Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- La visite d’Ursula Von der Leyen aux États-Unis.
- La Moldavie se sent de plus en plus menacée par la Russie et continue de dénoncer des attaques hybrides.
- Le déplacement du chef de la diplomatie européenne en Algérie.
Bonjour à toutes et à tous, ouvrons ce journal en revenant sur la visite d’Ursula Von der Leyen aux États-Unis. Une rencontre avec Joe Biden lors de laquelle la présidente de la Commission a affiché une proximité de vue sur la question chinoise avec le président américain.
Bonjour à tous, “nous nous diversifions et nous renforçons nos chaînes d’approvisionnement avec des partenaires partageant les mêmes idées". C’est notamment avec ces mots que la présidente de la commission Ursula Von der Leyen a caractérisé les objectifs de sa visite à Washington.
Cette rencontre États-Unis/UE avait pour objectif d’évoquer une nouvelle fois les inquiétudes de Bruxelles de l’Inflation reduction act, une loi récemment votée par le Congrès qui prévoit 369 milliards de dollars de subventions pour la transition énergétique américaine et qui fait craindre aux Européens une vague de délocalisations vers les États-Unis, mais également des positionnements géostratégiques à prendre.
La présidente de la commission s’est sensiblement rapprochée des positions américaines de plus en plus fermes face à Pékin.
Oui cela fait de nombreuses années que Washington essaie de convaincre Bruxelles de prendre des mesures restrictives contre Pékin accusée de vouloir mener une prochaine attaque contre Taiwan et de soutenir Moscou dans son offensive en Ukraine. Ursula von der Leyen et Joe Biden ont d’ailleurs annoncé dans un communiqué conjoint "une coopération renforcée entre les États-Unis et l'Union pour éviter la fuite de technologies sensibles vers des destinations qui opèrent des stratégies de fusion civile et militaire". Bien que non citée, la chine est clairement visée. De plus, ils ont évoqué des partenariats pour les approvisionnements en matériaux stratégiques, Bruxelles ne souhaite pas se retrouver dans une situation de dépendance comme elle a pu l'être avec la Russie pour les énergies fossiles.
Néanmoins ce rapprochement ne plaît pas à tout le monde.
Oui, la présidente de la commission aurait selon certains outrepassé son mandat en ne consultant pas les Vingt-Sept au préalable sur les enjeux de cette visite. Ce n’est pas la première fois qu’Ursula von der Leyen - soucieuse de donner corps à l’Europe géopolitique - appelle de ses vœux d’élargir ses prérogatives. Les services juridiques du Conseil étudient d’ailleurs le communiqué en question pour voir s’il nécessite de leur être soumis.
Bien que certains États européens soient très atlantistes à l’instar des pays baltes ou de la Pologne d’autres comme la France et l’Allemagne sont plus nuancés. Certains dirigeants européens se sont déjà montrés soucieux de trouver leur propre voie face à la Chine, sans s’aligner sur les États-Unis et se laisser entraîner dans une logique de "confrontation systématique".
Continuons ce journal en nous tournant du côté de Chisinau. La Moldavie se sent de plus en plus menacée par la Russie et continue de dénoncer des attaques hybrides.
Très polarisée entre une majorité roumanophone et une forte minorité russophone restée en partie favorable à Moscou, la Moldavie, dirigée par une équipe pro européenne depuis 2019, fait face à une série d’attaques hybrides dont tout indique qu’elles sont téléguidées par Moscou. À des manifestations financées par Moscou dans les rues de Chisinau se sont ajoutées des attaques sur le réseau énergétique.
Des menaces de coup d’État ont également été relayées par les services secrets ukrainiens. Menaces renforcées après les paroles du ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov qui indiquait dans une interview récente que la Moldavie pourrait connaître, je cite “un sort voisin de celui que subit l’Ukraine”.
Et quelles sont ces menaces dites hybrides ?
Ce nouveau terme a été développé par l’OTAN. L’Alliance cite les activités de désinformation, cyberattaques, pression économique, déploiement de groupes armés irréguliers ou emploi de forces régulières. Le but est de rendre plus ardue la distinction entre guerre et paix et de semer le doute dans l’esprit des populations qui sont prises pour cible. Ces activités visent à déstabiliser et à ébranler la société.
Et justement la Moldavie a récemment démantelé un groupe apparemment téléguidé par Moscou et dont l’objectif était de déstabiliser le pouvoir à Chisinau ?
Tout à fait, à l'issue d’une perquisition samedi dernier, 25 hommes ont été arrêtés et 7 d'entre eux ont été placés en détention. Il est reproché aux fauteurs de troubles présumés d'avoir voulu déstabiliser le pays en intervenant lors des manifestations antigouvernementales qui secouent régulièrement la capitale moldave.
Des tentatives de déstabilisation qui interviennent alors que la Moldavie s’apprête à accueillir le plus grand événement diplomatique de son histoire, la deuxième réunion de la communauté politique européenne en juin prochain.
Terminons ce journal en revenant sur le déplacement du chef de la diplomatie européenne en Algérie.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est entretenu avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune alors qu’Alger montre des signes de rapprochement avec la Russie. Les deux hommes ont notamment parlé de leurs intérêts stratégiques communs.
Oui et dans un premier lieu ils ont discuté des approvisionnements énergétiques.
En effet, les Européens sont très soucieux de diversifier leurs approvisionnements pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes. L’Algérie est donc un partenaire important puisque le pays est le premier exportateur africain de gaz naturel et que "90% des exportations partent vers l’Europe". L’Union européenne souhaite, selon Josep Borrell, développer ce partenariat "en regardant vers le futur, en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables".
Ils ont également parlé des enjeux sécuritaires.
Oui, le chef de la diplomatie européenne a d’abord, invité l’Algérie à se joindre aux efforts engagés pour arrêter la guerre en Ukraine. Mais les deux parties sont aussi liées par d’autres enjeux sécuritaires tels que les contrôles des migrations, l’Europe mise énormément sur les États dit de transit (des routes migratoires) pour contrôler les flux de migrants. De l’autre côté, les États de transit comme l’Algérie misent énormément sur les financements européens pour moderniser leurs dispositifs de sécurité. Enfin, ils ont discuté de la montée des groupes terroristes dans le Sahara Algérien.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !