Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Le nouveau paquet de sanction de l'UE contre la Russie
- Un accord européen sur la pollution atmosphérique
- De grandes manifestations en Albanie
Ouvrons ce journal en évoquant les nouvelles sanctions européennes contre la Russie.
Deux ans après son démarrage, la guerre en Ukraine continue de susciter des réponses internationales fermes. Les ambassadeurs des États membres de l'Union européenne ont approuvé le mercredi 21 février une série de sanctions étendues à l'encontre de la Russie. Ce paquet de sanctions, le 13ème depuis le début du conflit, est “l’un des plus vastes approuvés par l’UE”, selon la présidence Belge du Conseil de l’UE.
Ce qui change dans ce nouveau paquet, c'est l'inclusion, pour la première fois, de trois entreprises chinoises dans la liste des entités ciblées.
Bruxelles accuse ces entreprises de faciliter le contournement des sanctions précédentes en fournissant à la Russie des technologies de pointe et des biens militaires fabriqués dans l'UE. L'inclusion de ces trois entreprises chinoises dans ces sanctions est une réponse directe à la coopération de plus en plus étroite entre la Russie et la Chine, dont les liens commerciaux ont atteint un record de plus de 240 milliards de dollars en 2023.
Par ce nouveau paquet, l'Union européenne tente ainsi de s'attaquer aux tentatives de la Russie de contourner les sanctions internationales.
Oui, cette nouvelle vague de sanctions met également en lumière la stratégie de Bruxelles visant à empêcher toute collaboration économique susceptible de soutenir la guerre en Ukraine menée par le Kremlin. Le paquet de sanctions va au-delà de la Russie, touchant également des entreprises turques et nord-coréennes. L'UE cible également les institutions russes accusées de rééduquer les enfants enlevés en Ukraine, des accusations qui ont conduit la Cour pénale internationale à émettre un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine.
L'approbation de ce paquet de sanctions coïncide avec le deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine.
Oui, bien que ralenti par la Hongrie, le processus a abouti trois jours avant la date symbolique du deuxième anniversaire du début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022. Le paquet de sanctions devrait donc être formellement approuvé ce samedi, à l’occasion de la commémoration de cette date symbolique.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué cet accord, soulignant la nécessité de continuer à exercer une pression sur le Kremlin.
Toutefois, l'efficacité de ces mesures est remise en question. L'économie russe semble résister au moins en partie face aux sanctions, et le Kremlin a même réussi à accroître sa production militaire. Certains diplomates de l'UE reconnaissent la nécessité d'un examen approfondi des secteurs encore non touchés par les sanctions, suggérant que le travail sur un 14e cycle de sanctions pourrait débuter prochainement.
Poursuivons ce journal en évoquant l’accord auquel sont parvenus le Parlement européen et les États membres sur le cas de la pollution atmosphérique.
Alors que le nombre de morts dûs à la mauvaise qualité de l’air ne fait qu’augmenter depuis des années, au point de dépasser les 250 000 en 2021, les États membres ont décidé renforcer les normes sur ce front. Objectif : une « pollution zéro » d’ici à 2050. Ce texte s’aligne ainsi sur celui du pacte vert qui prévoit une neutralité carbone en Europe avant 2050.
Et ces nouvelles mesures, quelles sont-elles ?
Principalement, il s’agit d’imposer des limites annuelles plus strictes pour les polluants les plus nocifs, à savoir le dioxyde d’azote et les particules fines de moins 2,5 micromètres. Ces nouvelles normes devront d’ailleurs être réexaminées en 2030 afin d’éviter qu'elles ne deviennent obsolètes. Les États membres auront d’ailleurs jusqu’à 2028 pour établir une feuille de route afin d’atteindre ces objectifs. Enfin les habitants de l’Union dont la santé aurait été affectée par cette pollution pourront exiger une compensation.
Ces mesures semblent donc aller dans le bon sens, même si les nouveaux seuils restent en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
Oui concernant le dioxyde d’azote par exemple, l’OMS recommande de ne pas dépasser les 10 microgrammes par mètre cube, contre 20 pour les nouvelles limites européennes. Les nouveaux seuils sont donc deux fois plus élevés que ceux recommandés. Les ONG craignent ainsi qu’à ce rythme les européens doivent attendre plus d’une décennie pour respirer un air véritablement sain. Pour rappel, selon l’Agence européenne de l’environnement, 97% de la population urbaine est exposée à un air qui ne respecte pas les recommandations de l’OMS.
Terminons ce journal en Albanie, où de grandes manifestations ont été organisées le 20 février par le parti Démocrate.
Des milliers de personnes se sont rendus devant les bureaux du gouvernement pour demander sa démission. Le rassemblement, au début pacifique, a donné lieu à des échauffourées, des jets de pierres et de cocktail molotov sur le bâtiment et les policiers qui le protégeaient.
Les manifestants accusent le Premier ministre Edi Rama et son gouvernement de corruption.
Ces protestations répondent à un appel de la part du leader du parti démocrate et ancien Premier ministre, Sali Berisha. Actuellement en maison d’arrêt pour corruption, et interdit de séjour aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’ancien homme fort de Tirana dénonce une détention arbitraire et la volonté de Edi Rama de museler l’opposition.
Lui et son parti dénoncent également la corruption du Premier ministre depuis des mois, et le refus de son Parti socialiste de mener la moindre enquête à son encontre. Pour rappel, le gouvernement est régulièrement pointé du doigt depuis son arrivée au pouvoir pour des manquements à l’État de droit, concernant notamment la liberté de la presse ou encore des accusations d’irrégularités lors des élections.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana