Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le président tunisien Kaïs Saïed qui annonce refuser des fonds alloués à la Tunisie par l'Union européenne.
- l’Union européenne annonce dresser une liste de technologies cruciales qu’elle compte protéger face à la Chine et la Russie.
- Polémique à Bruxelles concernant la futur nomination du commissaire au climat, Wopke Hoekstra.
Ouvrons ce journal en revenant sur les propos du président tunisien Kaïs Saïed qui annonce refuser des fonds alloués à la Tunisie par l'Union européenne.
Une nouvelle polémique pour le président tunisien qui les multiplie. Il vient en effet de décliner avec fracas les sommes que l’UE devait octroyer à la Tunisie dans le cadre d’un accord qu’il a lui-même signé en juillet avec la commission européenne.
Ce partenariat qui vise à lutter contre l’immigration prévoit notamment une aide de l’Union européenne à hauteur de 105 millions destinée à la remise en état de bateaux utilisés par les garde-côtes tunisiens. Ils sont également destinés à la coopération avec des organisations internationales pour la protection des migrants, et pour des opérations de retour de ces exilés vers leur pays d'origine.
Suite à l’arrivée massive de migrants à de Lampedusa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 22 septembre le déblocage des fonds de façon anticipée.
Ce lundi 2 octobre, Kaïs Saïed a donc annoncé refuser cette aide. Comment le justifie-t-il ?
Oui, Kais Saied a indiqué dans un communiqué que si "La Tunisie accepte la coopération", elle "n'accepte pas tout ce qui s'apparente à de la charité". Le président tunisien est coutumier des provocations et des coups de sang. Il avait encore récemment défrayé la chronique en tenant des propos antisémites et décousus suite à la tempête qui avait ravagée la Libye voisine.
Continuons ce tour de l'actualité en évoquant la décision récente de l’Union européenne de dresser une liste de technologies cruciales qu’elle compte protéger face à la Chine et la Russie.
La Commission européenne a en effet dévoilé ce mardi 3 octobre une liste de technologies dites clés à surveiller de près pour se prémunir contre ceux qui sont à la fois les partenaires mais encore plus des rivaux stratégiques de l'Europe.
Cette initiative fait suite à une enquête ouverte par la Commission sur les subventions massives que le gouvernement chinois a octroyées aux constructeurs de véhicules électriques chinois. Annoncée par Ursula von der Leyen lors de son discours sur l'état de l'Union, cette enquête vise à lutter contre la concurrence déloyale qui selon la présidente de la commission a “inondé les marchés mondiaux de voitures électriques à bas prix grâce à ces subventions, faussant le marché européen
Quels secteurs sont concernés par cette liste définie par la Commission ?
La Commission européenne recommande de vérifier les risques liés à quatre domaines technologiques majeurs : les semi-conducteurs avancés, l'intelligence artificielle, les technologies quantiques ou encore les biotechnologies.
La commission cherche à clarifier les risques potentiels liés à ces technologies, notamment la l’éventualité qu’elles puissent être utilisées à des fins militaires ou bien de manière à porter atteinte aux droits de l'homme.
La Commission appelle d’ailleurs les 27 à travailler de concert sur ce sujet avant la fin de l'année. Les Etats devront également impliquer les entreprises du secteur. Des annonces détaillées sur ces mesures sont attendues au printemps 2024.
Une initiative qui vise à muscler les défenses économiques de l’UE alors que l’UE montre des signes de décrochage
Oui cette initiative vise d’abord et avant tout à protéger l'économie européenne de la concurrence chinoise alors que le déficit commercial de l'Union européenne avec la Chine atteint près de 400 milliards d'euros. Les eurodéputés ont également récemment ratifié un nouvel instrument européen visant à faciliter les mesures de rétorsions face aux pays qui mettent en place des mesures protectionnistes face à l’UE. Là aussi la Chine est principalement visée.
Terminons ce journal en évoquant une polémique qui agite actuellement Bruxelles concernant la nomination du futur commissaire au climat.
Oui, la Commission connaît actuellement quelques ratés dans ses recrutements. On se souvient, en juillet dernier, de la polémique qui avait déjà agité la capitale européenne au sujet de la nomination de l’économiste américaine Fiona Scott Morton à la tête de la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne.
Devant le tollé suscité par la nomination d’une américaine à un poste si stratégique Fiona Scott Morton avait fini par jeter l’éponge et démissionner.
Aujourd’hui c’est un autre profil qui pose question, celui du néerlandais Wopke Hoekstra, qui devrait occuper le portefeuille du climat à la commission, après le départ de Frans Timmermans, engagé dans les prochaines élections législatives néerlandaises.
Et que lui reproche-t-on ?
Beaucoup d’eurodéputés, qui doivent encore valider sa candidature, reprochent à celui qui était encore il y a peu ministre des finances hollandais son passage de deux ans chez le géant pétrolier Shell, suivi d'une carrière dans le cabinet de conseil McKinsey.
Une cinquantaine d’ONG dont Greenpeace et Friends of the Earth se sont récemment insurgés de son soutien, quand il était membre du gouvernement hollandais, à des énergies fossiles. Ont été notamment rappelé son opposition comme ministre à l'arrêt rapide d'un gisement gazier ou encore le soutien sans condition qu’il avait accordé à la compagnie Air France-KLM.
Devant les eurodéputés Wopke Hoekstran a promis de travailler d’arrache-pied pour réduire les émissions de CO² de l’UE et pour obtenir un succès à la prochaine COP qui se tiendra à Dubaï. Mais dans l’hémicycle beaucoup sont restés circonspects.
Un journal d'Ariane Dana et Thomas Kox