Bienvenue dans cette édition de l'Europe au plus près sur euradio où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne. Aujourd'hui, nous revenons sur l’actualité du Parlement européen.
Les 705 députés du Parlement européen ont adopté la semaine dernière trois résolutions sur le respect des droits humains en Afghanistan, au Bélarus et en République démocratique du Congo.
Bonjour Félix, oui le parlement s’est d’abord concentré sur la situation des droits humains en Afghanistan, et plus particulièrement la détérioration des droits des femmes et les dernières attaques contre les établissements scolaires. La régression stupéfiante des droits des femmes et des filles sous le régime des Talibans de retour au pouvoir à Kaboul depuis août 2021 est qualifié par les eurodéputés comme s’apparentant à un apartheid de genre. Les députés demandent donc aux autorités afghanes de veiller à ce que les femmes puissent à nouveau participer activement à la vie publique, sans quoi les relations avec la communauté internationale seront tout bonnement impossibles.
En ce qui concerne le Belarus, la résolution dénonce particulièrement la répression de l’opposition démocratique.
Absolument, le Parlement européen a condamné les peines injustifiées et politiquement motivées à l’encontre de plus de 1400 prisonniers politiques au Bélarus. Les eurodéputées demandent également au régime du dictateur bélarusse Alexandre Loukachenko d’assurer la libération du lauréat du prix Nobel de la paix 2022, Ales Bialiastki, avant la cérémonie de remise du prix à Oslo le 10 décembre. Le texte du Parlement explique aussi que le président bélarusse partage avec la Russie la responsabilité des crimes de guerre en Ukraine. Les députés appellent donc une fois de plus la Commission et les pays de l’UE à imposer les mêmes sanctions au Belarus qu’à celles imposées à la Russie.
Dernier pays mis en cause dans cette résolution, le Congo où l’escalade du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) force le déplacement de milliers de personnes.
Oui, les députés dénoncent les menaces et les violations des droits humains, particulièrement ciblées sur les femmes et les filles. Le Parlement condamne les agressions des groupes armés et demande au groupe paramilitaire du M23 de se retirer et de se désarmer. De plus, il demande également au Rwanda de ne pas soutenir les rebelles du groupe armé M23, et à tous les gouvernements concernés de veiller à ce qu’aucun accord politique ne comporte d'amnistie pour les responsables de crimes graves. La résolution appelle l'UE et ses États membres à imposer des sanctions contre les auteurs des violations des droits humains dans l'est de la RDC.
Continuons ce journal en nous intéressant aux nouvelles règles appelées à être plus « strictes » sur le transfert des déchets.
Oui, ce jeudi, la commission parlementaire de l’environnement a adopté un rapport de la commission sur « la réforme des procédures et des mesures de contrôle de l'UE en matière de transferts de déchets. ». Ce texte vise à développer des protocoles et des mesures de contrôle pour les transferts de déchets, en se basant sur leur origine, leur destination ainsi que sur le type de déchets transférés. En 2020, les exportations de déchets de l'UE vers les pays tiers ont atteint 32,7 millions de tonnes, ce qui représente environ 16 % du commerce mondial des déchets.
La question du transfert des déchets avait créé la polémique en 2019.
En 2018, la Chine qui à l’époque traitait les 2/3 des déchets plastiques mondialement produits, avait décidé d'arrêter ce type d’importations. Résultat, la Malaisie a récupéré une grande partie de ce plastique, et croule aujourd’hui sous une montagne de déchets. En 2019 des images d’immenses décharges à ciel ouvert comportant des déchets européens avaient fuité, entraînant une importante polémique. Cette même année, la France avait exporté 18000 tonnes de plastique dans le pays. Face à cette situation des manifestations locales ont eu lieu en Malaisie pour dénoncer le cynisme des pays occidentaux qui je cite “se débarrassent de leurs ordures loin de chez eux ». Autre conséquence, la pollution aux particules fines plastique a fortement augmenté dans le pays.
Et en quoi le nouveau règlement voté par le parlement aura-t-il un impact pour limiter ce genre de situation ?
Premièrement, il interdit les transferts au sein de l'UE de tous les déchets destinés à être éliminés, qui ne pourront être autorisés que dans certains cas, dûment justifiés. Deuxièmement, il vise à renforcer les règles régissant les exportations de déchets en dehors de l'UE, avec notamment l’interdiction d’exporter des déchets dangereux de l'UE vers des pays non membres de l'OCDE.Les députés ont également insisté pour la création d'un mécanisme européen de ciblage et de prévention des transferts illégaux de déchets.
Terminons ce journal en évoquant les propositions adoptées par les députés concernant le soutien des droits électoraux pour les citoyens européens résidant dans un autre pays européen.
En effet, cette proposition émane directement de la Commission qui cherche à augmenter le nombre d’électeurs et de candidats en facilitant l’accès au vote de 11 millions de citoyens européens en âge de voter résidant dans un autre État membre de l’Union. La commission des affaires constitutionnelles a donc adopté des projets de propositions visant à rendre les élections européennes "plus accessibles, plus compétitives et plus européennes".
À ces fins, les députés demandent l’introductions de plusieurs obligations dans tous les Etats membres.
Absolument parmi celles-ci on peut citer notamment l’obligation de permettre l’inscription sur les listes électorales dès que l’électeur enregistre son changement de résidence dans un pays de l’UE ou encore l’obligation de faciliter le vote des personnes issues de groupes vulnérables et marginalisés, entre autres les personnes handicapées, âgées, sans-abris et les prisonniers.
La part des citoyens mobiles dans la population votante totale varie fortement entre les pays de l’UE.
Oui, au Luxembourg, les citoyens européens non nationaux vivant sur le territoire forment 40% de la population alors que cela ne représente que 0,09% en Pologne. À Chypre, en Irlande, en Belgique, en Autriche et à Malte, la part des citoyens de l'UE non nationaux en âge de voter est également considérable, entre 7 et 14 % de l'électorat.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !