Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Une journée de mobilisation historique en Serbie
- L’annonce de discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine cette semaine
- Les réactions européennes suite à la fermeture de Radio Free Europe
Bonjour Gaspard, on ouvre ce journal en évoquant la journée historique de mobilisation contre la corruption qui a eu lieu dans le centre de Belgrade samedi 15 mars. Une foule immense s’est réunie dans les rues de la capitale serbe pour s’opposer au président autoritaire Aleksandar Vucic.
En effet, cette importante manifestation a réuni plus de 100.000 personnes selon le ministère de l’intérieur. Cependant, un organisme de comptage indépendant a comptabilisé entre 275.000 et 325.000 manifestants.
Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations que la Serbie ait jamais connue. Une mobilisation plus grande encore que celle du 5 octobre 2000 visant alors à faire tomber le président de l’époque Slobodan Milosevic. Les étudiants, présents en très grand nombre, ont notamment donné de la voix.
Si le 15 mars fera date dans l’histoire des mobilisations en Serbie, la contestation dure depuis plusieurs mois, provoquée par une catastrophe survenue le 1er novembre 2024 dans la gare de Novi Sad, qui venait d’être rénovée.
Oui le pays est resté sous le choc après l’effondrement de l’auvent d’une des plus grandes gares du nord du pays, une catastrophe qui avait causé la mort de 15 personnes et qui avait mis en lumière la corruption encore très présente en Serbie.
Depuis, la contestation ne cesse pas, dans la capitale Belgrade mais également dans des régions plus périphériques.
Le président Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis plus de 12 ans, d’abord vice-Premier ministre, ensuite Premier ministre puis aujourd’hui président est la cible principale des manifestants. Ils aspirent à un état de droit et lui reprochent notamment la corruption, les mensonges et les dérives du régime.
Ensemble, les manifestants comptaient mettre la pression sur le président et son parti, le parti progressiste serbe. Sa formation politique a la mainmise sur le pays et y exerce un pouvoir que beaucoup jugent sans partage.
Le pouvoir du président semble vaciller et il ne sait plus comment reprendre la main sans passer par la force.
Oui, les manifestants ne semblent plus craindre les arrestations et la répression de la police. Les dirigeants serbes ont longtemps cherché à discréditer les opposants en tentant de les faire passer pour des vendus à l’Occident qui voudraient déstabiliser la Serbie, mais le message ne passe plus.
Signe de cette fébrilité, le Premier ministre serbe Milos Vucevic a démissionné le 28 janvier 2025, ce qui n’a pas calmé les manifestants. Alors que beaucoup craignaient des incidents, les manifestations se sont déroulées dans le calme.
Poursuivons ce journal en évoquant l’annonce de discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine, des discussions qui devraient avoir lieu demain.
Oui cette annonce a été faite ce dimanche par l'envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff. Cette annonce intervient après la tentative de la Maison-Blanche d’imposer un cessez-le-feu. Une initiative à laquelle Kiev avait répondu positivement mais accueilli très froidement à Moscou, qui avait assorti son potentiel accord à de multiples conditions inacceptables pour Kiev.
Quelles sont ces conditions posées par Moscou ?
Le Kremlin pose des conditions maximalistes qui reviendraient peu ou prou à l’obtention de tous ses buts de guerre. La Russie revendique notamment (3) la cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l'abandon des projets de Kiev de rejoindre l'Otan et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.
Des discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine alors que les Européens viennent de se réunir lors d’un nouveau sommet virtuel à Londres pour tenter de peser sur les discussions.
Oui une trentaine de dirigeants soutenant l'Ukraine ont dit vouloir tenter d’exercer une "pression collective" sur la Russie, soupçonnée de vouloir poursuivre la guerre malgré ses dénégations. « Si Poutine veut vraiment la paix, c'est très simple : il doit cesser ses attaques barbares contre l'Ukraine et accepter un cessez-le-feu », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’ouverture du sommet virtuel.
Certains pays continuent également à travailler sur un possible envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel cessez-le-feu. Les contours de cette “coalition de volontaires” se précise et une prochaine « session de planification militaire » devrait avoir lieu dans cet objectif jeudi 20 mars.
On termine en évoquant l’appel de Prague à sauver Radio free Europe.
Oui, le nouveau président américain semble déterminé à détruire méthodiquement tous les instruments du soft power mis en place par Washington dans la seconde moitié du XXème siècle. Après s’être attaqué à l’organisation d’aide internationale USaid ces dernières semaines, Donald Trump vient ainsi d’annoncer la disparition de deux médias, Voice of America et Radio Free Europe, des médias emblématiques pour le rôle qu’ils ont joué dans la lutte contre les totalitarismes.
Des médias qui devraient voir leurs émissions s’interrompre à très brève échéance.
Oui des centaines d’employés des radios Voice of America (VOA), Radio Free Asia, et Radio Free Europe ont reçu ce week-end un message les informant qu’ils seraient interdits d’accès à leur bureau. Victimes d’un management très brutal actuellement en vogue à Washington, ils doivent également rendre leur carte de presse, leur téléphone professionnel et leurs équipements.
Et pourquoi cette offensive sur ces médias qui ont eu un rôle historique indiscutable ?
Radio Free Europe et Voice of America ont été fondés pendant la guerre froide pour émettre vers le bloc communiste. Ces radios ont contribué à la chute des régimes totalitaires en Europe centrale et de l’Est. Basée à Prague, Radio free Europe émet en 27 langues vers 23 pays. Elle compte 1 700 journalistes et une audience de près de 50 millions de personnes chaque semaine.
Et le gouvernement tchèque dit vouloir sauver cet outil incomparable.
Oui « Nous devons discuter des mesures à prendre pour préserver cette institution », a déclaré Jan Lipavsky, le ministre des affaires étrangères tchèque, soulignant dimanche 16 mars, lors d’un débat télévisé, combien il serait difficile de rebâtir un tel outil s’il venait à être démantelé.
Un journal de Robin Job, Ulrich Huygevelde, Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.