Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme de cet épisode :
- Aide militaire apportée à l'Ukraine par les pays de l'UE
- Débat sur l'intégration de la Finlande et de la Suède à l'OTAN
- Réforme des retraites en France
Commençons ce tour de l’actualité européenne en revenant sur l’aide militaire apportée à l’Ukraine par les pays de l’UE. Mercredi dernier, la France annonçait la livraison à Kiev de chars légers de combat, une première pour un pays européen.
Bonjour Raphaël, oui Emmanuel Macron s’est engagé le 4 janvier dernier à livrer à l’Ukraine des chars de combat de fabrication occidentale, une première alors que le pays, en guerre depuis près d’un an, n’avait bénéficié jusqu’ici que de chars d’origine soviétique envoyés par la Pologne, la République Tchèque et la Slovénie. Un renfort militaire exceptionnel qui force d’autres États à emboîter le pas.
Et d’ailleurs suite à l’annonce de la France, l’Allemagne s’est de son côté engagée à livrer 40 blindés “Marders” à l’Ukraine d’ici au printemps 2023.
Absolument, Berlin s’est engagé jeudi dernier à livrer 40 blindés légers de type “Marders” à l’Ukraine. Cette annonce fait suite à une conversation téléphonique avec le président américain, Joe Biden. Selon un communiqué de l’exécutif américain, les deux chefs d'État ont exprimé leur "détermination commune" à soutenir l'Ukraine.
Ce vendredi le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit a d’ailleurs annoncé que les quarante véhicules seraient prêts au premier trimestre et pourraient être envoyés à l’Ukraine après une “formation de 8 semaines” dispensée à l’armée ukrainienne.
Un changement de cap important pour l’Allemagne qui avait jusque là toujours refusé d’envoyer ce type d’équipements à l’Ukraine
Effectivement l'Allemagne était ces derniers mois sous le feu des projecteurs, tant au niveau international que national, pour avoir refusé de livrer des chars à l'Ukraine. Berlin s’y était toujours refusé, au prétexte qu’un tel envoi nécessitait l’accord de tous les alliés occidentaux, et que l’OTAN ne devait pas être directement impliquée dans la guerre. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait d’ailleurs critiqué les "signaux décevants" émis par Berlin. Vivement critiqué au sein de sa propre coalition, le chancelier allemand Olaf Scholz a finalement changé de cap après l’annonce d’Emmanuel Macron en donnant son feu vert à la livraison de chars jeudi dernier.
Mais avec près de 50 milliards d’euros débloqués pour l’Ukraine, les États-Unis sont de loin ceux qui donnent le plus.
Oui, en valeur absolue, les États-Unis se sont montrés les plus généreux. En revanche, lorsque l’on rapporte ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chaque État, le classement diffère. L’Estonie, la Lettonie et la Pologne sont les pays qui ont jusqu’à présent le plus soutenu l’Ukraine proportionnellement à leur PIB. Pour le reste, il est assez difficile d’évaluer le montant du soutien militaire, financier et humanitaire que l’Ukraine a réellement reçu, certaines livraisons, européennes notamment, étant classifiées.
Continuons ce tour de l’actualité en revenant sur le débat autour de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé ce dimanche que la Suède et la Finlande pourraient bien accéder à l’OTAN dès 2023.
Oui, dès 2023 peut-être, mais selon certaines conditions qui n’appartiennent pas à l’OTAN. On le rappelle, la Suède et la Finlande sont deux partenaires actifs de l’alliance transatlantique, bien que très attachés à leur non-alignement militaire. En mai dernier, sur fond de guerre en Ukraine, les deux pays avaient décidé de réévaluer leur neutralité en déposant leur candidature à l’OTAN. La ratification de cette demande d'adhésion nécessite néanmoins l’accord à l’unanimité des membres de l’alliance transatlantique. Si la candidature a été soutenue par une très grande majorité des membres de l’organisation, deux pays, la Turquie et la Hongrie continuent de bloquer le projet depuis 8 mois déjà.
Qu’est ce qui explique le blocage de la Hongrie et de la Turquie à l’adhésion de ces deux pays, Laura ?
Au-delà de la Hongrie de Viktor Orban, c’est surtout la Turquie qui bloque les négociations aujourd’hui. En mai, le président turc Recep Tayyip Erdoğan avait déclaré qu'il ne voulait pas répéter ce qu'il prétend être des "erreurs", notamment l'admission de la Grèce dans l'OTAN.
Ces déclarations cachent le courroux turc face au refus de Stockholm ou d’Helsinki d’expulser en Turquie des activistes kurdes réfugiés sur leur territoire et qu’Ankara considère comme des terroristes. Des négociations trilatérales entre la Turquie et les deux pays nordiques, ont tenté d'aplanir les divergences, aboutissant, en juin, à la signature d’un mémorandum commun visant je cite à “intensifier la collaboration entre les trois États”. Malgré le respect des accords par la Suède et la Finlande, la Turquie n’a toujours pas levé son véto sur la ratification de leur adhésion.
Terminons ce journal en évoquant les tensions qui agitent la France concernant la prochaine réforme des retraites. Le débat autour de l’âge de départ à la retraite fait rage en ce moment dans l’hexagone, mais qu’en est-il ailleurs en Europe ?
En Europe, la majorité des Etats membres ont un âge légal de départ à la retraite fixé aux alentours de 65 ans. C’est le cas en Belgique, en Hongrie ou au Luxembourg par exemple. En Allemagne, au Danemark ou en Italie, l’âge légal est quant à lui à 67 ans. C’est pour l’instant en Suède, en Slovaquie et en France que l’âge de départ à la retraite est le plus précoce, à 62 ans. Une situation qui pourrait bien changer rapidement avec les nouvelles annonces du gouvernement français.
Il faut néanmoins rester prudent sur la comparaison des différents pays.
Absolument. En Suède, si le départ à la retraite est officiellement à 62 ans, l’État a tout de même mis en place la retraite dite “flexible” dans le pays pour encourager les départs plus tardifs. Il est donc possible de partir à la retraite à 62 ans, mais la pension sera moins importante qu’en cas d’un départ à un âge plus avancé. L’âge légal de départ à la retraite est donc bien différent de l’âge réel. Selon les données d’Eurostat de 2020, il y avait plus de 5,1 millions de personnes âgées de plus de 65 ans qui avaient encore un emploi dans l’Union européenne - un chiffre en constante augmentation au fil des années.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !