Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Plus d'un million de travailleurs en grève en Angleterre
- Escalade de tensions au Kosovo
- Taxe carbone dans l'Union européenne
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, commençons ce journal en évoquant le mouvement social massif qui prend de l’ampleur au Royaume-Uni : plus d’1 million de travailleurs entament une grève entre les 12 et 31 décembre.
Bonjour Raphaël, oui dans un contexte d’inflation galopante et de flambée des prix de l’énergie, les différents syndicats anglais ont appelé les travailleurs à faire la grève. Les cheminots, les 115 000 employés de la poste [Royal Mail], les bagagistes ou encore les ambulanciers et infirmiers pour n’en citer que quelques-uns, vont débrayer entre ces dates. Les grévistes dénoncent notamment l'inflation qui a atteint 11,1 % en octobre, le taux le plus élevé que le Royaume-Uni ait connu depuis 41 ans. Face à cette hausse du coût de la vie, beaucoup de Britanniques font face à un dilemme : se nourrir ou se chauffer.
Le nouveau Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, répond avec fermeté.
Absolument Raphaël, Rishi Sunak estime que donner raison aux salariés ne ferait qu’augmenter la spirale inflationniste alors qu’il fait de la lutte contre la hausse des prix sa priorité. Le premier ministre a d’ores et déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de négociations possibles avec les syndicats et signale que l’armée sera appelée à conduire les ambulances et à s’occuper des bureaux des passeports dans les aéroports pendant les grèves. Rishi Sunak a également prévu d’étendre les lois afin de maintenir certains services dans les transports et d'interdire les grèves dans d’autres secteurs.
Des grèves historiques qui feront de décembre le pire mois pour les perturbations depuis juillet 1989, sous Margaret Thatcher.
Absolument, les débrayages des membres du secteur ferroviaire, qui ont débuté en juin, constituent la plus grande action du syndicat depuis plus de 30 ans, tandis que pour les infirmières, il s'agit de la première action de grève nationale depuis la création du Royal College of Nursing (RCN) il y a 106 ans. Les grèves sont d’autant plus importantes qu’elles touchent un large éventail de secteurs.
Continuons ce journal en évoquant l’escalade des tensions dans le nord du Kosovo. Ce week-end plusieurs attaques contre la police locale, des barrages routiers, des coups de feu et des explosions ont été signalés.
En effet Raphaël, dans les régions de Zvecan et de Leposavic, des groupes criminels serbes ont bloqué plusieurs routes dans le nord du pays depuis différents endroits et ont tiré à maintes reprises en direction d’unités de police. Il s’en est suivi une riposte de la part des policiers en état de légitime défense. Samedi soir, deux explosions ont également été signalées à Zvecan et d’autres coups de feu à Zubin Potok. Les causes de ces agitations sont liées à la programmation d’élections locales qui ne font pas l’unanimité.
La tenue d’élections locales était prévue le 18 décembre dans les municipalités du nord du Kosovo à majorité Serbe.
Absolument, ces élections devaient avoir lieu suite aux départs de plusieurs représentants de la communauté serbe en novembre qui protestaient contre la décision du gouvernement kosovar d’exiger que la totalité des citoyens du pays adoptent des plaques d’immatriculation émises par les autorités kosovares. Une initiative qui visait les 10 000 Serbes utilisant toujours les plaques émises par l’ex-Yougoslavie et refusant de reconnaître l’indépendance du Kosovo. Le principal parti politique serbe avait déjà annoncé vouloir boycotter ces élections bien avant ces récents évènements. Suite à l’établissement des barrages routiers, la présidente kosovar, Vjosa Osmani a annoncé que les élections seraient reportées à avril 2023.
Le président serbe, Aleksander Vucic a annoncé qu’il enverrait une demande d’autorisation au Force pour le Kosovo et à la force internationale de maintien de la paix menée par l’OTAN pour envoyer l’armée et la police serbes au Kosovo.
Oui le déploiement de membres de l’armée et de la police serbes sur le territoire du Kosovo est justifié par les Serbes en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution prévoit qu'après le retrait, un nombre convenu de militaires et de policiers yougoslaves et serbes seront autorisés à revenir au Kosovo» pour y exercer certaines fonctions. Le gouvernement kosovar conteste cette interprétation en rappelant que ce retour ne peut se faire qu’en période de paix.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell et l’OTAN condamnent ces attaques.
En effet, Josep Borrell demande aux Serbes du Kosovo de retirer immédiatement les barricades et demande à ce que le calme soit rétabli. L’OTAN qui dispose d’une mission de 4 000 membres au Kosovo juge également ces attaques inacceptables et demande à toutes les parties d’éviter les provocations et de contribuer à la stabilité.
Terminons ce journal en évoquant la finalisation des modalités d’une “taxe carbone” aux frontières de l’Union européenne.
Oui Raphaël, avec pour objectif de réduire les émissions de CO2 et de répondre à la politique protectionniste des États-Unis, les 27 États membres se sont donnés rendez-vous à Bruxelles pour mettre en place une taxation du transport de produits polluants. La taxation des importations de l’Union européenne touche majoritairement les cinq secteurs les plus énergivores et émetteurs de CO2, à savoir l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais et l’électricité n’étant pas d’origine nucléaire. Le degré de taxation sera décrété en fonction du bilan environnemental de leur production.
Le but étant également d’éviter les délocalisations hors d’Europe et de maintenir la compétitivité des entreprises et industries européennes.
Absolument Raphaël, cette mesure vise à appliquer aux importations les critères du marché du carbone européen, dans lequel les industriels de l’UE sont obligés d’acheter des “droits à polluer”. Autrement dit, un produit vendu par un pays tiers et écologiquement problématique, donc potentiellement moins cher, sera taxé dès son entrée en Europe. L’espoir qui résulte de cette taxe carbone est d’inciter les partenaires de l’UE à s’engager également dans des processus de production et de fabrication plus durables.
Cette taxe carbone intervient en plein débat sur l’Inflation Reduction Act américain.
Oui pour rappel cette loi protectionniste prise par l’administration Biden prévoit 370 milliards de dollars de subventions pour favoriser les technologies propres. Ces avantages pourraient donc attirer quelques industriels européens à délocaliser leur production outre-Atlantique. L’entrée en application de cette “taxe carbone” est prévue pour 2026 ou 2027.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !