Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Ukraine : Intensification du conflit et débordements en Europe
 - Israël : le Hamas rend des corps d’otages, Israël vise le Liban
 - Royaume-Uni : des accords de défense avec la Turquie et l’Europe
 
On commence ce journal en Ukraine, où des frappes russes ont fait au moins six morts, dont deux enfants, dans la nuit de samedi à dimanche. Les missiles ont ciblé les régions de Dnipropetrovsk et d’Odessa, mais aussi des infrastructures énergétiques à côté de Zaporijia, privant des dizaines de milliers de personnes d’électricité.
Oui, une attaque particulièrement violente qui s’inscrit dans un contexte d’intensification des bombardements russes. En octobre, Moscou a tiré plus d’engins explosifs sur l’Ukraine que durant n’importe quel autre mois depuis le début de la guerre - 270 missiles, soit 46% de plus par rapport à septembre.
Pour le quatrième hiver consécutif, le réseau électrique ukrainien est particulièrement touché, “une pression psychologique” et un objectif de “semer le chaos” pour reprendre les mots du président Volodymyr Zelensky. Ils sont des dizaines de milliers d’Ukrainiens à se retrouver aujourd’hui sans lumière, et sans chauffage.
En retour, Kyiv a mené une série de frappes contre des raffineries russes, des infrastructures stratégiques de l’économie de guerre de Moscou, des attaques qui entraînent une hausse significative des prix des carburants en Russie ces derniers mois.
Oui, un pétrolier et plusieurs infrastructures du port de Touapsé, sur les rives de la mer Noire, ont pris feu suite à ces attaques. Pour rappel, le président ukrainien a déclaré en début de semaine dernière que les capacités de raffinage de pétrole russe avaient été réduites de 20% suite aux représailles. Vendredi, c’est notamment un important pipeline russe, le Koltsevoï, qui a été mis hors-service - l’Ukraine s’est félicitée d’avoir porté “un coup sérieux aux capacités militaires et à l’économie” du pays.
Outre ses attaques contre l'Ukraine, la Russie est également une nouvelle fois soupçonnée d’intrusion dans le ciel européen : des drones ont été repérés au-dessus de l’aéroport de Brême en Allemagne dimanche 2 novembre mais également en Belgique le même week-end. De quoi inquiéter les autorités européennes.
Oui, souvenez vous, c’était au début du mois d’octobre : des drones non identifiés avaient survolé le camp militaire belge d’Elsenborn, non loin de la frontière allemande. L’intrusion, imputée à la Russie, s’est réitérée deux fois ce weekend : dans la nuit de vendredi à samedi, puis de samedi à dimanche au-dessus de la base militaire de Kleine-Brogel, utilisée par l’OTAN. Une situation “très préoccupante” pour le ministre belge de la Défense, Théo Francken, qui doit proposer cette semaine un plan de “50 millions d’euros” visant à mettre en place une protection anti-drones. Ces intrusions auraient selon lui une vocation d’espionnage et non d’attaque, au-dessus d’une base stratégique puisqu’elle doit bientôt abriter les nouveaux chasseurs d’attaque belge, les F-35.
On poursuit ce journal à Gaza, où le Hamas a rendu dimanche les corps de trois otages israéliens décédés, comme prévu par l’accord de cessez-le-feu.
Oui, le Hamas a déjà remis les 20 derniers otages encore vivants, et 17 des 28 morts à Israël, en échange de centaines de prisonniers palestiniens. Mais un laboratoire médico-légal a révélé samedi que trois de ces corps n’étaient pas ceux d’otages. La branche militaire du Hamas a donc mené une enquête pour retrouver ces corps - ils étaient dans l’un des tunnels du sud de la bande de Gaza, et ont donc été remis hier, autour de 19h.
Ce samedi encore, plusieurs rassemblements se sont tenus à Tel-Aviv pour exiger le rapatriement des corps des ex-otages encore à Gaza dont onze n’ont toujours pas été rendus à leurs familles.
Et alors que le cessez-le-feu demeure très fragile à Gaza - interrompu par de meurtrières attaques israéliennes, c’est désormais la recrudescence des tensions entre le Liban et Israël qui inquiète.
Oui Israël accuse le Liban de ne pas appliquer le désarmement du Hezbollah comme il s’y était engagé. Dimanche, le ministre de la défense de l’Etat hébreu a d’ailleurs menacé de réagir fermement si le gouvernement libanais continuait, je cite, à “traîner des pieds” dans le désarmement du mouvement de défense islamique.
La veille, quatre personnes ont perdu la vie à la suite d’une frappe israélienne au sud Liban, Israël qui justifie ses attaques par la crainte d’un potentiel réarmement du Hezbollah. “Il est clair que nous exercerons notre droit à l’autodéfense, comme convenu dans les termes du cessez-le-feu” a averti le Premier ministre israélien.
Et on termine ce journal au Royaume-Uni qui est en train de négocier des accords avec d’une part la Turquie et, d’autre part, l’UE, sur des questions de défense.
Oui, Ankara a reçu consécutivement le premier ministre britannique Keir Starmer, puis son homologue allemand Friedrich Merz pour parler collaboration et accords de défense. Lundi dernier, à Ankara, le Premier ministre britannique a signé un accord concernant l’achat d’avions Eurofighter. “Un nouveau symbole” des relations entre les deux pays” s’est félicité le président Recep Tayyip Erdogan.
Londres s’apprête également à s’accorder avec la Commission européenne sur une plus grande participation britannique au programme phare de défense de l’Europe, SAFE.
Oui, si la contribution britannique est pour l’instant limitée, ce nouvel accord pourrait permettre d’associer plus largement le Royaume-Uni à ce programme. Bruxelles en négocie les termes depuis l’été, et souhaite mettre en place des achats conjoints de systèmes d’armement made in Europe. Si l’accord est conclu, le Royaume-Uni partagera les mêmes obligations et responsabilités que les autres États membres de l’UE, comme le font déjà l’Ukraine, la Norvège et l’Islande - sans plafond d’investissement.
L’Australie et le Canada ont d’ailleurs eux aussi fait part d’un certain intérêt pour la conclusion d’accords similaires avec l’Europe.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.