Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 13 décembre 2024

© TankDude2000 - Wikimedia Commons Aujourd'hui en Europe - 13 décembre 2024
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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

  • La Bulgarie et la Roumanie accèdent à l’espace Schengen
  • La France condamne l’incursion militaire israélienne au Plateau du Golan
  • Viktor Orban appelle Vladimir Poutine

Ouvrons ce journal en évoquant la récente accession de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen. 

Oui, ce jeudi 12 décembre, le Conseil Justice et Affaires Intérieures de l’Union européenne - qui est composé des ministres de la justice et de l'intérieur de tous les États membres de l'UE - a voté pour l’entrée complète de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen, la zone de libre circulation des pays de l’Union.

Le vote de ce jeudi a rendu officiel l’abolition des contrôles par voie terrestre à partir du 1er janvier 2025, après que les contrôles aériens et maritimes avaient déjà été supprimés fin mars dernier. 

Concrètement, l’entrée dans l’espace Schengen signifie que les citoyens européens pourront entrer dans ces pays sans passeport, quelle que soit la manière dont ils y arrivent - train, voiture, avion, bateau

Mais cela signifie aussi que les deux pays deviennent la frontière extérieure de l’Union européenne à l’Est. Ils devront donc garantir un certain niveau de contrôles aux frontières avec les pays extérieurs : la Roumanie avec la Moldavie et l’Ukraine, et la Bulgarie avec la Turquie.

Le parcours politique pour arriver à ce résultat a été très compliqué, en raison de l’opposition de certains pays. 

En effet, la Bulgarie et la Roumanie font partie de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2007 et ont rempli les conditions techniques pour rejoindre l’espace Schengen en 2011, mais elles ont dû attendre treize ans avant d’y entrer. L’entrée de ces deux pays dans la zone avait été initialement bloquée par le veto de l’Autriche, qui craignait qu’un grand nombre de migrants désireux d’entrer en Europe ne passent à travers leurs frontières, notamment entre la Turquie et la Bulgarie. 

Toutefois, au moment de la décision le Conseil Justice et Affaires Intérieures a ajouté une condition à l'accession de la Roumanie et de la Bulgarie. 

L’accord prévoit l’introduction de contrôles aux frontières terrestres entre la Hongrie et la Roumanie et entre la Roumanie et la Bulgarie pendant "au moins" six mois pour "prévenir toute menace grave à l’ordre public et à la sécurité intérieure".

Le terme "au moins" laisse entendre que les contrôles frontaliers pourraient durer bien plus de six mois. 

Cette condition vise à apaiser les préoccupations persistantes de Vienne au sujet de la migration irrégulière, que le pays a invoquée à plusieurs reprises pour bloquer l’accession des deux pays. 

Continuons ce journal en évoquant une déclaration de la France concernant le conflit au Proche-Orient et mettant en cause Israël.

Ce mercredi 11 décembre, Paris a condamné l’invasion militaire de l’armée israélienne dans une zone tampon au Golan, en Syrie. Cette occupation militaire viole les accords de 1974 entre la Syrie et Israël, qui mettent fin à la guerre du Kippour et exigent le désengagement d’Israël au Plateau du Golan. Israël estime en effet que le Plateau du Golan fait partie de son territoire, mais la souveraineté de l’Etat Hébreu sur cette région n’est reconnue que par les Etats-Unis, et ce depuis 2019.

C’est une région qui est d’ailleurs hautement stratégique.

Le plateau permet à Israël de contrôler une partie du territoire syrien, et d’avoir ainsi un accès privilégié à ce pays. Mais ce n’est pas tout : le plateau du Golan est aussi une source d’eau et sa terre est très fertile.

Les incursions militaires israéliennes dans cette zone démilitarisée du Golan n’ont pas été seulement critiquées par la France.

En effet, la Russie, l’Iran, la Turquie ou encore l’Arabie Saoudite ont condamné cette incursion de l’armée israélienne. Et les Nations unies ont également alerté que l’Etat Hébreu rompait illégalement l’accord, vieux de 50 ans. Une mission onusienne occupe en effet la zone depuis la fin de la guerre du Kippour. 

Et la France “appelle Israël à respecter la souveraineté et l’intégrité de la Syrie”.

C’est ce que le ministre des Affaires étrangères français déclare dans le communiqué de presse de mercredi 11 décembre. A seulement quelques jours de la chute du régime de Bachar al-Assad, les bouleversements sont nombreux dans la région. Et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a utilisé le retrait des troupes du gouvernement syrien comme prétexte pour envahir cette zone démilitarisée du Golan, un acte très critiqué par la communauté internationale.

Clôturons ce journal en évoquant le récent appel entre le président hongrois Viktor Orban et Vladimir Poutine.

Alors que la Hongrie termine son mandat à la présidence tournante du conseil de l’UE, son dirigeant Viktor Orban a fait l’objet de nombreuses controverses concernant sa relation avec le dirigeant russe. Il s’était déjà rendu à Moscou au début de son mandat afin de rencontrer Vladimir Poutine. Et ce mercredi 11 décembre, il a passé un coup de téléphone au président russe lors duquel les deux hommes politiques ont discuté d’un éventuel cessez-le-feu en Ukraine.

Selon le Kremlin, M. Orban aurait proposé un cessez-le-feu pendant la période de Noël.

Une proposition que Vladimir Poutine a dit bien vouloir “considérer” sans pour autant l’accepter. Mais l’Ukraine n’a pas été invitée à la table des négociations, ce que déplore Dmytro Lytvyne, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. “Comme toujours, la Hongrie n’a pas prévenu de ses échanges avec Moscou”, a-t-il ajouté. 

Alors que Bruxelles tente d’isoler Moscou, le président hongrois va à contre courant de la position de l’UE dans ses relations avec Vladimir Poutine.

Il entretient des liens bien plus étroits que le reste des États membres avec Moscou, comme en témoigne sa visite à Poutine cet été, ce qui avait déjà irrité Bruxelles. 

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.