Chaque vendredi, l'équipe d'euradio à Bruxelles décrypte l'actualité et le travail d'une institution européenne.
Au programme :
- Le sommet du Conseil Européen et l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Bosnie- Herzégovine
- Le retour du nucléaire dans l’UE à l’occasion du sommet international sur l’énergie nucléaire.
- Une nouvelle norme sur les batteries électriques des voitures.
Ouvrons ce journal en évoquant le Sommet européen du 21 mars, lequel a ouvert la voie aux négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine.
Oui, les vingt-sept ont en effet autorisé l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Bosnie, qui avait préalablement été recommandée par la Commission européenne le 12 mars. La guerre en Ukraine a beaucoup contribué à relancer le processus d'élargissement de l'UE, vers la Moldavie et l’Ukraine en premier lieu mais aussi vers les Balkans occidentaux. Charles Michel, le président du Conseil européen, a salué cette décision en adressant ses félicitations à la Bosnie et en affirmant que sa place était au sein de la famille européenne.
Il a toutefois souligné que des défis importants attendent ce pays des Balkans.
Oui, la route de la Bosnie vers l'adhésion à l'UE s’annonce très longue et complexe, comme en témoignent les négociations en cours avec d'autres pays des Balkans tels que la Serbie, le Monténégro, l'Albanie et la Macédoine du Nord. La Bosnie devra s’engager dans un processus de profondes réformes internes si elle veut voir ces négociations avancer. Si le Parlement bosnien a récemment adopté une législation contre le blanchiment d'argent - une exigence formulée par Bruxelles - ainsi qu'une loi visant à prévenir les conflits d'intérêts au sein des institutions, Sarajevo doit aussi faire de gros efforts pour faire évoluer son système judiciaire et de la législation électorale.
En outre, la Bosnie fait face à une menace sécessionniste constante.
Oui, la Bosnie reste un pays très divisé entre la Republika Srpska et la fédération croato-musulmane, unie par un gouvernement central très fragile. Le dirigeant de la république serbe de Bosnie, Milorad Dodik, allié de Vladimir Poutine, et opposé à l'adhésion du pays à l'OTAN, menace d’ailleurs régulièrement que sa république fasse sécession du reste du pays.
Poursuivons ce journal en évoquant le sommet international sur l’énergie nucléaire qui s’est tenu jeudi matin à Bruxelles.
Annoncé à l’occasion de la COP 28 à Dubaï et organisé par l’agence internationale de l’énergie atomique et la Belgique, ce sommet, portait sur la relance du nucléaire civil. Depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, et malgré les craintes d’un accident notamment dans la plus grande centrale d’Europe, celle de Zaporijjia en Ukraine contrôlée actuellement par les Russes, le contexte a bien changé. Présenté comme une des solutions au réchauffement climatique, le nucléaire à aujourd’hui le vent en poupe. Pour rappel, selon l'agence internationale de l’énergie, la capacité nucléaire devrait plus que doubler d'ici à 2050, pour atteindre le niveau de zéro émission nette.
Et symbole du volontarisme européen sur la question : la présence de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen aux côtés de certains États membres.
Le contexte de la guerre en Ukraine d’une part et de l’accélération du changement climatique de l’autre, a ravivé le débat dans les institutions européennes. La présidente de la Commission se dit, je cite, “convaincue que dans les pays qui sont ouverts à la technologie, les technologies nucléaires peuvent jouer un rôle important dans la transition vers les énergies propres” . Elle a également souligné l’importance de “préserver notre sécurité énergétique et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés”
Mais les vingt-sept sont divisés sur la question.
La France, premier producteur européen d'énergie nucléaire, encourage à investir d’avantage pour atteindre les objectifs climatiques que l’UE s’est fixés.
Sous l’impulsion française, des pays qui, jusqu'alors, n'étaient pas de grands producteurs d'énergie nucléaire ont récemment augmenté leur production. En 2022, la production de la Hongrie a augmenté de 17%, celles des Pays-Bas et de la République tchèque de près de 20%.
Mais les États membres ne sont pas unanimes sur la question comme en témoigne l’absence de Berlin. Pour rappel, l'Allemagne a tourné définitivement la page du nucléaire en avril 2023 avec la fermeture de ses trois dernières centrales.
Terminons ce journal en évoquant le vote cette semaine par le Parlement européen d’une nouvelle norme sur la durée de vie minimale des batterie électriques
Oui le parlement européen européen a voté en faveur d’une nouvelle norme Euro 7. Un vote à 297 voix contre 190. Une norme qui est un peu plus dure que l’ancienne Euro 6, mais toutefois moins contraignante qu’imaginée au départ.
Enfin, l'Europe a également décidé de lancer un passeport environnemental qui accompagnera toutes les voitures.
Oui ce passeport doit reprendre les renseignements quant aux émissions polluantes et de CO² des véhicules, de leur consommation de carburant ou d’énergie électrique, de leur autonomie etc.
Les constructeurs devront aussi veiller à l’inviolabilité des dispositifs de contrôle des émissions, afin d’empêcher un nouveau Dieselgate. Le Conseil européen doit encore valider ces dispositions pour qu’elles puissent être mises en application.
Un journal de Paloma Biessy et Joris Schamberger.