Toutes les semaines, Stéphanie Taupin et Fabien Hée vous emmènent à la découverte de l'Europe... et plus si affinité ! Les Cofondateurs de l'agence Les Éclaireurs Du Voyage ramènent de leurs repérages sur le terrain, souvenirs de rencontres, trouvailles insolites et conseils pour vos prochains voyages. Un regard parfois amusé, toujours sincère, sur ces destinations qui nous entourent et nous en font voir de toutes les couleurs.
Bonjour Stéphanie Taupin, aujourd'hui vous nous emmenez... à Madagascar !
Et oui, Madagascar qui garde un lien fort avec la France, après avoir été une colonie, puis un territoire d’Outre-Mer jusqu’en 1960, ce qui finalement n’est pas si éloigné.
On en voit d’ailleurs encore les traces au niveau de l’architecture, comme à Antsirabe.
Antsirabe, ça se situe où ?
Antsirabe se trouve au beau milieu des terres, dans la région des Hauts Plateaux.C’est pour moi l’un des paysages les plus beaux de l’île :
Ici, les rizières en terrasses s’alignent dans un camaïeu de verts incroyable, parce que les minuscules parcelles ne sont pas travaillées toutes en même temps :
Dans l’une on voit des femmes en train de repiquer le riz, alors que dans une autre les pointes vertes sortent à peine de l’eau, et dans une autre encore un homme passe avec un char à bœufs après la récolte...
Le camaïeu de couleurs va d’ailleurs bien au-delà du vert, avec le rouge des maisons construites en latérite, le blanc du riz mis à sécher sur le côté de la route... ce qui vaut parfois quelques gravillons sous la dent ensuite, mais c’est une autre histoire.
Quand on a l’âme d’un photographe, les alentours d’Antsirabe sont un pur bonheur.
Que trouve-t-on alors dans la ville d’Antsirabe ?
Alors Laurence, Antsirabe s’est développée autour de ces sources thermales.
Dès le XIX, les vertues de l’eau ont été reconnues pour les personnes atteintes de paludisme. Aujourd’hui, le centre thermal est plus tourné sur le bien-être, la relaxation.
Outre les toits métalliques pointus des thermes, Antsirabe c’est un joyeux bazar de pousse-pousses colorés, essentiellement utilisés par les femmes revenant chargées du marché, ou quiconque allant faire un course de l’autre côté de la ville d’ailleurs.
Donc pas de complexe post-colonialiste à avoir, c’est le mode de transport privilégié des malgaches eux-mêmes, et ça donne du travail à pas mal d’hommes en âge de courir.
Vous nous avez parlé des rizières, qu’y a-t-il d’autre à découvrir à l’extérieur de la ville ?
Les malgaches ont à la fois une culture bien ancrée dans ses traditions et le passé, et une capacité à s’adapter aux conditions présentes.
L’exemple des nombreux artisans de la ville maniant les différents matériaux est caractéristique. Je passe sur la broderie, les pierres, la fonte d’aluminium... pour vous parler des canettes.
Vous savez ? Les petites canettes de concentré de tomates ou de soda ?
Sous leurs doigts, elles deviennent des miniatures de vélo ou de 2CV. Voilà le recyclage à la façon malgache !
Et côté traditions, à quelques km d’Antsirabe, se trouve le lac de Tritriva. C’est en fait un ancien cratère complètement rempli d’eau et profond de plus de 150 mètres.
Un bel endroit dans lequel on ne baigne pas sans avoir le feu vert du gardien des lieux, pour n’offenser personne. Les « fadys », c’est à dire les tabous, sont nombreux par ici. Les légendes aussi... et le vieux Monsieur qui m’y avait accueillie était très bavard sur le sujet !
Stéphanie Taupin, quand est-il préférable de visiter Antsirabe et ses environs ?
Pour découvrir les Hauts Plateaux, ou même la forêt luxuriante de Ranomafana et ses lémuriens plus au Sud, je recommande la période sèche, de mars à octobre.
Et si vous avez envie d’aller marcher dans les montagnes d’Isalo, alors définitivement septembre octobre... Mais... j’enfile peut-être un peu trop vite les chaussures de rando là, non ?
Veloma ! (au revoir)
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.