L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 06 janvier 2023

L'Europe au plus près - Vendredi 06 janvier 2023

Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.

Cette semaine revenons ensemble sur l’actualité du Conseil de l’Union européenne, conseil qui réunit en son sein les ministres des différents États membres. Le 31 décembre dernier, Prague a laissé sa place à Stockholm à la présidence tournante du Conseil. L’occasion de dresser un bilan de ces six mois de présidence tchèque. 

En effet le gouvernement tchèque a dû faire face à plusieurs crises d’envergures ces 6 derniers mois : la guerre en Ukraine d’abord et la crise énergétique qui en découle. Deuxième sujet d’importance capitale en Europe, les négociations du Green Deal et notamment celles autour du paquet Fit for 55. En dirigeant les discussions autour de ces thématiques, le ministre tchèque des affaires européennes Mikuláš Bek déclarait dans une conférence de presse que le pays avait réussi à “jouer un rôle actif au cœur de l’Europe” et modifier sa position de simple “satellite hongrois”, l’ancien gouvernement tchèque ayant longtemps aligné ses positions sur celles de Budapest.   

Les Tchèques ont surpris leurs partenaires par les talents de négociateurs de leur délégation. Des talents notamment mis à profit dans les négociation pour les affaires touchant à l’énergie.

Oui et particulièrement en ce qui concerne les accords de plafonnement des prix de l’énergie, l’achat commun de gaz et la solidarité en cas de coupure d’approvisionnement en gaz. A l’avenir, les accords obtenus sous présidence tchèque devraient améliorer la position de négociation des pays de l’UE sur les marchés mondiaux et garantir un processus plus fluide de remplissage des installations de stockage de gaz pour les hivers prochains. 

Les négociations sur le soutien financier à l’Ukraine ont connu quant à elles un succès plus limité Laura.

Absolument, les négociations sur le soutien financier à l’Ukraine ont connu plusieurs rebondissements. En cause, le véto posé par la Hongrie sur l’attribution d’un soutien de 18 milliards d’euros à Kiev. Un véto destiné à faire pression sur Bruxelles afin de toucher des fonds de cohésion. Après plusieurs semaines de vives tensions sur ce dossier, la Hongrie a finalement levé son véto : l'attribution de ce soutien financier sera prélevée sur le budget européen de cette année pour être versée à Kiev. 

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Continuons ce journal en évoquant le successeur de la République Tchèque à la présidence du Conseil de l’Union européenne : la Suède qui, tout comme sa prédécesseure, est engagée pour 6 mois à la présidence du Conseil. 

Oui le nouveau gouvernement de coalition de droite au pouvoir à Stockholm, élu en septembre et dirigé par le Premier ministre Ulf Kristersson, a d’ores et déjà fait part de ses priorités : faire respecter les droits fondamentaux de l’UE, garantir la sécurité et la compétitivité, assurer la transition écologique et maintenir l’unité politique forgée à la suite de l’invasion russe en Ukraine. En matière de sécurité, les Suédois veulent s’assurer que les pays de l’UE maintiennent leur soutien économique et militaire à l’Ukraine.

Une inquiétude règne cependant dans le cercle des experts et des diplomates quant à l’influence que pourrait avoir les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite et eurosceptique, sur la présidence suédoise.

Oui le gouvernement de coalition de centre droit est soutenu par ce parti d’extrême droite qui pourrait peser sur les débats européens notamment sur des thèmes tels que la lutte contre le changement climatique et le respect de l’Etat de droit. Sur cette dernière par exemple et malgré la volonté du premier ministre d'œuvrer pour le respect de l’État de droit, les Démocrates de suède ont quant à eux fait opposition à la suspension des fonds européens aux pays qui ne respectent pas les principes de l’Etat de droit, comme la Hongrie. 

En ce qui concerne la question du climat, les Démocrates de Suède risquent d’être un frein aux ambitions climatiques européennes.

Oui, le président des Démocrates de Suède, Jimmie Akesson, a déclaré à la télévision qu’il n’existait aucune preuve scientifique d’une crise climatique. Et sa vision pèse sur le gouvernement de coalition puisque d’importantes coupes budgétaires ont été effectuées dans le domaine de l’environnement et de la lutte contre les dérèglements du climat en Suède. L’ancienne première ministre suédoise s’interroge donc sur la manière par laquelle le Premier ministre Kristersson fera respecter les objectifs climatiques européens alors même qu’il “renonce aux siens”. 

Continuons ce tour de l’actualité en se tournant du côté de la Croatie cette fois-ci. Un début d’année mouvementé pour le pays qui vient de faire son entrée dans l’espace Schengen et la zone euro. 

En effet, en décembre dernier les ministres de la Justice et de l’Intérieur des différents États membres réunis à Bruxelles avaient voté pour l’élargissement de Schengen à la Croatie à partir du 1er janvier 2023. Une nouvelle étape importante de franchie pour l’intégration complète de ce pays à l’Union européenne alors que le pays avait déjà reçu, en juillet dernier, le feu vert pour adhérer à la zone euro, dès le 1er janvier également. Le pays est ainsi devenu le 20ème membre de la zone euro et le 27ème pays à intégrer la zone de libre circulation des personnes en Europe ce premier janvier. 

Le passage à l’euro représente une opération logistique majeure pour ce petit pays des Balkans. 

Oui effectivement, et une logistique qui donne du fil à retordre à Zagreb. Depuis le passage à l’euro il y a quelques jours, les consommateurs ont vu les prix flamber dans le pays. Une conséquence attendue, mais que le gouvernement déplore. Le ministre croate de l’Économie Davor Filipović expliquait que les chaînes de magasins ont augmenté les prix chaque mois depuis l’annonce du passage à l’euro, et qu’elles augmentent à nouveau les prix depuis le 1er janvier. Une situation qui agace le gouvernement, qui exige au secteur commercial une baisse des prix en mettant sur la table des négociations un éventuel gel des prix sur certains produits.