Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères qui se sont réunis ce mardi à Mascate.
- Le Conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu à Hambourg le lundi 9 et mardi 10 octobre.
- La création d’une plateforme de technologies stratégiques pour l'Europe, connue sous le nom de STEP.
Ouvrons ce journal en évoquant la réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères qui se sont réunis ce mardi à Mascate, en marge d’une réunion prévue de longue date à Oman, pour évoquer les suites à donner à l’attaque du Hamas sur Israël.
Oui, les Vingt-sept ont répété mardi leur condamnation des attentats terroristes perpétrés par le Hamas contre Israël au cours du week-end dernier, mais ils se sont aussi érigés contre tout blocus de Gaza, dont Josep Borrell a répété qu’il est contraire au droit international, comme venait de l’affirmer l’ONU.
Une réunion alors que les institutions européennes ont semblé tergiverser sur l’attitude à suivre dans les heures qui ont suivi l’attaque.
Oui cette réunion intervient après une séquences un peu trouble qui a traduit des divergences au sommet de l'exécutif communautaire qui semblait nécessaire après la valse-hésitation qui a semblé saisir les institutions européennes. Flottement marqué notamment par la prise de parole du commissaire européen à l’élargissement et au voisinage Oliver Varhelyi qui annonçait la suspension de l’aide européenne à la Palestine.
Beaucoup avaient dénoncé un abus de pouvoir de la part du commissaire hongrois.
Au contraire, Josep Borrell, le haut représentant à la politique étrangère et à la sécurité commune a plaidé, lui, pour une augmentation des aides, pointant les 150 000 personnes déplacées à Gaza et la situation humanitaire désastreuse qui y règne.
Une réunion à laquelle avaient été invités les ministres israélien et palestinien des Affaires étrangères.
Oui invités à la réunion européenne, les chefs de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, et palestinienne, Riyad al-Maliki, n’y ont finalement pas participé. Le ministre israélien s’est apparemment désisté parce que son homologue palestinien avait également été invité.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant le conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu à Hambourg le lundi 9 et mardi 10 octobre, alors que les tensions et le manque de coordination entre les deux pays provoque des inquiétudes.
Oui, en effet, ce conseil, qui avait pourtant vocation à célébrer l’amitié franco-allemande, n'a pas totalement rassuré celles et ceux - et ils sont nombreux - qui s’inquiètent de l’étiolement de cette relation. Une relation longtemps fondamentale et structurante pour le fonctionnement de l’Union.
Le dernier Conseil des ministres franco-allemands, initialement prévu en octobre 2022, avait été repoussé au 22 janvier 2023 en raison de ces tensions déjà existantes.
Cette rencontre avait pour objectif d'aborder des sujets tels que l'intelligence artificielle et l'industrie mais n’a abouti à aucune déclaration commune, une habitude pourtant depuis la création de ces rencontres.
Les dirigeants de l'Union européenne commencent à douter de la capacité du "tandem" franco-allemand à continuer à exercer son leadership à Bruxelles
Oui, en effet, selon de nombreux observateurs européens, le manque de coordination entre les deux pays est préoccupant et inédit « Je ne crois pas que nous ayons jamais observé aussi peu de coopération entre Paris et Berlin », s’est ainsi désolé David McAllister, président de la commission des affaires étrangères au Parlement européen. Sébastien Maillard, conseiller spécial de l’institut Jacques-Delors s’est quant à lui inquiété que: « La relation entre la France et l’Allemagne tourne à vide ».
Quels sont les principaux sujets de désaccords ?
Oui, ils concernent notamment la place du nucléaire en Europe, la politique industrielle, la réforme du pacte de stabilité et de croissance, ainsi que la coopération en matière de défense.
Alors que les élections européennes approchent, la France explore d'autres alliances alternatives au sein de l'UE, cherchant à ne pas s'enfermer dans le tandem franco-allemand et à nouer des partenariats avec des pays comme les Pays-Bas, l'Italie ou encore l'Espagne.
Terminons ce journal en évoquant le feu vert des députés européens
à la création d’une plateforme de technologies stratégiques pour l'Europe, connue sous le nom de STEP.
Oui Joris, les membres des commissions de l'industrie et du budget ont donné leur feu vert à cette initiative le lundi 9 octobre, tout en demandant un financement substantiellement accru par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne. Le STEP vise à fournir un financement supplémentaire pour des projets jugés essentiels dans des domaines technologiques clés tels que les technologies de pointe, les technologies vertes et les biotechnologies. La proposition parlementaire élargit la portée du STEP et demande 13 milliards d'euros supplémentaires de la part des États membres, portant le montant total à 163 milliards d’euros d’investissement au cours de ces prochaines années. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné l'importance de l'Europe dans la course technologique mondiale.
La proposition de la Commission suscite des inquiétudes parmi de nombreux observateurs.
Certains observateurs estiment que la proposition de la Commission européenne manque d'ambition et la comparent à l'Inflation Reduction Act américain. Ils craignent également qu'elle ne fragmente le marché unique européen. Les eurodéputés ont donc approuvé le STEP, mais en affirmant leur volonté de renforcer considérablement son financement.
Le nouveau texte adopté prévoit également des conditions pour que les projets stratégiques de tous les États membres puissent être éligibles à la plateforme STEP.
Il stipule que 50 % des fonds pour l'innovation, soit 5 milliards d'euros, seront réservés aux États membres dont le PIB par habitant est inférieur à la moyenne européenne. Les 50 % restants seront accessibles à tous les États membres, quelle que soit la taille de leur économie, jusqu'à la fin de 2025.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana.