Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- L'Europe s'accorde sur le "Chips Act", un plan pour développer son industrie des puces.
- Dissolution des Soulèvements de la Terre : décision inédite pour un mouvement écolo.
- Point sur le 420ème jour de guerre en Ukraine.
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité en évoquant le nouveau plan européen visant à développer l'industrie des semi-conducteurs en Europe. Le but étant de diminuer la dépendance envers l’Asie dans ce secteur stratégique.
Effectivement, le Parlement européen et les Etats membres de l’UE ont trouvé un accord ce mardi 18 avril visant à développer l’industrie des semi-conducteurs. L’objectif du “Chips Act” est d’atteindre 20% du marché mondial en 2030, soit deux fois plus qu’à l’heure actuelle. Pour atteindre cet objectif, 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés seront mobilisés. L’Union européenne, pourtant à la pointe de la recherche dans ce milieu, a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies.
Les semi-conducteurs sont indispensables pour la construction de nos appareils électroniques.
Absolument, ces semi-conducteurs composent la majeure partie des appareils électroniques que nous utilisons, en commençant par l’ordinateur pour éviter la surchauffe, la tablette ou le smartphone. On en retrouve également dans les radios, les téléviseurs, le matériel médical mais les principaux secteurs d’application des semi-conducteurs sont l’industrie 4.0, l’aéronautique et l’automobile.
L’Europe a subi de plein fouet la pénurie de semi-conducteurs due à la pandémie du Covid et aux tensions géopolitiques autour de la Chine.
Absolument, plusieurs facteurs sont à la source de cette pénurie : l’arrêt de la production dû aux confinements, les sécheresses à Taiwan qui ont impacté la fabrication de semi-conducteurs ou encore l’essor de véhicules électriques. Actuellement, 70% des semi-conducteurs sont fabriqués par la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et Samsung Electronics. Cette pénurie a durement touché l’industrie automobile européenne et a fait prendre conscience de la nécessité de produire en Europe ces composants indispensables.
L’Europe veut donc réduire sa dépendance à l’égard des producteurs asiatiques.
Effectivement, selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’accord de mardi "ouvre la voie à une industrie des puces compétitive (en Europe) et renforcera notre résilience et notre souveraineté numérique". De même, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, ajoute qu’en maîtrisant les semi-conducteurs les plus avancés, l'UE deviendra une puissance industrielle sur les marchés du futur.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant la dissolution du mouvement écologiste les Soulèvements de la Terre en France. Le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin a entamé une procédure de dissolution.
Associations locales, ONG, syndicats, au total ce sont plus de deux-cents collectifs qui sont regroupés autour des Soulèvements de la Terre. Leur but est simple : lutter contre l’accaparement des terres et leur artificialisation, ainsi que tous projets jugés “inutiles et imposés”. Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été au cœur des luttes contre les méga-bassines à Sainte-Soline. Suite au violent affrontement entre CRS et militants, le gouvernement avait annoncé une procédure de dissolution du mouvement le 28 mars dernier.
L’objectif des Soulèvements de la Terre est, selon leurs fondateurs, d’“arracher des terres à l’exploitation capitaliste pour constituer des espaces libérés, propices à une multiplicité d’usages communs, de relations et d’attachements.”
Et pour arriver à ces fins, la désobéissance civile, le blocage et le sabotage sont utilisés. La mobilisation contre les méga-bassines avait causé 200 blessés chez les manifestants, dont 40 grièvement et 47 chez les gendarmes. La Ligue des Droits de l’Homme et l’ONG Human Rights Watch étaient sur place et ont dénoncé une répression policière excessive. Selon la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, “les actes de violence sporadiques de certains manifestants […] ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’État”.
Le gouvernement justifie donc la dissolution du mouvement en évoquant des menaces à l’ordre public.
En effet, les autorités françaises dénoncent de leurs côtés les “exactions fortes contre les forces de l’ordre” et des “appels à l’insurrection”. Une loi de 1936 du code de la sécurité intérieure, initialement créé pour neutraliser les mouvements guerriers ou factieux, a été étendue afin de "lutter contre les agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens”. Cette extension permet aux pouvoirs publics de cibler et sanctionner les associations ou les groupements de fait comme les Soulèvements de la Terre. Face à cette annonce de dissolution, le mouvement alerte face à la tentative de faire baisser l’attention sur les violences meurtrières des autorités et d’étouffer un mouvement politique fédérateur.
Terminons ce journal en évoquant l’actualité du 421ème jour de la guerre en Ukraine. L’Ukraine a reçu des Etats-Unis les premiers systèmes de défense antiaérienne Patriot.
Effectivement, ce mercredi 19 avril, l’armée ukrainienne a bénéficié du système de défense antiaérienne Patriot afin d’aider Kiev à neutraliser les salves de missiles russes sur son territoire. Ces systèmes font partie des plus sophistiqués au monde. Elles ont fait l’objet d’un transfert des armées allemandes et néerlandaises qui disposent de plusieurs exemplaires.
Ces systèmes ont été livrés alors que des drones russes frappent actuellement Odessa.
Absolument, des drones russes de type Shahed-136 ont frappé la région d’Odessa dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 sans toutefois faire de victimes. L’administration militaire du district a félicité les forces de défense qui ont détruit la plupart des drones russes, même si un bâtiment public a été touché.
La guerre se poursuit également de l’autre côté de l’Atlantique puisque le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov est en tournée en Amérique latine.
Oui le but étant, selon le ministre, de construire une “union” contre le “chantage” de l’Occident. Après le Brésil, le Vénézuela a été la deuxième étape de cette tournée américaine. Sergueï Lavrov se rendra prochainement à Cuba et au Nicaragua.
Merci à toutes et tous pour votre attention !
Aujourd'hui c'est un grand jour pour notre rédaction bruxelloise ! Nous souhaitons toutes et tous un joyeux anniversaire à Laura Léger !