Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Donald Tusk officiellement Premier ministre de Pologne
- La semaine sous tensions de Rishi Sunak
- Le licenciement de plusieurs policiers et magistrats en Slovaquie
On entame ce journal en Pologne, où le parti Droit et Justice du premier ministre sortant Mateusz Morawiecki a perdu le vote de confiance du parlement.
Oui, ce lundi 11 novembre les députés devaient choisir si le Premier ministre et son gouvernement allaient pouvoir se maintenir au pouvoir. Mateusz Morawiecki n’ayant pas réussi à former de coalition majoritaire, le résultat de ce vote était assez attendu. Seuls 190 députés ont ainsi voté pour le maintien du PiS à la tête du gouvernement, alors que 266 se sont exprimés contre.
Bien qu’arrivé en tête aux législatives du mois d’octobre, le Pis de Mateusz Morawiecki devra donc céder sa place.
Oui, l’ancien Premier ministre et son parti de droite avaient récolté 35% des voix lors de ce scrutin, et avait donc été choisi par le Président Andrzej Duda pour tenter de former un gouvernement. Le PiS n’est cependant pas parvenu à rassembler assez de partis pour mettre en place une coalition et c’est donc la plate-forme civique de Donald Tusk qui a été chargée par le président de former un gouvernement.
Et alors que le PiS avait cherché à gagner du temps après l’élection, les choses sont allées très vite dès le rejet de Morawiecki par le parlement.
Oui, directement après ce vote, Donald Tusk a prononcé son discours de politique générale et a été nommé Premier ministre par le Parlement. Un poste qu’il a déjà occupé entre 2007 et 2014, avant de passer les 5 années suivantes à la tête du Conseil européen.
Et ce changement à la tête du gouvernement polonais est vu d’un très bon oeil à Bruxelles
Oui, c’est la fin de huit années de discussions tendues avec la Pologne de l'eurospectique Morawiecki. Toutefois la plupart des observateurs s’accordent pour dire que la rupture rapide espérée avec le retour de Donald Tusk n’aura pas lieu, ou en tout cas que celle-ci prendra du temps. Au micro de France 24, le politologue Jaroslaw Kuisz explique que le PiS a laissé derrière lui un “champ de mine judiciaire” restreignant particulièrement les mouvements du nouveau gouvernement.
Le nouveau gouvernement aura notamment face à lui le président issu du PiS Andrezj Duda dont le mandat ne s’achèvera qu’en 2025. Parmi les leviers dont il dispose, figure notamment un droit de véto sur certaines lois que pourrait vouloir faire passer le gouvernement.
Poursuivons ce journal en nous rendant à Londres, où Rishi Sunak est confronté à des critiques de tous bords de la part de son parti Conservateur.
Oui la semaine s’annonce difficile pour le Premier ministre britannique en poste depuis un peu plus d’un an. Elle a déjà commencé sur les chapeaux de roues, lundi 11 décembre avec un dialogue avec la commission d’enquête britannique mise en place par Boris Johnson à l’époque où il était à la tête du gouvernement. Sujet principal de cette audition : le rôle qu’aurait endossé celui qui était alors ministre des finances pendant la pandémie de COVID-19 qui a provoqué la mort de 230000 personnes en Grande -Bretagne.
Rishi Sunak, face aux mises en cause des parlementaires, a cherché à minimiser son rôle dans cette gestion de la crise.
Oui, il a expliqué notamment que les décisions étaient prises par Boris Johnson, et que lui n’avait pour seul rôle que de détailler les conséquences économiques de telles mesures.
On se souvient néanmoins que l’actuel Premier ministre avait mis en place une mesure incitant les Britanniques à aller au restaurant à l’été 2020, permettant un fort rebond du virus. On lui reproche également d’avoir demandé en coulisses de, je cite“juste laisser les gens mourir”
Autre événement qui pourrait inquiéter Rishi Sunak, un premier vote au parlement mardi 12 décembre, sur la loi très controversée d’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda.
Oui, alors que le traité a été signé et approuvé par Kigali, il doit encore être ratifié par le Parlement britannique. Une signature qui pourrait être dure à obtenir, en témoigne le rejet de ce texte par la Cour suprême début novembre. Le texte faisant l’objet de critiques de la part de l’opposition mais aussi de la part de la majorité conservatrice. Les plus modérés craignent les manquements aux droits humains qu’engendreraient ces réformes, et les plus jusqu'au boutistes des députés estiment au contraire que le texte ne va pas assez loin.
Un échec sur ce front serait un coup pour le Premier ministre, déjà particulièrement affaibli. Selon l’agence Reuters, plusieurs alliés de Rishi Sunak sont d’ailleurs en train d’envisager une “contestation de son leadership”, qui pourrait aboutir en un nouveau changement de Premier ministre, le sixième en sept ans.
Et concluons ce journal en évoquant le licenciement de plusieurs policiers et magistrats en Slovaquie.
Oui une vague de licenciement aux allures de purge est opérée dans le milieu judiciaire par le Premier ministre en place depuis début octobre Robert Fico. Accusé de corruption lors de ses précédents passages à la tête du pays, le premier ministre a déjà évincé une vingtaine de policiers et plusieurs magistrats qui auraient participé aux enquêtes le concernant. D’après un magistrat interrogé par Le Monde, “plusieurs personnes ont désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête”, le chef du gouvernement étant, je cite, “prêt à tout pour obtenir son impunité”.
Et ces licenciements ont provoqué la colère d’une partie des Slovaques.
Oui, le 7 décembre selon le journal Dennik N plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées au centre de la capitale Bratislava, criant je cite “assez de Fico”. La Commission européenne aurait demandé à Robert Fico de mettre en pause les mesures qu’il envisage de prendre.
Le Premier ministre prorusse, qui a déclaré à plusieurs reprises ne pas vouloir se mettre à dos l’Union européenne, sera particulièrement surveillé sur son respect de l’État de droit. Bruxelles dispose d’ailleurs de moyens de pression sur le pouvoir slovaque. Pour rappel, la Slovaquie touche environ 4 milliards d’euros par an provenant du fond de cohésion de l’Union européenne.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana