Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.
Au programme du jour :
- les nouvelles règles adoptées par le parlement européen, pour des produits plus durables et contre le greenwashing.
- L’adoption par la commission de l’environnement de recommandations pour lutter contre la fast fashion.
- Le Conseil de l’Union européenne, qui appelle à impliquer les jeunes dans le développement d’un futur plus durable pour l’Europe.
- Le Nutri Score : un rapport de plus de 300 médecins.
Bonjour à toutes et à tous, ouvrons ce journal des institutions européennes en revenant sur les nouvelles règles adoptées par le parlement européen pendant la dernière session parlementaire, pour des produits plus durables et contre le greenwashing.
Bonjour à toutes et à tous, le parlement européen a en effet adopté cette nouvelle proposition de directive de la Commission européenne, qui vise avant tout à éclairer les consommateurs sur leurs achats et les inciter à faire des choix plus respectueux de l’environnement.
Cette proposition fait partie du premier paquet législatif sur l’économie circulaire de l’Union, au même titre que le règlement sur l’écoconception et que la stratégie pour des textiles durables et circulaires.
Et que contient cette proposition ?
La proposition vise notamment à lutter contre le greenwashing, une pratique qui consiste à soutenir à tort qu’un produit est écoresponsable.
Elle prévoit donc d’interdire aux produits de se prétendre “écologiques” ou “respectueux de l’environnement” si cette affirmation n’est pas accompagnée de preuves.
Les allégations s’appuyant uniquement sur une compensation carbone, du type “neutre en carbone”, seront aussi interdites.
La proposition prévoit aussi de lutter contre l’obsolescence prématurée.
Absolument : non seulement les producteurs n’auront plus le droit de prévoir un dysfonctionnement prématuré de leurs produits, mais ils devront aussi faire en sorte que leurs produits continuent à fonctionner correctement avec des pièces de rechange même issues d’une autre entreprise.
Les eurodéputés envisagent aussi de n’autoriser que les labels de durabilité officiels, établis par des autorités publiques.
D’ailleurs, le parlement propose la création d’un nouveau label indiquant la durée de garantie réglementaire et la durée des éventuelles extensions de garantie.
Verdict dans quelques mois, le temps que le Parlement et les États membres négocient ensemble le fin mot de la loi.
Continuons ce journal en évoquant une thématique voisine, l’adoption par la commission de l’environnement de recommandations pour lutter contre la fast fashion.
Oui, mais cette fois-ci, les eurodéputés s’attaquent à l’offre : la rapporteure du dossier, Delara Burkhardt, rappelle que les consommateurs ne peuvent pas à eux seuls réformer le secteur textile mondial par leurs habitudes d’achat.
Cette démarche fait justement suite à la stratégie de l’Union pour des textiles durables et circulaires que nous avons évoqué plus tôt, qui a été adoptée en 2022 et qui vise à répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels le secteur est confronté.
Et en quoi consiste ce rapport d’initiative ?
Avec ce rapport, les eurodéputés veulent aller vers un système contraignant où les vêtements dureraient plus longtemps et seraient plus facile à réparer et recycler, tout en respectant les droits humains, sociaux, et du travail.
Dans ses recommandations, le parlement soutient notamment l’interdiction de la destruction des produits textiles invendus et retournés, et la mise en place de règles claires pour lutter contre le greenwashing.
Il invite aussi la Commission européenne et les États membres à adopter une définition claire de la fast-fashion.
Il évoque enfin l’idée d’un "passeport numérique du produit", qui permettrait au consommateur, mais aussi au réparateur et au recycleur, de trouver des informations sur ses matériaux et sur sa traçabilité, sous forme de QR code.
Le rapport devrait être adopté avant l’été en plénière.
Tournons-nous maintenant vers le Conseil de l’Union européenne, qui appelle à impliquer les jeunes dans le développement d’un futur plus durable pour l’Europe.
Oui : ce 15 mai, les ministres des 27 se sont rencontrés pour un Conseil “Éducation, jeunesse, culture et sport”. Ils ont conclu à une nécessaire implication de la jeunesse dans l’élaboration de politiques pour un avenir plus durable, en affirmant que l’Union européenne devrait faire plus pour inclure ceux qu’elle qualifie “d’acteurs clés” dans l’élaboration de ces politiques.
Ce constat n’est pas nouveau ;
Non, et en réalité, cette déclaration fait écho aux engagements notamment pris par les institutions lors de l’Année européenne de la jeunesse en 2022. À cette occasion, ils réaffirmaient leur engagement à prendre en compte la jeunesse dans l’élaboration de leurs politiques, et à augmenter leur participation à ces processus.
Le Conseil appelle donc la Commission et les États membres à chercher des moyens d’y parvenir, à promouvoir à l’échelle plus locale l’échange avec les jeunes sur les questions d'inclusion sociale et de développement durable, et à intégrer une dimension jeunesse à toutes les politiques européennes.
Terminons ce journal en évoquant le Nutri Score : un rapport de plus de 300 médecins appelle la Commission à respecter ses engagements et à proposer un étiquetage harmonisé du Nutri-score.
Oui, dans sa feuille de route pour une alimentation durable "Farm to fork", la Commission européenne s’était engagée à mettre en place un étiquetage nutritionnel commun aux vingt-sept Etats membres avant la fin 2022, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui : l’affichage du Nutri-score sur les étiquettes, qui note la composition des produits alimentaires selon une note de A à E et un code couleur, n’est obligatoire que dans certains pays européens.
Et pourquoi soutenir à ce point l’harmonisation du Nutri-score ?
Si les 320 professionnels de santé signataires militent pour que le Nutri-score soit généralisé, c’est parce que selon eux, il s’agit d’un outil de santé public rigoureux en termes scientifiques, et efficace en matière de prévention de santé publique.
Le rapport synthétise les connaissances scientifiques autour de ce label, en essayant de le rendre le plus accessible possible au grand public mais surtout aux acteurs politiques.
Mais aujourd’hui, cette harmonisation risque de devoir attendre la prochaine législature faute d’initiative de la part de la Commission qui craint que le texte ne puisse pas être voté.
Et qu’est ce qui bloque la Commission ?
L’Italie, tout d’abord, qui craint que le Nutri-score menace les produits de sa gastronomie nationale. Des pays comme la Hongrie ou Chypre lui emboîtent le pas. Mais derrière la position de l’Italie, on trouve aussi un fort lobbying de la part d'industriels qui eux aussi craignent pour l’attractivité de leurs produits.
Face à ces blocages la Commission semble retarder la proposition, au risque de devoir patienter jusqu'en 2024.
Merci à toutes et tous pour votre attention !