Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 20 décembre

@SecBlinken (compte X) Aujourd'hui en Europe - Mercredi 20 décembre
@SecBlinken (compte X)

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme : 

- Les tensions entre la Finlande et la Russie

- L'incendie dans un centre d'accueil de migrants en Irlande

- Les records d'audience battus par une séance parlementaire en Pologne

Bonjour Joris, partons en Finlande pour démarrer ce journal. La Finlande dont les relations avec son voisin russe se détériorent de jour en jour.

L’épisode de la fermeture de la frontière avec la Russie, il y a quelques semaines, avait déjà provoqué beaucoup de remous. Pour faire face à un afflux massif de migrants irréguliers, dont tout indique qu’il avait été téléguidé par les autorités russes, la Finlande a fermé tous ses postes frontières au cours du mois de novembre. 

La Finlande a tenté de rouvrir deux de ces postes frontières avant de devoir les refermer les flux migratoires ayant instantanément repris de plus belle à l’annonce de cette ouverture.

Cet épisode a une une conséquence : le renforcement du lien entre la Finlande et les États-Unis.

Pour rappel, la Finlande est membre de l’OTAN depuis avril dernier. Une adhésion vue bien sûr d’un très mauvais œil par Moscou mais qui a été précipitée après que Moscou ait lancé son armée contre l’Ukraine 

La Finlande avait jusqu’alors tenté de garder une position équilibrée avec Moscou en restant longtemps neutre. 

Cette entrée dans l’Otan signe un véritable tournant pour ce pays qui s’apprête en outre à ouvrir plusieurs bases militaires américaines sur son sol. 

Deux ministres finlandais se sont d’ailleurs rendus à Washington le 18 décembre pour rencontrer le chef de la diplomatie américaine.

Ce qui ressort de cette rencontre avec Antony Blinken, c’est un renforcement des liens militaires avec Washington. Un renforcement qui s’illustre notamment avec l’autorisation donnée par Helsinki aux États-Unis d’accéder à 15 bases finlandaises. 

La Suède va d’ailleurs également autoriser aux États-Unis une présence dans 17 bases sur son territoire. Washington sera ainsi autorisé à envoyer des soldats et du matériel sur place pendant une durée de dix ans.

Cette annonce de l’installation de bases américaines proches de la frontière Russe a provoqué l'ire de Moscou.

Oui, Vladimir Poutine, passant sous silence son invasion de l’Ukraine qui a déclenché ce mouvement géopolitique, a accusé les Occidentaux d’avoir, je cite, “entraîné la Finlande dans l’OTAN” et d’avoir “créé des problèmes là où il n’y en avait pas”. Il a également annoncé la création d’un nouveau district militaire au nord-ouest du pays, non loin de la frontière finlandaise. 

Partons maintenant en Irlande, dans le comté de Galway, pour la suite de ce journal, où un centre d’accueil pour migrants a été incendié dans la nuit du 17 au 18 décembre.

Cet incendie présumé criminel a été vivement condamné par la classe politique irlandaise, ainsi que par le Premier ministre Leo Varadkar. Cet hôtel désaffecté devait accueillir environ soixante-dix ressortissants au lendemain du départ du feu. Des manifestations avaient déjà eu lieu quelques jours plus tôt devant le bâtiment pour protester contre l’accueil de ces personnes.

Et ce nouvel incident survient alors que le pays est sous tensions depuis une attaque au couteau qui a fait 4 blessés, dont des enfants, au mois de novembre

Oui, cette attaque avait été suivie par des manifestations massives organisées notamment par l’extrême droite locale. Des marches au chant de “Irish Lives Matter”, la vie des irlandais compte, ont eu lieu aux quatre coins du pays. Des manifestations qui ont dérapé à plusieurs reprises avec entre autres des voitures de police brûlées ou encore des pillages de magasins à Dublin.

L’opposition n’hésite pas à imputer la responsabilité de ces événements au Premier ministre Leo Varadkar.

A la suite de l’incendie de l’hôtel, un conseiller du comté de Galway, Noel Thomas, membre du parti de centre-droit Fianna Fail, a directement pointé du doigt le gouvernement irlandais. Il reproche notamment la politique migratoire menée par le pays, et estime que “d’autres événements similaires pourraient arriver” sans une évolution des autorités sur la question. 

L’Irlande qui est un pays d’accueil pour un grand nombre de ressortissants étrangers.

Oui, le pays accueille actuellement environ 100 000 demandeurs d’asile, dont 74 000 proviennent d’Ukraine. Un chiffre en nette hausse, puisqu’ils n’étaient que 10000 en 2021. Une situation qui frustre une partie de la population locale. L’Irlande connaît actuellement une grave crise du logement, avec des prix qui ne cessent d’augmenter et une offre qui, à l’inverse, ne cesse de diminuer.

Concluons ce journal en Pologne, où les séances du parlement ont battu des records d’audience.

Oui, un cinéma de Varsovie a même rempli une salle entière à l’occasion de la diffusion de la séance du 11 décembre. Au total, plus de 4 millions de Polonais ont assisté à cette session parlementaire. Autre chiffre stupéfiant, alors qu’à la mi-octobre la chaîne youtube de la Diète, le parlement polonais ne comptait que 41000 abonnés, elle en compte aujourd’hui plus de 650000. 

Pourquoi ce soudain intérêt général pour la vie parlementaire ?

Le 11 décembre était le jour où le Premier ministre sortant Mateusz Morawiecki, dont le parti Droit et Justice est arrivé en tête de l’élection législative d’octobre, a prononcé son discours de politique générale. Un discours à la suite duquel le Parlement a voté contre le prolongement de son mandat. S’en est suivi la nomination de Donald Tusk, à la tête d’une coalition majoritaire, au poste de Premier ministre.

Et cet événement était particulièrement attendu par une partie de la population polonaise.

Oui, l’échec de Mateusz Morawiecki et du PiS était attendu par de nombreux observateurs ainsi que par la population locale. Un échec qui a ravi une grande partie de la jeunesse, qui s’est largement mobilisée lors de cette élection. Presque 70% des 18-29 ans ont voté, contre 46% lors des élections de 2019. Ces nouveaux électeurs ont infligé un vote sanction au Premier ministre sortant. Les votes pour le PiS de cette tranche d’âge étant tombés de 26% à seulement 15%.

Un journal de Ulrich Huygevelde et Joris Schamberger