Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Services secrets ukrainiens se rendent dans l'Église orthodoxe affiliée à Moscou
- Objectifs de la COP15 à Montréal
- Démantèlement d'un réseaux d'extrême droite allemand souhaitant le renversement du Parlement
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons ce journal en évoquant la descente faite par les services secrets ukrainiens dans le prestigieux monastère de la Laure à Kiev ce mardi 6 décembre.
Bonjour Raphaël, oui c’est la seconde descente des services secrets dans ce lieu emblématique de l’église orthodoxe toujours affilié au patriarcat de Moscou. Les autorités ukrainiennes craignent que ce centre religieux de Kiev mène des activités favorables à Moscou dans le contexte de la guerre qui dure maintenant depuis plus de 9 mois. C’est loin d’être la première fois que la frange de l'Église orthodoxe ukrainienne se voit imposer des perquisitions. Plus de 350 paroisses ont été perquisitionnées et près de 800 religieux ont été interrogés depuis le début de la guerre. La raison de ces suspicions à l’encontre de l’Église orthodoxe ukrainienne tient du fait qu’elle conserve sa fidélité au patriarche de Moscou, Kirill.
Or le patriarche de l’Église orthodoxe de Moscou ne cesse de clamer son soutien indéfectible à Vladimir Poutine et à la guerre russe en Ukraine.
Oui, le Kirill, le patriarche de l’Église orthodoxe, n’a de cesse de réaffirmer, dès que l’occasion se présente, l’obéissance de l’Église à l’État en déclarant, je le cite, que “la combinaison de l’amour pour la patrie et pour l’Église est un idéal”. Le patriarche avait d’ailleurs apporté, dès le lendemain des premières hostilités, sa caution spirituelle à l’intervention militaire russe, en vertu d’une soit-disant lutte contre “des forces extérieures obscures”.
Des liens suspects entre l’Église orthodoxe d’Ukraine et Moscou ont d’ailleurs été confirmés.
En effet les résultats des perquisitions menées au monastère de la Laure de Kiev ont renforcé les suspicions. Les services secrets ukrainiens y ont trouvé des ouvrages nationalistes russes, des centaines de milliers de dollars, des passeports russes et copie d’ordres venus de supérieurs ecclésiastiques de Moscou. Dans les territoires occupés, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine cache encore moins son inféodation à Moscou : le supérieur d’un monastère de Kherson était ainsi présent à Moscou lorsque Poutine a annoncé l’annexion des zones occupées, et les prêtres d’Izyoum, ville récemment libérée par l’armée ukrainienne, ont préféré suivre l’armée russe après la reprise de la zone par les Ukrainiens.
Continuons ce journal en nous penchant sur les grands défis et objectifs de la conférence des Nations unies sur la biodiversité, la COP15, qui se tient à Montréal du 7 au 19 décembre.
Effectivement les gouvernements du monde entier se sont rendus au Canada pour établir un plan d’action global en faveur de la biodiversité. Après la récente COP27 qui portait sur les mesures à prendre en vue de lutter contre le changement climatique, la COP15 se concentre quant à elle sur le monde vivant. La raison d’une telle conférence part d’un constat alarmant : la moitié de la production économique mondiale dépend de la nature. Il devient alors capital de protéger les éléments fondamentaux dont nous dépendons tous.
Un des grands objectif de la Cop est de protéger d’ici à 2030, 30% des terres et des mers de la planète.
Oui car les chiffres sont inquiétants : un tiers des terres de notre planète sont gravement dégradées et 24 milliards de tonnes de sols fertiles sont perdus chaque année. Si l’on se concentre sur les forêts tropicales, ce sont 13 millions d’hectares, soit l’équivalent de la Grèce, qui sont coupées par an. Cet objectif de protéger de 30% les terres et océans d’ici 2030 est donc défendu par la Commission, qui représente l'UE à la COP15.
Quelles sont les autres priorités pour l’Union européenne à la COP15, Laura ?
Et bien la Commission et les États membres de l’UE défendent plusieurs objectifs, par exemple celui visant à restaurer 3 milliards d’hectares d’écosystèmes terrestres et d’eau douce dégradés ainsi que 3 milliards d’hectares d'écosystèmes océaniques. Le but étant de rendre ces zones plus productives qu’aujourd’hui et plus résistantes aux sécheresses, aux inondations et aux parasites.
L’Union européenne s’engage également à promouvoir l’utilisation durable de la biodiversité et de l’écosystème.
Absolument, cela passe par exemple par une réduction de l’utilisation des pesticides, l’arrêt de la déforestation et l’adoption d’approche agro-écologiques. Pour mettre en place ces mesures, la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé que l’Union européenne allait doubler son financement global en faveur de la biodiversité pour le porter à 7 milliards d’euros sur la période 2021-2027.
Terminons ce journal en évoquant le démantèlement d’un réseau d’extrême droite et complotiste en Allemagne qui était sur le point d’attaquer le Parlement.
Oui Raphaël, 25 personnes ont été interpellées par les quelque 3000 membres des forces de l’ordre mobilisés pour cette opération. Les suspects étaient soupçonnés d’avoir fait des préparatifs concrets pour pénétrer violemment dans le Bundestag allemand avec un petit groupe armé. Avec 130 logements, bureaux et entrepôts perquisitionnés dans tous les Lander, cela fait de ce coup de filet l’une des plus vastes opérations jamais menées de la police allemande.
Les conspirationnistes font parties d’un groupe appelé les “Citoyens du Reich”.
Oui la ministre allemande de l’intérieur, Nancy Faeser, dénonce une cellule “mue par des fantasmes de renversement violent et des idéologies conspirationnistes”. Selon le parquet chargé des affaires concernant la sécurité de l’Etat, la cellule a été fondé au plus tard fin 2021 et a “pour objectif de, je cite, surmonter l’ordre étatique existant en Allemagne et de le remplacer par une forme d'État propre”, un projet ne pouvant être réalisé “que par l’utilisation de moyens militaires et de la violence contre les représentants de l’Etat”. Autrement dit, les “Citoyens du Reich” rejettent l’ordre étatique, ne reconnaissent pas les institutions, ne paient pas d’impôt et n’obéissent pas à la police.
La violence d’extrême droite est désormais considérée par les autorités allemandes comme l’une des principales menaces à l’ordre public.
Oui et pour cause, les autorités allemandes avaient déjà arrêté au printemps plusieurs groupuscules d’extrêmes droites suspectés de projeter des attentats dans le pays en plus de l’enlèvement du ministre de la santé. En ce qui concerne “Les Citoyens du Reich”, ils seraient quelque 20 000 membres dans le mouvement dont une frange qui s’est radicalisée.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !