Retrouvez chaque semaine la semainière de Quentin Dickinson sur euradio. L'occasion de découvrir la diplomatie et l'actualité européenne sous un nouvel angle.
Alors, Quentin Dickinson, avez-vous passé une bonne semaine ?...
Plutôt, oui, car loin de Gaza et de l’Ukraine, les rouages des institutions européennes ont continué à tourner avec une louable régularité.
Vous me disiez que vous aviez été marqué en particulier par un événement officiel la semaine dernière, alors : de quoi s’agissait-il ?…
Cet événement était incontestablement peu fréquent : un souverain belge régnant qui intervient devant le Parlement européen. Peu fréquent, puisque le seul exemple précédent remonte à 1987 et le discours de feu le Roi Baudouin face aux eurodéputés à STRASBOURG. Son neveu et indirect successeur, le Roi Philippe, a surpris plus d’un élu par le caractère direct et dépourvu de périphrases diplomatiques de son propos.
Ainsi le Roi des Belges n’a-t-il pas caché sa profonde préoccupation face aux tendances autocratiques croissantes, qu’on peut en effet constater notamment sur le continent européen et en Amérique du Nord. Il a aussi reconnu la très regrettable perte de confiance dans les institutions démocratiques.
Et de lancer un avertissement solennel : « L’être humain », a-t-il déclaré, « doit demeurer la mesure de toute chose, et ne peut être la possession d’un État, ou être utilisé pour servir la gloire d’un dirigeant, d’une seule religion ou d’une seule ethnie ». Les intéressés se reconnaîtront.
Mais l’actualité, c’est malgré tout aussi les obstacles délibérément placés en travers de la navigation de commerce dans le Détroit d’ORMOUZ, Quentin Dickinson…
Alors qu’à l’initiative de l’Iran et de ses affidés houthis, les attaques par drone et les actes de piraterie dans les eaux internationales de la Mer rouge perturbent de façon croissante la sécurité de la marine marchande, il faut noter le remarquable bilan d’activité de l’opération navale européenne (nom de code : Aspidès) : au cours des sept dernières semaines, les frégates de plusieurs marines de pays de l’UE auront escorté soixante-huit cargos et repoussé onze attaques.
Alors, Quentin Dickinson, il se dit que vous suivez toujours à la trace un personnage dont vous nous avez régulièrement entretenu ces dernières années…
Vous attendiez des nouvelles de notre vieil ami Elon MUSK ? En voici : devant la chute de la valeur boursière de TESLA, notre homme se sépare de plus de 10 % de ses salariés, soit 14.000 personnes, qu’il a élégamment avisées de leur sort par un courriel collectif. M. MUSK estime que ses gens comprendront la décision qui « permettra de repartir en pleine forme et de s’attaquer goulûment à la prochaine phase de croissance ». On ne lui connaissait pas autant d’humour.
Mais l’automobile, ce n’est pas seulement Elon MUSK…
Toujours en effet dans le domaine de l’automobile, le Conseil des ministres de l’UE, en accord avec le Parlement européen, a précisé les futures normes Euro-7 qui poursuivront la limitation progressive de la pollution de l’air par les véhicules routiers. En gros, pour les voitures de tourisme et les utilitaires légers, les normes Euro-6 actuelles restent en vigueur, avec cependant une exigence davantage contraignante pour ce qui est des particules solides. Pour les poids-lourds : camions et autocars, l’étau se resserre davantage, notamment s’agissant des particules émises au moment du freinage par les pneus et par les garnitures de frein, ou encore pour ce qui est de l’émission de protoxyde d’azote, mieux connu sous le nom de gaz hilarant, mais, en tant que produit expulsé par les tuyaux d’échappement, qui s’avère à fort effet de serre. On notera aussi des normes assez strictes qui assureront une durée d’usage minimum que devront garantir les constructeurs, en kilométrage comme en nombre d’années. Le millésime-pivot d’Euro-7 reste 2035. Il est intéressant de voir enfin admis par l’Union européenne que la pollution des véhicules n’est pas simplement mesurée par ce qui sort des tuyaux d’échappement. Cela élargit fortement le débat, ce qui ne saurait être un mal.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.