Au cœur des élections européennes

La France comptera deux eurodéputés supplémentaires en 2024 !

La France comptera deux eurodéputés supplémentaires en 2024 !

Le mercredi 13 septembre dernier, les eurodéputés ont adopté un texte pour augmenter le nombre de députés européens en vue des prochaines élections en 2024, Matthieu Maillard nous explique ce que cela change.

Depuis que le Royaume-Uni a quitté l’UE en 2020, le nombre d’eurodéputés avait été ramener à 705, mais pour les élections 2024, ce chiffre va augmenter et il y’en aura donc 720. La France profite d’ailleurs de la situation, puisqu’elle disposait à ce jour de 79 députés, et avec l’adoption du texte elle en a désormais 81. Ce n’est pas le seul pays a profiter de cette augmentation, puisque onze autres états membres de l’UE ont vu leur nombre de parlementaires augmentés. Tout comme la France, l’Espagne et les Pays-Bas héritent de deux sièges. Les autres pays bénéficiaires de cette réforme seront la Pologne, la Belgique, l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la Slovaquie, l’Irlande, la Slovénie et la Lettonie.

Et comment se fait cette répartition ? Pourquoi les 27 pays de l’UE n’ont-ils pas tous le même nombre de députés européens alors qu’ils ont le même nombre de commissaires ?

 Contrairement au collège des commissaires, la répartition des sièges au Parlement européen se fait en fonction de la taille de la population du pays concerné. Actuellement, c’est donc l’Allemagne qui possède la plus importante délégation avec 96 membres, suivi de la France qui en comptera bientôt 81. L’Italie complète le podium avec 76 eurodéputés. Toutefois, le Parlement assure un nombre minimum d’eurodéputés pour les plus petits pays. Ainsi, Malte ou le Luxembourg qui ont pourtant une population largement inférieure au million d’habitants, dispose de six sièges. Il faut quand même noter qu’en moyenne, un eurodéputé maltais représente dix fois moins de concitoyens (environ 86 000) que son homologue allemand (environ 867 000). Mais tout cela permet aux pays les moins peuplés de se sentir représenter.

Une fois élus, les eurodéputés restent-ils avec ceux de leur pays ou se répartissent-ils avec les élus des autres pays dans des groupes politiques ?

Ils se répartissent selon leur affinité politique ! Il y’a d’ailleurs sept groupes politiques différents au sein du parlement européen, mais pour en créer un ce n’est pas si simple. En effet il faut au minimum 23 députés européens originaires d’au moins 7 Etats membres de l’UE (un quart des Etats membres). Les eurodéputés peuvent ensuite décider de former un nouveau groupe ou d’en changer à tout moment pendant la législature. Aucun groupe ne dispose aujourd’hui d’une majorité absolue au Parlement européen, mais celui qui a le plus grand nombre de députés européens est le Parti populaire européen qui est situé à droite de l’échiquier politique, et qui compte 177 sièges. Si l’on considère la répartition par nationalités, les 30 parlementaires de la délégation allemande représentent le plus grand bloc de ce groupe. La délégation française, composée de 8 élus appartenant aux Républicains (LR), avait enregistré un fort recul par rapport à la législature précédente où elle comptait 20 eurodéputés. Suivent de près les sociaux-démocrates qui en ont 143, et où L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne représentent les délégations nationales numériquement les plus importantes, avec respectivement 21, 17 et 16 membres. Le troisième grand groupe c’est « Renew » qui en compte environ une centaine, En termes de délégations nationales, les Etats membres les plus représentés au sein de ce groupe sont la France (avec 23 élus), l’Espagne et la Roumanie. C’est d’ailleurs le français Stéphane Séjourné qui est le président du groupe au Parlement européen, et qui est également le secrétaire général de Renaissance en France qui préside le groupe.

Et parmi tous ces groupes où se situent les 79 eurodéputés français ?

Lors des dernières élections qui se sont tenues en 2019, l’extrême droite avait obtenu 23 sièges, tout comme les centristes emmenés par Stéphane Séjourné. Les verts, de leur côté, avaient obtenu 14 sièges, tandis que les Républicains et le PS avaient sauvé les meubles en obtenant respectivement 8 et 6 sièges. La France insoumise avait elle aussi franchie la barre fatidique des 5% en dessous de laquelle il n’est pas possible d’avoir d’élus et avait obtenu six sièges.

Sources :

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.