Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 19 janvier 2023

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 19 janvier 2023

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour : 

- Forum de Davos

- Arrestation du dernier parrain de la mafia Cosa Nostra

- Allemagne : manifestation contre l'extension d'une mine de charbon

Débutons ce tour de l’actualité en nous penchant sur le 53ème Forum économique mondial de Davos qui se tient du lundi 16 au vendredi 20 janvier. Le thème choisi pour ce Forum : “Coopération dans un monde fragmenté". 

Bonjour Félix, absolument, mais avant de rentrer dans le vif des affaires économiques mondiales, revenons sur sur qu’est le Forum de Davos. Cet évènement international a été fondé en 1971 par l’économiste allemand Klaus Schwab et rassemble chaque année les dirigeants politiques, les chefs d’entreprises et les représentants d’ONG dans la paisible station alpine des Grisons en Suisse. Le Forum est un lieu d’échange et de lobbying qui sont appelés à s’emparer de questions sociétales et géopolitiques. Cette année, 2700 dirigeants et experts sont attendus parmi lesquels une cinquantaine de chefs d’Etat et 1500 chefs d’entreprises. Pas de Russes et peu de Chinois cette année, mais une forte présence ukrainienne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chancelier allemand Olaf Scholz ou le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg sont également présents.

Ce 53ème Forum est marqué par le contexte d’une montée du protectionnisme (démondialisation) dans le monde.

Oui et c’est le président américain qui a ouvert le bal de la démondialisation en annonçant sa loi de l’“Inflation Reduction Act”, un paquet de mesures protectionnistes de 370 milliards d’euros de subventions pour le climat, combinant l’investissement dans les énergies vertes et la relocalisation industrielle. Un plan qui a déclenché de vives oppositions chez les dirigeants européens. Ils craignent en effet des délocalisations massives d’entreprises européennes ou étrangères ayant investi en Europe et qui préféreront fabriquer sur le sol américain pour pouvoir profiter de ces aides. Selon The Economist, cette tendance est à l’ordre du jour puisque l’Inde ou l’Indonésie sont en train d’adopter des lois similaires. 

L’Europe envisage donc une réponse aux mesures prises par Washington.

Oui Ursula von der Leyen et la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, ont annoncé leur volonté d’assouplir les règles européennes de la concurrence afin de favoriser les subventions des pays pour maintenir ou rapatrier leurs usines.  

Continuons ce journal en évoquant l’arrestation du dernier parrain de la Cosa Nostra : Matteo Messina Denaro. Après 30 années de cavale, celui qui se faisait appeler le “Diabolik”, a été arrêté ce lundi 16 janvier, à Palerme, en Sicile. 

Effectivement Félix, alors qu’il se faisait soigner dans une clinique de Palerme, l’ancien chef de la mafia de Trapani, une ville de l’ouest de la Sicile, s’est fait arrêté par les forces spéciales italiennes. Il suivait depuis un an des séances de chimiothérapie dans cet hôpital, à 650 mètres des locaux de la direction palermitaine des enquêtes antimafia.

Messina Denaro était associé au clan des Corleone, célèbre mafia sicilienne qui avait déclaré la guerre à la République italienne au début des années 1990.

Absolument, après avoir évincé ses adversaires sur l’île, Salvatore Riina ou Toto Riina, le mentor de Matteo Messina Denaro et le chef des Corleone, avaient alors entrepris des attaques terroristes meurtrières contre des représentants et symboles de l’Etat. Parmi ces actions, on peut citer les fameux attentats à la bombe de 1992 contre les juges antimafia, Giovanni Falcoe et Paolo Borsellino, dans lequels Matteo Messina Denaro avait pris part et pour lesquels il sera condamné à perpétuité par contumace. 

Selon le président du tribunal de Palerme, Antonio Balsamo, le “boss” a accompli parmi les pires méfaits de l’histoire de l’Italie et est dépositaire des plus grands secrets de Cosa Nostra.

Oui, son témoignage permettrait de faire la lumière sur plusieurs évènements et sur certaines relations troubles entre certaines parties de l’État et la Mafia. Suite à cette “grande victoire de l’État”, la présidente du conseil, Giorgia Meloni, s’est rendue en Sicile, elle qui déclare être entrée dans les rangs de la jeunesse post-fasciste en 1992 justement en réaction à l’extrême violence des attentats de la Mafia. 

Mais si la Sicile ne vit plus aujourd’hui au rythme des attentats, la mafia y est toujours bien présente.

En effet, selon le président du centre italien d’études sur la mafia, il resterait en Italie quelque 4 000 à 5 000 mafieux répartis dans trente trois familles se partageant le territoire de Palerme. Si le trafic de drogue constitue l’essentiel des rentrées d’argent de la Cosa Nostra actuel, le racket est toujours l’une des armes favorites pour maintenir le contrôle sur un territoire convoité. D’autres pratiques ne changent pas, les mafieux peuvent encore compter sur le soutien d’élus locaux corrompus, selon la Direction italienne antimafia du ministère de l’intérieur. 

Terminons ce journal en évoquant les manifestations contre l’extension d’une mine de charbon dans l’ouest de l’Allemagne. Parmi les manifestantes arrêtées, on retrouve la célèbre activiste Greta Thunberg.

Oui Félix, depuis 2020, des militants ont installé une Zone À Défendre (ZAD) pour bloquer l’avancée des travaux de la mine, située aux frontières du village. Mais le 11 janvier, une vaste opération policière de démobilisation a été lancée contre ces activistes. Une centaine de personnes réfugiées dans des arbres et des fermes abandonnées ont été délogées par les forces de l’ordre. Les organisateurs du mouvement ont affirmé que 35 000 personnes s’étaient rassemblées dans le village ces derniers jours, alors que la police évalue le nombre à 15 000. 

Cette extension est considérée comme un grave renoncement aux engagements climatiques de l'Allemagne.

Absolument Félix, cette mine de lignite, un combustible particulièrement polluant, appartient au groupe énergétique allemand RWE et son extension est prévue depuis plusieurs années. Les autorités allemandes justifient cette extension sous couvert d’assurer la sécurité énergétique du pays, devant compenser l’interruption des livraisons de gaz russe. Les défenseurs du climat jugent quant à eux que les réserves actuelles de lignite sont suffisantes. 

Merci Laura et merci à tous pour votre attention.