Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 7 novembre 2024

© OTAN Aujourd'hui en Europe - 7 novembre 2024
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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

- La question de la défense européenne suite au retour de Donald Trump à la Maison Blanche

- Interpol a mené une opération inédite contre les réseaux de passeurs de migrants

- L’écroulement du toit d’une gare en Serbie fait 14 morts et provoque la démission d’un ministre serbe

Bonjour, entamons ce journal par un point sur les questions de défense européenne. Le retour de  Donald Trump à la Maison Blanche créé des inquiétudes au sein de l’OTAN.

Oui, une des principales préoccupations qui occupe le continent européen est la façon dont son administration traitera avec l’OTAN. Donald Trump est connu pour sa défiance face à l’alliance atlantique. Donald Trump se plaint depuis longtemps que les États-Unis contribuent trop à son budget alors que les membres de l’UE consacrent trop peu à la défense. 

Les Etats-Unis sont en effet et de loin le plus grand bailleur de fonds de l’OTAN et dépenseront un total de 986 milliards de dollars pour leur défense en 2024. Tandis que l’Allemagne, deuxième pays en dépenses militaires au sein de l’OTAN, n’en dépense que  97 milliards. 

De son côté, le chef de l’OTAN, Mark Rutte, a félicité Donald Trump pour sa victoire aux élections et a souligné que les autres membres de l’organisation augmenteront leurs dépenses militaires.

“Les deux tiers des Alliés consacrent désormais au moins 2 % de leur PIB à la défense” a affirmé Mark Rutte dans une tentative de rassurer le nouveau Président américain. 

Il a aussi ajouté que « grâce à l’OTAN, les États-Unis ont 31 amis », tout en soulignant les défis auxquels l’alliance militaire est confrontée, se référant entre autres à « l’alignement croissant de la Chine, de la Russie, de la Corée du Nord et de l’Iran ». 

L’enjeu majeur est le soutien militaire de l’alliance à l’Ukraine qui depuis plusieurs mois est en train de perdre du terrain face à l’avancée des troupes russes et qui doit se préparer à un long et difficile hiver. 

Oui, face aux déclarations de Donald Trump qui promet de "régler le conflit ukrainien en 24 heures", les diplomates européens s’interrogent sur l’impact d’un éventuel retrait ou d’un désengagement américain. En effet, selon une étude de l’Université de Kiel, le soutien militaire à l’Ukraine chuterait de 59 milliards d’euros à seulement 34 milliards d’euros si l’aide américaine à Kiev était totalement interrompue. Volodymyr Zelensky, dont la relation a été difficile avec Donald Trump mais qui l’a rencontré il y a quelques semaines, a cependant affirmé être “impatient de féliciter personnellement le président Trump et de discuter des moyens de renforcer le partenariat stratégique entre l’Ukraine et les États-Unis.”

La guerre en Ukraine a aussi été le thème central de la rencontre entre Giorgia Meloni et Mark Rutte, le 5 novembre.

Oui, le Secrétaire général de l’OTAN, qui s'était rendu à Rome pour rencontrer la Présidente du Conseil italien, a renouvelé la promesse de l'Alliance de fournir à l'Ukraine un soutien militaire de 40 milliards d'euros en 2024. De son côté, Giorgia Meloni a plaidé pour un engagement majeur des Etats européens au sein de l’OTAN. Elle a insisté sur la nécessité d’une “industrie européenne de la défense qui soit innovante et compétitive”.

Passons au second sujet du jour, qui concerne l’immigration illégale. Interpol, l’organisation internationale qui lutte contre le crime organisé, a mené une opération inédite pour lutter contre la traite d’êtres humains et les réseaux de passeurs de migrants.

C’est à l’occasion de l’assemblée générale d’Interpol, qui a débuté ce lundi, que l’organisation a révélé les détails de l’opération Liberterra II. 

Lors de cette assemblée, le premier ministre anglais Keir Starmer a également annoncé que Londres investirait massivement contre l’immigration illégale. L’argent servirait notamment à “renforcer la sécurité aux frontières” mais aussi à démanteler les réseaux de passeurs de migrants.

L’opération Liberterra II, la plus grande de la sorte, a conduit à l’arrestation d’environ 2500 personnes.

Oui, l’opération, qui a eu lieu début octobre, avait pour but d’identifier les réseaux de trafic d’êtres humains dans une centaine de pays du monde. Interpol a également secouru plus de 3000 victimes de ces trafics, selon leur communiqué de presse. 

L’opération s’inscrit dans un effort plus large des pays européens - mais pas que - de lutter contre l’immigration illégale.

Oui, nous l’avions déjà évoqué, l’Union européenne a déjà passé plusieurs accords avec les pays de transit d’où les migrants arrivent en Europe. Ces pays incluent la Turquie, la Tunisie, la Mauritanie ou la Libye, entre autres. Ces accords migratoires visent notamment à renvoyer les migrants vers ces pays, mais aussi un renforcement de la sécurité à leurs frontières, pour que les migrants n’arrivent pas sur le sol européen. L’opération d’Interpol a également permis d’identifier à peu près 17 000 migrants en situation irrégulière.

Y a t-il eu des arrestations en Europe ?

Oui, des membres de gangs de passeurs et autres criminels impliqués dans du trafic d’êtres humains ont notamment été arrêtés au Monténégro, en Turquie et au Royaume-Uni.

Clôturons ce journal en Serbie, où des manifestations ont éclaté suite à un accident meurtrier.

La semaine dernière, le toit d’une station de train s’est écroulé dans la ville de Novi Sad, ce qui a provoqué la mort de 14 personnes. La gare avait pourtant déjà été rénovée deux fois récemment. L’opposition accuse le gouvernement populiste d’être responsable de cette tragédie, et des milliers de manifestants se sont rassemblés dans les rues du pays ce weekend. Ils dénoncent en effet la corruption endémique et le manque de transparence qui sévit dans le pays, toile de fond de cet accident. 

Le ministre de la construction Goran Vesić a dû démissionner.

Le ministre avait pourtant d’abord refusé d’endosser la responsabilité de cette catastrophe. Mais les membres de l’opposition n’ont pas hésité à souligner qu’il était complice du problème de corruption immense dans les milieux de la construction en Serbie. Radomir Lazovic, qui dirige le parti d’opposition de gauche, a également appelé à la publication des “contrats secrets” passés avec les entreprises chinoises. Goran Vesić a donc annoncé sa démission ce lundi 4 novembre. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto