Lundi dernier, une réunion entre les chefs des différents partis politiques qui composent la Nupes était organisée à Paris pour discuter d’une liste unique à gauche aux élections européennes, quelle en a été l’issue ?
Et bien la réunion a été extrêmement courte puisque l’absence de Marine Tondelier et de Fabien Roussel, les chefs respectifs des écolos et des communistes a conduit le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a envoyé une lettre aux chefs de la Nupes pour acter la fin des discussions au sujet des élections européennes. Il n’y aura donc pas une seule liste de gauche pour les européennes mais quatre, et ce alors que les insoumis poussaient fortement pour qu’il n’y en ait qu’une seule.
Pourquoi les partis de gauche ne sont-ils pas parvenu à s’entendre contrairement aux élections législatives de 2022 ?
Ici la grande différence c’est que dès le début, les écologistes ont annoncé vouloir faire cavalier seul. Du fait de leur score en 2019 où ils avaient terminé en troisième position avec 14% des voix, ils estiment que l’union les pénaliseraient alors qu’ils sont capables de faire un bon score tout seul. Par ailleurs, il faut aussi noter que le mode de scrutin pour les élections européennes est complètement différent. En effet, il se déroule en un seul tour et à la proportionnelle, ce qui signifie que contrairement aux autres élections, on assiste moins à un vote utile en faveur d’un parti ou d’un candidat, et surtout les voix sont équitablement réparties en fonction des résultats obtenus. C’est d’ailleurs l’un des arguments phares des écologistes qui rappelle que d’après les sondages, davantage d'électeurs voteraient pour la gauche si chaque parti de la coalition présentait sa propre liste. En effet, le total des 4 listes est donné d’après un sondage Elabe à 32% tandis qu’une seule liste de gauche n’atteindrait que 24%.
Face à ce constat, les différents partis de gauche ont-ils déjà annoncé leurs têtes de listes ?
Pour certains c’est déjà le cas oui ! Les communistes ont ainsi désigné Léon Deffontaines comme leur chef de file pour cette élection. Porte-parole de Fabien Roussel durant la campagne présidentielle de 2022, il a longtemps été le président des jeunes communistes, et cette élection fera vraiment office de test pour lui. De leur côté les verts ont intronisé Marie Toussaint actuellement député européenne. Elle prend la suite de Yannick Jadot qui était tête de liste en 2019 et qui est devenu sénateur de Paris il y’a quelques semaines. Pour les autres partis, même s’il n’y a pas encore eu d’annonces officielles, Manon Aubry devrait à priori reprendre la tête des insoumis, tandis que Raphaël Glucksmann tête de liste PS en 2019 a déjà annoncé qu’il souhait se représenter.
Et qu’en est-il des autres partis ? Sont-ils tous déjà sur la ligne de départ pour la campagne ?
Alors là aussi c’est très variable ! Si on regarde à l’extrême droite de l’échiquier politique français, il semblerait que oui puisque Reconquête a annoncé que Marion Maréchal Le Pen serait tête de liste tandis que le Rassemblement national repart avec Jordan Bardella comme en 2019, année où il avait d’ailleurs réussi à terminer devant la liste du président de la République emmené par Nathalie Loiseau. Du côté de la majorité justement, plusieurs noms circulent comme ceux du commissaire Thierry Breton, de la secrétaire d’Etat à l’Europe Laurence Bonne ou encore du secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné, mais aucun n’a encore officiellement déclaré sa candidature. S’agissant des Républicains, on devrait également en savoir plus dans les prochaines semaines. Si François-Xavier Bellamy, qui avait mené la liste en 2019 part favori, Eric Ciotti le président du parti n’a pas encore arrêté son choix définitif.
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