Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 05 juin

Aujourd'hui en Europe - Lundi 05 juin

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- La prestation de serment pour le président turc réélu.

- La manifestation anti gouvernementale qui a eu lieu ce dimanche 4 juin à Varsovie.

- Le “Droit à l'existence”, un mouvement en plein essor affirmant que l’octroi de droits fondamentaux aux écosystèmes.

Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce tour de l’actualité en évoquant la prestation de serment pour le président turc réélu, Recep Tayyip Erdogan. Le président présente au parlement un gouvernement rénové pour son troisième mandat. 

Oui près d’une semaine après sa réélection avec 52% des suffrages, le président de 69 ans a été officiellement reconduit pour cinq ans à la tête de la Turquie. A l’occasion, le chef de l’Etat a demandé à ses opposants de “trouver une façon de faire la paix”. Mais les députés de l’opposition sont restés assis quand l’assemblée s’est levée après le serment et l’allocution du président. Le gouvernement présenté par le président turc est presque entièrement renouvelé. 

Et pour tenter de trouver une solution à l’inflation galopante en Turquie, le président a fait appel à l’économiste Mehmet Simsek.

Absolument, l’homme âgé de 56 ans, avait déjà été ministre des Finances entre 2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie jusqu’en 2018. Sa principale tâche sera de rétablir un peu de calme dans la politique financière du pays afin de ramener la confiance des investisseurs. Il doit notamment mettre fin à la politique des taux d’intérêt à la baisse défendue par le président pour encourager la production. Une politique en partie responsable du bond de l’inflation qui a atteint 73 % en moyenne sur l’année 2022 et jusqu’à 85 % à l’automne dernier.

L’ancien ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu est remplacé par Hakan Fidan, un ancien chef du MIT, le service de renseignements turcs.

Oui, Hakan Fidan, qui dirigeait les “services” depuis mai 2010, est un proche d’Erdogan dont il fut le conseiller diplomatique pendant trois ans. « C’est le gardien de mes secrets, le gardien des secrets de l’État », confiait ainsi en 2012 le président, en le décrivant comme un « fonctionnaire très bien formé ». Hakan Fidan est l’homme de confiance du président qui mène les discussions avec le monde arabe, l’Egypte, les Emirats, la Libye et aussi la Syrie avec laquelle Recep Tayyip Erdogan tente de renouer par l’intermédiaire de Moscou.

Continuons ce journal en revenant sur la manifestation anti gouvernementale qui a eu lieu ce dimanche 4 juin à Varsovie, en Pologne. À l’appel de l’opposition, ce sont près de 500 000 participants, selon les organisateurs, qui se sont réunis dans la capitale à quelques mois des législatives.

Effectivement, Donald Tusk, le chef du principal parti d’opposition centriste et ancien chef du Conseil européen, a su rassembler ces manifestants venus de toute la Pologne pour protester contre “la vie chère, l’escroquerie et le mensonge, en faveur de la démocratie, des élections libres et de l’UE”. Les dirigeants de la majorité des partis d’opposition remettent en cause le tournant “autoritaire” qu’emprunte le parti nationaliste populiste au pouvoir, Droit et Justice. A l’heure de la guerre en Ukraine, certains manifestants craignent une dérive autoritaire à l’image de la Russie.

Donald Tusk compare l’actuelle mission de l’opposition à celle des années 1980 et la lutte contre le communisme à l’époque. 

Oui lors de son discours devant une marée humaine réunie dans la vieille ville il a déclaré : “la démocratie meurt en silence. A compter d’aujourd’hui, il n’y aura plus de silence”. L’avis est également partagé par le leader historique du premier syndicat libre du monde communiste dans les années 1980 Lech Walesa, prix Nobel de la paix en 1983 qui était présent à la marche. 

Terminons ce journal en évoquant le “Droit à l'existence”. Un mouvement en plein essor affirmant que l’octroi de droits fondamentaux aux écosystèmes peut contribuer à leur sauvegarde. 

En effet, ce mouvement de défenseurs de l’environnement gagne du terrain sur tout le continent. Ils estiment que l'octroi de droits fondamentaux à la nature peut contribuer à la protéger de menaces telles que la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution par les produits chimiques et le changement climatique. Dans cette vision, nous pouvons imaginer une audience où le plaignant n'est pas une personne, mais une rivière, un lac ou une montagne endommagée.

Le fait d'accorder à un écosystème un statut juridique "au même titre" que les individus peut contribuer à modifier l'attitude de la société à l'égard de la nature, selon Eduardo Salazar, un avocat participant à la campagne.

Absolument, ce statut juridique lui conférera une nouvelles protections importantes. L'année dernière, la lagune d'eau salée de Mar Menor, dans la région de Murcie dans le sud-est de l’Espagne, est devenue le premier écosystème du continent à bénéficier d'un statut comparable à celui d'une personne, à la suite d'une campagne soutenue par plus de 600 000 personnes. La lagune était en proie à une pollution due à l’utilisation excessive d’engrais azotés par les agriculteurs environnants.

Les militants tentent à présent de reproduire ce modèle ailleurs.

Oui en Europe, les militants espèrent profiter des retombées du mouvement Mar Menor, avec des initiatives citoyennes visant à obtenir une reconnaissance similaire pour la mer du Nord aux Pays-Bas et la Loire en France, par exemple. En Pologne, un groupe d'activistes achèvera cette semaine la dernière étape d'une marche de 43 jours le long du fleuve Oder. Le but étant d’attirer l'attention sur leur campagne visant à accorder à l'écosystème pollué - qui longe la frontière germano-polonaise - le statut juridique d'une personne. Au cœur du mouvement se trouve un appel à repenser fondamentalement la manière dont les gens se rapportent aux écosystèmes et les comprennent. Mais de manière plus concrète, les militants soulignent également l'importance de veiller à ce que les écosystèmes puissent être représentés devant les tribunaux.

Merci à toutes et tous pour votre attention !