Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- La répression s’accentue en Turquie
- Le rapprochement entre l’UE et le Royaume Uni
- Le Luxembourg n’est plus la région la plus riche d’Europe
Bonjour, on débute ce journal en Turquie où le régime renoue avec les purges. Alors que ces dernières semaines des journalistes, artistes et militants politiques ont été ciblés, la répression s’étend désormais également au patronat et aux maires de certaines villes.
Oui, la répression ne cesse de s'accroître en Turquie. A la suite de la récente vague d’arrestations, Orhan Turan, le responsable principal de la Tusiad, l’association turque des chefs d’entreprise et Ömer Aras, le président de son conseil consultatif ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont officiellement accusés d’avoir “menacé l’ordre public” mais ils sont surtout inquiétés pour avoir critiqué la récente vague d’arrestations d’élus et de personnalités proches de l’opposition.
Près de 300 personnes ont été appréhendées ces derniers jours au motif d'être, je cite, des “membres présumés d’organisations terroristes”.
Oui, ce sont les mots du ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, qui fait référence, sans le nommer, au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), principal ennemi du gouvernement depuis 40 ans. Le parti pro-kurde DEM, pourtant 3e force au Parlement, est également ciblé. Ce lundi 23 février, Okan Daştan, membre du parti DEM et maire de la ville de Kagizman, à la frontière de l’Arménie, élu en mars 2024, a ainsi été démis de ses fonctions, et condamné à 6 ans de prison. En seulement moins d’un an, 12 maires ont subi ce sort.
L’édile d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, figure majeure d’opposition à Recep Tayyip Erdogan fait lui aussi, l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire.
Véritable symbole de la répression turque, le maire de la plus grande ville de Turquie et ancien fief d’Erdogan a déjà été visé à plusieurs reprises par le régime et n’a pas pu se présenter contre Erdogan aux dernières élections présidentielles. Il est à nouveau convoqué devant la justice ce mercredi 26 février, officiellement pour des soupçons concernant des falsifications de documents officiels. Il est accusé d’avoir falsifié son diplôme de licence même si la municipalité d’Istanbul a rapidement envoyé une copie de ce document prouvant son authenticité. Peu de temps avant cette nouvelle mise en cause, Ekrem Imamoglu déclarait qu’il allait se présenter aux primaires de son parti pour les prochaines élections présidentielles. Étant donné qu’un diplôme universitaire est une condition sine qua non pour candidater, il apparaît clair que ces accusations visent à l’empêcher, une nouvelle fois, de se présenter.
Les autorités s’attaquent même au barreau d’Istanbul visé, lui aussi, par une procédure judiciaire.
Oui, même le barreau d’Istanbul est visé par cette vague de répression. Ce sont ses critiques envers l'effondrement de l’état de droit et sur le traitement du dossier kurde qui leur valent des poursuites. Le barreau a défendu 2 journalistes kurdes ciblés par des frappes turques dans le Kurdistan irakien, en septembre dernier, suscitant la fureur du gouvernement à Ankara.
On continue ce journal en évoquant le rapprochement en cours entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, un rapprochement inédit depuis le Brexit.
Oui, rappelons-le, les relations s’étaient largement tendues entre Londres et Bruxelles depuis la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne en février 2020. Mais l’arrivée de Donald Trump et son rapprochement avec Vladimir Poutine rebat les cartes. Le Premier ministre Keir Starmer a notamment été associé récemment à plusieurs réunions avec ses homologues des 27 pour discuter de la défense du Vieux Continent. Des discussions ont aussi eu lieu pour créer un fonds d'investissement commun aux 27 et à Londres qui pourrait être utilisé, je cite, comme “une banque de réarmement”.
Le Premier Ministre britannique Keir Starmer a déclaré qu’il allait consacrer 2.5% du PIB du Royaume-Uni d’ici 2027.
L’objectif de 2.5% était déjà annoncé depuis des années mais on ne connaissait pas encore l’échéance. Pour y arriver, 13.4 milliards de livres sterling, soit 16.2 milliards d'euros, seront ajoutés chaque année afin d’arriver à 2.5%, contre 2.3% actuellement.
Après Emmanuel Macron en début de semaine, Keir Starmer va rencontrer le Président Donald Trump ce jeudi.
Oui, après avoir envisagé de s’y rendre avec Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique se rend à son tour à Washington ce jeudi pour une discussion largement centrée sur la guerre en Ukraine. Comme les Européens, Londres s’insurge contre le retournement d’alliance que semble opérer Donald Trump au profit de Moscou. Londres, est depuis l’invasion russe de 2022 l’un des principaux soutiens de Kiev.
Cette rencontre a lieu une semaine avant un prochain sommet à Londres, jeudi 6 mars, entre les dirigeants européens pour discuter des questions de sécurité et de la guerre en Ukraine.
Un mini-sommet sur la défense est annoncé dimanche à Londres et centré sur les questions de défense. Il sera suivi d’un conseil européen extraordinaire. Il témoigne de la fébrilité qui s’est emparée du continent suite aux décisions et annonce de la nouvelle administration américaine.
Enfin, on clôture ce journal au Luxembourg qui n’est plus la région la plus riche d’Europe.
Le pays roi de la finance perd en effet sa 1ere place face à l’Irlande. En cause, un ralentissement très net de son économie en 2022 et 2023. Ces dernières années, les activités financières du Grand-Duché du Luxembourg ont baissé de 7 %, alors qu’elles représentent habituellement un quart de son PIB. Dans ce classement qui recense 242 régions européennes, c’est justement le produit intérieur brut qui est utilisé. Malgré sa 2e place, le niveau de vie reste élevé puisque le Grand-Duché garde un PIB supérieur de 2.37 par rapport à la moyenne européenne.
L’Irlande compte désormais sur son territoire deux régions parmi les plus riches d’Europe.
En effet, l’économie Irlandaise se porte très bien. L'île a réussi à doper son économie en attirant des multinationales grâce à des taux fiscaux très bas et une fiscalité très avantageuse. Apple, Google et Pfizer, pour ne citer qu’eux, ont beaucoup investi dans cette région et ont permis une très forte croissance du PIB irlandais.
Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau