Smart cities, smart citizens

Pérégrinations à travers l'Europe des villes intelligentes

Image Pexels par Pixabay Pérégrinations à travers l'Europe des villes intelligentes
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Bonjour Christine Le Brun, nous vous retrouvons en cette rentrée pour continuer à parler de villes intelligentes. Pouvez-vous nous rappeler ce que vous entendez derrière ce terme et nous dire comment vous avez choisi d’aborder vos chroniques cette année ?

Bonjour Laurence, tout d’abord, je tiens à vous dire que je suis ravie de reprendre nos échanges. L’année dernière, nous avons abordé tout un tas d’aspects de la smart city. Sous des angles technologiques bien sûr, qui impliquaient des objets connectés, des réseaux, de la data, des plateformes de données, des jumeaux numériques ou encore des hyperviseurs urbains. Je vous ai aussi parlé de certains aspects réglementaires, comme le RGPD, le Règlement Général pour la Protection des Données et de comment l’Europe travaillait pour mettre en place un cadre juridique qui à la fois, favorise l’innovation, et protège les intérêts des citoyens. Enfin, nous avons à plusieurs reprises évoqué que l’intelligence ne passait pas toujours par la technologie. Du moins pas uniquement, et jamais si on fait les choses sans réfléchir avant aux usages, et aux usagers finaux.

En effet, j’ai retenu que smart city et ses applications sont souvent affaire d’écosystème. 

Oui, c’est l’aspect sans doute le plus important de la smart city. On est aujourd’hui assez loin du fantasme de la ville où tout serait connecté, qui capterait un tas d’informations et dont on ne contrôlerait pas bien ce qui est fait avec. La smart city sert de nombreux enjeux transversaux, comme l’environnement, la transition climatique, la mobilité ou encore le vieillissement de la population. Tous ces sujets sont non seulement imbriqués les uns avec les autres, mais en plus, ils nécessitent la participation de nombreuses parties prenantes, parmi lesquelles les collectivités, les citoyens, les associations, les fournisseurs de services ou de solutions. Tout ce petit monde doit dialoguer pour imaginer des projets utiles, qui s’appuient sur la technologie pour servir les grands enjeux, et s’assurer qu’on répond bien aux besoins.

Oui, et à l’ère de l’intelligence artificielle à toutes les sauces, c’est important de rappeler cet aspect collaboratif n’est-ce pas ?

C’est le paradoxe du moment. Nous sommes de plus en plus connectés, mais notre vie est de plus en plus virtuelle, réseaux sociaux en tête. Par certains aspects, le numérique et nos smartphones en particulier, qui sont censés nous rapprocher, nous éloignent les uns des autres. Le débat, la concertation, la recherche de compromis et de solutions communes semblent parfois de plus en plus difficiles. Or quand on parle de sujets comme la décarbonation, la densification, l’adaptation au changement climatique, l’implication de toutes les parties est nécessaire, en particulier celle du citoyen, qui attend beaucoup de la force publique et lui demande de plus en plus de comptes.

C’est donc cette diversité d’initiatives et ces différentes formes d’intelligence que vous voulez nous faire toucher du doigt, en nous présentant des projets divers mis en place dans les villes européennes ?

Tout à fait Laurence. L’année dernière, je vous parlais de solutions ou d’outils pour faire une smart city et occasionnellement je citais de projets mis en œuvre ici ou là. Cette année je vais faire l’inverse : vous faire voyager à travers l’Europe, m’arrêter dans des villes et vous présenter la manière dont elles abordent le sujet, les projets qu’elles mettent en œuvre, et décoder pour vous en quoi c’est intelligent. Et il ne sera pas toujours question de technologie. Ce qui est important, c’est que cela réponde à une problématique et fasse évoluer les choses dans le bon sens.

Un petit tour d’Europe sur Euradio, on a hâte d’y être ! Et pouvez-vous nous donner un avant-goût du roadbook ?

Alors il faut évidemment laisser la surprise à nos auditeurs, mais je peux déjà vous dire que nous commencerons en Finlande, passerons par la Roumanie, que nous parlerons de mobilité à Londres, d’énergie à Hambourg, ou encore d’un projet artistique très particulier mêlant nuages, data et environnement. Et pour le reste, j’ai déjà plein d’autres idées !

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.