Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Point sur la guerre en Ukraine.
- Pesticides, subventions PAC : les cultures de tabac sous le feu des critiques.
- Journée mondiale sans tabac : quels sont les pays où l'on fume le plus ?
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité en nous dirigeant vers l’est de l’Europe, en Ukraine, où les combats font toujours rage. Malgré les bellicosités, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique a demandé mardi 30 mai 2023 aux deux parties, Kiev et Moscou, de respecter cinq principes pour protéger la centrale nucléaire de Zaporijia.
Pour rappel, la centrale nucléaire de Zaporijia est située en Ukraine et contrôlée par l’armée russe. Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a déclaré que la situation sécuritaire à Zaporijia restait “extrêmement fragile et dangereuse”, alors que « les activités militaires continuent dans la région et pourraient s’intensifier considérablement à l’avenir ». C’est pourquoi le chef de l’instance onusienne mène depuis des mois des négociations en vue d’assurer la protection de ce site sud-est de l’Ukraine. Les bombardements liés aux combats dans la région rendent la situation très fragile.
Pour faire face à cette situation précaire, Rafael Grossi a présenté mardi devant le Conseil ses “principes de bases nécessaires pour empêcher un accident nucléaire”.
Absolument, le premier point stipule qu’ “il ne doit y avoir aucune attaque d'aucune sorte depuis ou contre la centrale, en particulier ciblant les réacteurs, le combustible usé ou d'autres infrastructures, ou le personnel". Un autre élément suggère que le site ne puisse servir de base pour stocker des armes lourdes ou du personnel militaire et que la centrale ne soit pas déconnectée du réseau électrique. Le dernier principe est sans doute le plus flou : ne mener aucune action qui porte atteinte à ces principes.
La centrale de Zaporijia, la plus grande d’Europe, a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022.
Oui situé sur le bord du fleuve Dniepr ce site sépare géographiquement les deux camps dans la zone. Selon les autorités ukrainiennes, la Russie utilise ce site pour stocker du matériel militaire, des armes lourdes et établi une base pour ses forces. Elle utiliserait donc la plus grande centrale nucléaire d’Europe comme un élément de sa stratégie militaire. De ce fait, l’Ukraine demande que les cinq principes de l’Agence s'accompagnent d’une “exigence de démilitarisation complète et de désoccupation” de l’installation.
Continuons ce journal en évoquant la journée mondiale sans tabac organisée ce mercredi 31 mai par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Exactement, l’OMS dénombre aujourd'hui 1,3 milliard de fumeurs au niveau mondial. Son usage est responsable de la mort de 8 millions de personnes par an, dont 1,2 million de fumeurs passifs. Le tabac est arrivé dès le 16ème siècle en Europe mais le début du tabagisme est marqué par l’invention de la cigarette dans la première moitié du XIXe siècle. En 1944, lorsque les soldats américains débarquent en Normandie, ils font connaître aux Français et aux Européens la cigarette blonde. C’est le tournant dans l’histoire du tabagisme : les marques américaines deviennent omniprésentes partout en Europe. Qui plus est, la cigarette blonde devient populaire partout : les hommes, les femmes, de toutes les classes sociales la consomment. Selon l’OMS, "le tabac est aujourd’hui la plus grande menace à la santé publique à laquelle le monde doit faire face”.
En Europe, les pays nordiques ont généralement les taux de tabagisme les plus bas.
En effet, à l’instar de la Norvège avec 16,2% ou le Danemark avec 17,5% de fumeurs. Inversément, les pays comme la France, la Grèce, la Croatie ou encore la Bulgarie sont au-dessus des 33% de fumeurs. En France, plus de 30% des adultes de 18 à 75 ans se disent fumeurs occasionnels mais les inégalités sont fortes en fonction du milieu social, selon les résultats d’une étude publiée ce mercredi par Santé Publique France.
À l’occasion de la journée mondiale sans tabac, des ONG reprochent à l’UE de subventionner une filière en contradiction avec ses ambitions sanitaires et environnementales.
Absolument, bien que la culture du tabac diminue en Europe, 12 pays de l’UE continuent de cultiver cette plante, majoritairement en Italie, Espagne ou Grèce. De 400 000 tonnes en 1991, l’UE ne produisait plus que 140 000 tonnes en 2018, soit moins de 2% de la production mondiale. Comme tous les agriculteurs, les 26 000 tabaculteurs en charge des 66 000 hectares de tabac européen ont droit aux subventions de la PAC. Ce sont de 100 à 270 millions d’euros qui sont octroyés à cette filière entre 2023 et 2027. C’est pourquoi le Smoke Free Partnership, un rassemblement d’une cinquantaine d’organismes européens, pointent du doigt ces “investissements douteux”, alors que plus de 700 000 personnes meurent chaque année de la consommation de tabac dans l’UE.
Terminons ce journal en évoquant le partenariat de l’Union européenne avec la Turquie. Après avoir été réélu dimanche 28 mai, Recep Tayyip Erdogan prolonge de cinq ans son mandat à la tête de la Turquie. Proche partenaire d’Ankara, l’Union européenne devra poursuivre le dialogue avec le même interlocuteur, en dépit de relations souvent tendues.
Oui cette réélection est un nouveau challenge pour les gouvernements européens qui attendaient, pour la majorité, la victoire du candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu. Ce dernier étant plus favorable à une reprise du dialogue avec l’UE. Ces élections reposent sur la table les contradictions des Européens face à la Turquie, entre exigence de dénonciation et nécessité de coopération.
Merci à toutes et tous pour votre attention !