Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au Programme :
- Le point fait sur la situation en Ukraine par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son interview aux médias français
- La recommandation de la Commission européenne au Conseil d’ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE avec la Bosnie-Herzégovine
- La question de la libéralisation du travail dominical en Norvège
Ouvrons ce journal en évoquant le point fait sur la situation en Ukraine par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une interview tenue à la veille du débat parlementaire français sur le soutien à Kiev.
Malgré plusieurs revers subis par l'armée ukrainienne face aux forces russes, Volodymyr Zelensky s’est montré plus optimiste quant à l’évolution du conflit qu’il n’avait pu l’être dans les semaines précédentes. Lors d'une interview accordée le lundi 11 mars à la chaîne BFMTV et au quotidien français Le Monde, Volodymyr Zelensky a affirmé, je cite, que "l'avancée de la Russie a été stoppée" dans l’est du pays. Il a également assuré que la situation sur le front s'était considérablement améliorée et était bien plus positive qu’au cours de ces trois derniers mois.
Volodymyr Zelensky a semblé aussi vouloir rassurer les Français alors que le débat sur l’envoi de troupes européennes en Ukraine agite l’hexagone depuis les récentes déclarations d’Emmanuel Macron.
Oui une déclaration qui intervient à la suite des propos du président français Emmanuel Macron, qui avait suggéré, en février, la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine, suscitant une puissante polémique. Le président ukrainien a voulu rassurer déclarant : "Tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français.".
Bien que la situation semble se stabiliser quelque peu pour Kiev après des semaines très compliquées, le président ukrainien a souligné les défis persistants et les incertitudes auxquelles l'Ukraine fait face.
Bien que moins pessimiste qu’au cours des dernières semaines, le président ukrainien s’est refusé à évoquer des perspectives positives, enjoignant à rester réaliste face à la gravité de la situation.
Alors que l’Ukraine fait toujours face à des campagnes de bombardements massives qui touchent notamment Kharkiv, Odessa et Kherson, Volodymyr Zelensky a notamment évoqué la possibilité que de nouveaux approvisionnements militaires russes puissent changer la donne et a insisté sur la nécessité d'une vigilance constante.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant une annonce inattendue de la Commission européenne : celle de recommander au Conseil d’ouvrir les négociations d'adhésion à l'Union européenne avec la Bosnie-Herzégovine.
Oui, une annonce réalisée lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg du mardi 12 mars par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La guerre en Ukraine a beaucoup contribué à relancer le processus d'élargissement de l'UE, vers la Moldavie et l’Ukraine en premier lieu mais aussi vers les Balkans occidentaux.
Pourquoi la recommandation d’ouvrir les négociations d'adhésion à l'Union européenne avec la Bosnie-Herzégovine est-elle inattendue ?
Car le dernier rapport de la Commission sur l'élargissement de l'UE faisait état de progrès limités dans le pays, en particulier dans le domaine des réformes électorales. En outre, la Bosnie-Herzégovine reste un pays très divisé entre la Republika Srpska et la fédération croato-musulmane, unie par un gouvernement central très fragile à Sarajevo. Le dirigeant de la république serbe de Bosnie, Milorad Dodik, allié de Vladimir Poutine et opposé à l'adhésion du pays à l'OTAN, menace d’ailleurs régulièrement de séparer sa république du reste du pays.
Selon Ursula von der Leyen, le pays des Balkans occidentaux a toutefois réussi à démontrer sa capacité à satisfaire aux critères d'adhésion.
Après avoir été candidat potentiel pendant 19 ans, la Bosnie-Herzégovine avait officiellement formulé sa demande d'adhésion en 2016 et s’était vu obtenir le statut de candidat à l'adhésion à l’UE en décembre 2022. La décision de recommander l'ouverture des négociations formelles a été saluée comme une victoire majeure pour la Bosnie-Herzégovine. Elle rejoindra ainsi ses voisins des Balkans occidentaux, tels que la Serbie, le Monténégro, l'Albanie, la Macédoine du Nord, tous à différents stades de leur candidature à l'adhésion.
La présidente de la Commission européenne a souligné que des progrès supplémentaires étaient tout de même nécessaires pour que la Bosnie-Herzégovine rejoigne l'Union.
La prochaine étape pour le pays des Balkans occidentaux sera de voir son ouverture des négociations d'adhésion approuvée à l'unanimité par les États membres de l'UE. Les chefs d'État et de gouvernement se réuniront à Bruxelles les 21 et 22 mars pour discuter de cette recommandation. Toutefois, certains États membres, tels que l'Allemagne et la France, préféreraient que le sommet ne se concentre pas sur l'élargissement, reportant toute décision à après les élections européennes de juin.
Terminons ce journal en nous rendant en Norvège, où la question de la libéralisation du travail dominical suscite un débat animé.
Oui, l'élément déclencheur a été la remise en question d'une ancienne loi datant de 1735 qui empêche le travail le dimanche. Une loi qui entraîne notamment l’obligation aux cinémas de fermer. Le 5 mars, une proposition issue des députés de droite visant à assouplir cette réglementation a été rejetée, soulevant des critiques sur son incohérence. Si certains arguent l'obsolescence d'une loi justifiée par la nécessité de "garantir la vie religieuse et la paix générale", la gauche norvégienne s'oppose quant à elle à la levée de ces restrictions, invoquant des préoccupations liées à la protection des droits des travailleurs.
Au-delà des frontières norvégiennes, l'Europe se trouve divisée en trois approches distinctes en matière de travail dominical.
Oui, certains pays du Sud, tels que la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, maintiennent des législations strictes imposant le dimanche comme jour chômé, bien que ces règles aient été progressivement assouplies. En Irlande et au Royaume-Uni, une approche libérale encourage fortement le travail dominical. Enfin, les pays germanophones comme l'Allemagne et l'Autriche adoptent une rigueur particulière, avec des restrictions sévères, voire une interdiction complète du travail dominical en Autriche.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.