Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- L’augmentation du soutien économique à Kiev par les pays européens
- Les membres de la future Commission européenne auditionnés par le Parlement
- Le dernier rapport de la Cour de comptes de l’Union européenne sur les dépenses de 2023
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant la décision des pays européens d’augmenter le soutien économique à Kiev.
Bonjour. Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, les 27 ont décidé, le 9 octobre dernier, d'accroître le soutien économique de l’Union à Kiev. Bruxelles s’est en effet engagé à fournir à l’Ukraine 35 milliards d'euros à partir de 2025. Le prêt sera financé par les intérêts russes gelés à la suite des sanctions occidentales contre Moscou, et est présenté comme vital par Kiev qui s’apprête à faire face à un très rude nouvel hiver.
Pourtant, un financement qui s'éloigne d’un projet de soutien initial mis en place en lien avec le G7.
Oui, en juin dernier l’Union européenne et le G7, formé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada et le Japon, avaient promis à Kiev d’accorder un prêt conjoint de 50 milliards de dollars. Son financement aurait dû être partagé entre les pays du G7 et l’UE. Les 27 étaient censés contribuer à cet effort à hauteur de 20 milliards de dollars, autant que leurs partenaires américains; le reste aurait dû être partagé entre Tokyo, Londres et Ottawa.
Les Américains se sont toutefois retirés de cet accord.
En effet, Joe Biden, en pleine campagne électorale, a décidé de se retirer de cet accord qui aurait pu lui coûter électoralement. Le président américain souhaitait que ces prêts soient garantis sur les actifs russes gelés, notamment en Europe. Cette décision nécessitait cependant une extension du régime des sanctions que l’UE impose à la Russie et qui sont actuellement prolongées tous les 6 mois par les 27. Mais le premier ministre Hongrois Viktor Orban a bloqué le processus.
Volodymyr Zelensky était d’ailleurs de passage en Europe ces dernier jours.
Oui après une escale à Londres le président ukrainien s’est rendu à Paris pour demander davantage d’aide alors que l’armée ukrainienne est à la peine dans le Donbass notamment. Si elle ne dit pas son nom, une certaine lassitude semble commencer à se faire jour chez les alliés de Kiev, l’Allemagne notamment a annoncé qu’elle diviserait par deux son aide à l’Ukraine en 2025 et Londres n’a fait aucune nouvelle promesse au président ukrainien. Beaucoup s’inquiètent aussi des conséquences possibles pour l’Ukraine d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Face aux questions des journalistes, le président ukrainien a cependant martelé que malgré les difficultés le cessez-le-feu n’était pas un sujet.
Continuons ce journal en évoquant la nouvelle Commission européenne dont chacun des membres doit être auditionné par les eurodéputés.
En septembre 2024, Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission élue pour un second mandat, a présenté sa nouvelle équipe des 26 commissaires européens. Cependant, afin que ce casting soit validé, les membres de la nouvelle commission vont devoir prendre part à des auditions dont le planning a été dévoilé ce jeudi 10 octobre.
En quoi consistent ces audiences ?
Chaque commissaire devra, durant son audience, défendre son programme devant le Parlement et convaincre sur sa capacité à occuper le poste. Les audiences se dérouleront du 4 au 12 novembre prochain. La composition officielle de la nouvelle Commission devra être finalisée d’ici fin novembre, au terme de ce processus. Lors des précédentes auditions au début du mandat précédent d’Ursula Von der Leyen certains candidats commissaires avaient été retoqués.
Terminons ce journal en évoquant le dernier rapport de la Cour de comptes de l’Union européenne sur les dépenses de 2023, publié le 10 octobre dernier.
La cour, basée au Luxembourg, et dont la fonction est de contrôler les dépenses de l’UE a estimé dans son examen annuel qu’au moins 9,03 milliards d’euros du budget en 2023 ont été dépensés d’une manière qui enfreint les règles, ce qui correspond à un taux dit “d’erreur” de 5,6%.
Les taux d’erreur dans les dépenses de l’Union européenne ont atteint un niveau jamais vu depuis la crise financière et la façon dont Bruxelles remboursera les dettes contractées pendant la pandémie, n’est pas claire a déclaré la Cour des comptes de l’UE.
Oui, et le taux d’erreur ne cesse d’augmenter depuis 5 ans. Une tendance jugée “préoccupante” par le président de la Cour des comptes Tony Murphy.
Une sonnette d’alarme sur la gestion financière de l’UE qui souligne la nécessité d’une gestion plus rigoureuse des fonds publics.
Selon la cour des comptes les difficultés se concentrent sur la gestion de l’instrument Next Generation EU - un plan de relance institué pour sortir de la crise du Covid - qui représente 48 des 239,2 milliards dépensés par l’Union européenne en 2023. Au cœur de Next Generation EU, la cour pointe notamment le dispositif de facilité pour la reprise et la résilience (FRR).
Mais ce dispositif est problématique car il est « extrêmement difficile » de suivre les coûts, a déclaré Tony Murphy. Bruxelles devra donc revoir ses dépenses et la Commission a d’ailleurs reconnu qu’il faudrait apporter des améliorations.
Un journal de Giona Melotto et Paul Thorineau