Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Les menaces émises par la Russie à l’encontre de trois pays : l’Arménie, la Finlande et la Suède.
- La question du nucléaire qui divise les Vingt-Sept.
- L’expansion du marché de la cocaïne en France et en Europe.
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce journal en évoquant les menaces émises par la Russie à l’encontre de trois pays : l’Arménie, la Finlande et la Suède.
Oui effectivement la Russie, pourtant très à la peine en Ukraine multiplie les menaces à l’encontre d’autres pays. Penchons-nous tout d’abord sur le cas arménien, pays pourtant traditionnellement allié de Moscou. Le 24 mars, la Cour constitutionnelle arménienne a levé les derniers obstacles à la ratification du Statut de Rome, reconnaissant donc la compétence de la Cour pénale internationale. Là où le bât blesse, c’est que la CPI a émis un mandat d’arrêt pour crime de guerre à l’encontre de Vladimir Poutine, mettant en cause sa responsabilité dans la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie. Les Etats membres de la Cour sont donc, en théorie, tenus d’exécuter les mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine s’il se rend sur leur territoire en vue, théoriquement, d’une possible extradition vers le tribunal de La Haye.
L’Arménie devient ainsi le deuxième pays de la zone d’influence russe, avec le Tadjikistan, où Vladimir Poutine n’est en théorie plus le bienvenu. Cependant, si la ratification du statut de Rome entraîne de facto des répercussions sur le sort du président russe en Arménie, la ratification arménienne vise avant tout à se défendre face l’Azerbaïdjan.
Absolument, c’est en tout cas que que rappelle dans le journal le Monde Narek Minasyan, analyste politique au centre de recherches Orbeli. Pour lui il s'agirait d’une simple coïncidence”, la ratification n’ayant “rien à voir avec le mandat d’arrêt émis contre Poutine, car le processus était engagé depuis plus longtemps”. La diplomatie russe a vivement réagi en menaçant son alliée de “graves répercussions” si l’Arménie allait au bout du processus de reconnaissance de la CPI.
L’Arménie restant extrêmement dépendante de Moscou sur le plan sécuritaire et économique, cette brouille avec Moscou pourrait rendre sa position encore plus périlleuse dans le conflit qui l’oppose à son puissant voisin azerbaïdjanais.
La Suède et la Finlande sont également visées par les menaces russes dans le cadre de leur processus de rapprochement avec l’alliance transatlantique.
En effet, ce mardi 28 mars, l’ambassadeur russe à Stockholm a déclaré que la Finlande et la Suède vont devenir des “cibles légitimes” de “représailles” de la Russie une fois qu’elles seront membres de l’Otan. Cette rhétorique de la menace à l’encontre des deux Etats scandinaves intervient alors même que le courrou russe à leur égard semblait s’être estompé.
Pour rappel, les demandes d’adhésion de Helsinki et de Stockholm font directement suite à l’invasion russe de l’Ukraine. Les deux ne font cependant pas encore partie de l’Otan.
Absolument, si la candidature d’adhésion à l’Otan de la Finlande n’attend plus qu’une ratification turque promise par le président Recep Tayyip Erdogan, la candidature suédoise doit quant à elle faire face au veto d’Ankara et au retard de sa ratification par la Hongrie. Stockholm est engagé dans un bras de fer diplomatique avec la Turquie qui bloque cette candidature, accusant la Suède d’héberger des terroristes kurdes.
Continuons ce tour de l’actualité en nous penchant sur la question du nucléaire qui divise les Vingt-Sept. Lors de la réunion des ministres européens de l'Énergie, ce mardi 28 mars à Bruxelles, la question du nucléaire en tant qu’énergie de transition a polarisé les États membres partisans ou détracteurs de l’atome.
Effectivement, les débats s’articulent autour de plusieurs projets qui visent à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Parmi ces projets figure le “paquet gaz” qui ambitionne d’abandonner peu à peu le gaz fossiles et qui amène les Vingt-Sept à engager des négociations. Les dissensions apparaissent cependant lorsqu’il est question d’inclure dans ce paquet gaz, l’utilisation de l’”hydrogène bas carbone”, soit celui produit avec de l’électricité nucléaire”.
Et lorsqu’il est question de l’atome, deux camps se dessinent : une “alliance nucléaire” emmenée par la France et les “amis du renouvelable” portée par l’Autriche.
Exactement, lors d’un sommet européen à Stockholm en février, la France avait initié une réunion avec dix autres États membres pour former une « alliance » du nucléaire. Selon un communiqué de presse, ces Etats ont ainsi “reconnu que le nucléaire est une technologie stratégique pour atteindre la neutralité climatique” et que par conséquent il répondrait directement au règlement pour une industrie « zéro émissions nettes » présenté par la Commission européenne. De leur côté, les “amis du renouvelables” emmenés par l’Autriche et regroupant des Etats comme l’Allemagne, l’Espagne, la Lettonie ou encore le Danemark luttent pour que le nucléaire ne soit pas reconnu sur un pied d’égalité avec les énergies renouvelables.
Les “amis des renouvelables” semblent avoir obtenu gain de cause à l’issue du Conseil.
Absolument, car le texte adopté mardi ne mentionne pas l’hydrogène bas carbone. Cependant rien est joué puisque ce mercredi 29 mars, le trilogue réunissant les trois législateurs que sont la Commission, le Conseil et le Parlement européen se sont de nouveau penché sur la question de l’hydrogène d’origine nucléaire. La France attend donc le soutien des États de "l’alliance” pour appuyer sa position quant à une prise en compte des mix décarbonés dans les objectifs de développement des renouvelables.
Terminons ce tour de l’actualité en évoquant l’expansion du marché de la cocaïne en France et en Europe. Selon un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), “la circulation de cocaïne dans le monde, en Europe et en France s’est amplifiée depuis les années 2010, représentant un tiers du marché des stupéfiants en Europe”.
Effectivement, selon Santé publique France, l’usage de cocaïne a pris de l’ampleur parmi les adultes notamment via la « diversification des profils de consommateurs », et une « démocratisation » de la consommation de cocaïne, d’habitude réservée à un milieu social aisé et à une ambiance festive. Parallèlement, son augmentation a entraîné, entre 2010 et 2022, une multiplication par trois des passages aux urgences après une prise de cocaïne, d’après l’agence nationale de santé publique.
Merci Laura et merci à toutes et tous pour votre attention !