Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Israël frappe l'Iran, Téhéran riposte
- Macron défend la souveraineté du Groenland
- Manifestations contre le tourisme de masse en Europe
Bonjour, on ouvre ce journal en revenant sur ce qui semble être le début d'une nouvelle guerre au Proche-Orient. Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a lancé une attaque soudaine et massive en Iran à Téhéran. Une attaque sans précédent qui a notamment causé la mort du commandant en chef des gardiens de la révolution, Hossein Salami ainsi qu’au moins 6 acteurs de la filière nucléaire.
Oui et cette offensive a déjà causé la mort d’au moins 224 personnes en Iran et plus d’un millier de blessés vendredi et samedi, selon le ministère de la santé iranien. Le chef du renseignement iranien aurait également été tué dans les opérations israéliennes.
Et en riposte, l’Iran a lancé, vendredi soir et samedi matin, plusieurs salves de missiles contre Israël. Au total 13 personnes ont été tuées et 380 blessées en Israël, selon le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
Et Isaline, l’attaque d’Israël affichait un objectif clair : cibler en plein cœur les infrastructures militaires et nucléaires de l’Iran.
Pour rappel, Israël refuse catégoriquement qu’un pays de la région acquiert l’arme nucléaire. Déjà en 1981, il avait bombardé le réacteur irakien d’Osirak. Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), signalant que l’Iran accélère l’enrichissement d’uranium à 60 %, proche des 90% nécessaire pour une arme nucléaire, aurait été l’élément déclencheur du lancement des frappes.
Et face à l’attaque israélienne de l'Iran, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont soutenu, vendredi 13 juin le « droit » de l’Etat hébreu « à se défendre » face à la “menace existentielle” que constitue, selon eux, la détention par Téhéran de l’arme nucléaire.
Oui Paul, la France s’est même déclarée prête à se joindre aux « opérations de protection et de défense » de l’Etat hébreu et a salué les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran. Ce soutien assez net à Israël apparaît comme dissonant avec la récente dégradation des relations dans le contexte de la guerre à Gaza.
Le président français a également déclaré que la conférence internationale prévue la semaine prochaine à l’ONU, à New York, visant à relancer la solution à deux États (israélien et palestinien), qu’il devait coprésider avec l’Arabie saoudite, était reportée.
Et le paradoxe des réactions des capitales européennes tient aussi au fait que, Paris en tête, ces dernières avaient voulu relancer les négociations avec l’Iran dans le contexte de la réélection de Donald Trump. Les Européens voulaient en effet éviter une offensive israélienne contre l’Iran.
Oui mais, tenus à l’écart des discussions entre Washington et Téhéran, les responsables européens redoutaient ces derniers jours un accord superficiel, conclu à la hâte et sans leur consultation par l’émissaire de la Maison Blanche, Steve Witkoff.
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a convoqué pour mardi une réunion spéciale des ministres des affaires étrangères des 27 consacrée au conflit entre Israël et l’Iran. Une escalade des tensions entre Téhéran et Tel-Aviv qui vient s’ajouter à un contexte régional déjà extrêmement tendu, marqué par la guerre à Gaza, toujours en cours.
On continue ce journal en revenant sur la visite hautement symbolique du président français Emmanuel Macron qui s’est rendu au Groenland ce dimanche 15 juin et a adressé une mise en garde au président américain face à ses ambitions d’annexion.
“Ce n’est pas ce qui se fait entre alliés” a déclaré le président français à Nuuk, où il a affirmé le soutien de la France et de l’Union européenne à la souveraineté de ce territoire autonome danois.
Face aux convoitises américaines motivées par des enjeux stratégiques (base militaire, métaux rares, routes arctiques), le chef d'État français a martelé que personne en Europe ne considère que le Groenland est “à vendre ou à prendre”.
Il a également salué le partenariat stratégique signé entre l’UE et le Groenland sur les matières premières critiques, appelant à en “accélérer la mise en oeuvre”.
Oui, rappelons que ce partenariat, signé en 2023, vise à sécuriser l’accès à 25 matières premières critiques, essentielles à la transition énergétique.
Et ce déplacement sur la terre de glace - qui s’inscrivait dans le cadre de son trajet vers le sommet du G7, prévu du 15 au 17 juin au Canada - était le premier d’un dirigeant étranger depuis les menaces formulées par Washington et se voulait à la fois politique, climatique et sécuritaire.
Oui, alors que la Russie et l’OTAN renforcent leur présence dans l'Arctique, Emmanuel Macron évoque des “exercices conjoints” avec les pays du Sud arctique.
On conclut ce journal avec des manifestations dans toute l'Europe contre la « touristification », le processus par lequel un lieu se transforme en objet de consommation touristique.
Oui, en effet. Dans au moins une douzaine de villes du sud de l’Europe, comme Barcelone, Ibiza ou Lisbonne, les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre les conséquences du tourisme de masse. Selon les manifestants, leurs villes ont été remodelées pour répondre aux besoins des touristes plutôt qu’à ceux des personnes qui y vivent et y travaillent.
Les habitants dénoncent l’augmentation des prix de l'immobilier, une dégradation de l’environnement et une prolifération d’emplois peu rémunérés. À Barcelone, ville de 1,6 million d’habitants qui a accueilli 26 millions de touristes l’an dernier, des protestataires ont collé sur les vitrines des magasins et des hôtels des autocollants avec le message « Auto-défense de quartier, touristes rentrez chez vous ».
Cette manifestation collective soudaine ne s’est pas produite par hasard. En avril dernier, des groupes venus d’Espagne, d’Italie, du Portugal et de France se sont réunis à Barcelone lors d’une conférence du Réseau sud-européen contre la touristification. C’est là qu’est née l’idée de ces manifestations coordonnées.
Oui, en effet. Et certaines villes ont adopté une approche différente de la protestation. À Barcelone, environ 600 manifestants ont défilé dans le centre-ville en criant « vos vacances, ma misère » et en brandissant des banderoles avec des slogans comme « le tourisme de masse tue la ville ». À Gênes, des militants ont traîné une maquette de bateau de croisière en carton dans la vieille ville pour symboliser l’inadéquation du tourisme avec leur cité. Dans d'autres villes, les habitants ont tiré avec des pistolets à eau ou allumé des fumigènes colorés.
Un journal de Thomas Jan Meekers, Assia Patel, Paul Thorineau et Isaline Feller.