d’une forte augmentation des énergies renouvelables au printemps dernier. Parmi les 116 signataires, on retrouve plusieurs pays du G7 comme les États-Unis, le Japon ou encore le Canada. En revanche la Chine, pays le plus pollueur du monde en termes d’émissions de gaz à effet de serre, n’a pas signé ce texte.
Un texte qui n’est pourtant pas contraignant, ce qui est d’ailleurs une des principales critiques qui lui sont faites.
Oui dans une lettre commune plus 300 organisations dénoncent un engagement qui serait “creux”. Le texte étant non contraignant, les pays ne risquent rien en cas de non-respect de celui-ci. Même chose pour un autre accord auquel sont parvenus une cinquantaine d’entreprises pétrolières, dont le géant français Total, qui s’engagent à atteindre les 0 émissions nettes d’ici à 2050.
Un accord qui ne prend en compte que le CO2 émis lors de l’extraction et la production du pétrole par ces entreprises, sans se préoccuper des émissions émises une fois vendu. Là encore, les associations dénoncent ici un écran de fumée de la part de ces entreprises, au premier chef Adnoc, la société pétrolière de président de la COP Al-Jaber.
Autre décision marquante de ce début de COP : l'annonce d'une augmentation des aides aux pays en développement.
Oui ces États bénéficient déjà d’un fonds vert pour le climat. Il s’agit d’aides de la part des pays avancés aux pays directement touchés par les conséquences du réchauffement climatique.
A l’occasion de cette COP, la France a annoncé le déblocage de 150 millions d’euros en direction de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Congo Brazzaville. L’Allemagne et l’Italie se sont également engagées pour des aides à des hauteurs similaires. Un premier pas qui est loin de satisfaire les pays concernés, qui réclament environ 100 milliards d’euros pour faire face à la crise climatique.
Poursuivons ce journal, en évoquant les déclarations du premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne.
Oui, pour rappel la Commission européenne a donné il y a quelques semaines son feu vert pour ouvrir les négociations de l’Ukraine à l’Union européenne. C’est maintenant au tour du Conseil européen d’approuver à l’unanimité le début des négociations. Une unanimité loin d’être acquise, puisque le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré vendredi 1er décembre que l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne ne “coïncide pas avec les intérêts de la Hongrie”.
Le tropisme pro-russe du Premier ministre hongrois fait craindre depuis plusieurs mois un blocage de l’adhésion de Kiev aux 27.
Pour Viktor Orban, la “distance qui sépare l’UE de l’Ukraine est trop grande”, et un “partenariat stratégique” avec Kiev serait plus adapté à la situation actuelle. Il a également menacé d’utiliser son véto sur l’approbation d’une aide à hauteur de 50 milliards d’euros à destination de l’Ukraine.
Pour convaincre le Premier ministre de changer sa position, le président du Conseil Charles Michel s’est rendu à Budapest à la fin du mois de novembre. L’Union européenne a également débloqué plusieurs aides économiques pour la Hongrie, mais Budapest reste inflexible sur la question pour le moment.
Plusieurs observateurs dénoncent un chantage de la part de la Hongrie, qui cherche à débloquer des fonds gelés par l’Union européenne.
Oui, pour rappel l’UE a gelé environ 22 milliards d’euros d’aide à destination de la Hongrie, évoquant des manquements à l’État de droit. Les 27 demandent notamment à Budapest de réformer son système judiciaire pour donner plus d’indépendances aux juges ainsi que des garanties pour les droits des personnes LGBT, particulièrement mis à mal dans le pays.
Concluons ce journal en évoquant l’attentat survenu samedi 2 décembre à Paris.
La capitale française est endeuillée depuis ce samedi par la mort d’un touriste allemand non loin de la tour Eiffel. Un attentat commis par un homme déjà repéré par les services de sécurité pour son islamisme radical, et qui a été interpellé et placé en garde à vue à la suite de l'attaque. Un attentat qui a rapidement été suivi par des réactions virulentes de la part de l’extrême droite française.
La Première ministre Elisabeth Borne a été chargée par le président Emmanuel Macron de tenir une “réunion sécuritaire” avec plusieurs autres ministres.
Une réunion qui devrait mener à un nouveau renforcement de la politique antiterroriste, dans ce pays déjà en alerte. La France est notamment l'un des premiers pays à avoir rétabli des contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen, supposé être pourtant une zone de libre passage. Une mesure, supposée être temporaire, mais qui est toujours en vigueur depuis des années, et qui a déjà été renforcée à la suite de l’attentat survenu à Bruxelles au mois d’octobre.
Un journal de Joris Schamberger et Thomas Kox.