Le Journal des 27

Le Journal Des 27 - Mardi 8 Février

Le Journal Des 27 - Mardi 8 Février

Bienvenue dans cette édition du journal des 27, l’émission qui suit le travail de la présidence française de l’UE. Depuis le 1er janvier 2022 et jusqu’à la fin du mois de juin, c’est la France qui est ainsi chargée de coordonner le travail des 27 au sein du Conseil de l’Union européenne, institution qui réunit les ministres des différents Etats-membres.

Aujourd’hui commençons ce journal en nous intéressant à la réunion des ministres chargés de la justice et des affaires intérieures à Lille le 3 et 4 février dernier. Une réunion informelle autour des thèmes des frontières extérieures de l’UE et des migrations.

Oui les ministres des 27 Etats membres se sont retrouvés à Lille pour discuter de la sécurité aux frontières et des migrations. Il s'agit de thèmes centraux mis en avant par Emmanuel Macron lors de son discours sur les priorités de la présidence du Conseil. En effet, le président français souhaite un meilleur contrôle des frontières de l’UE, qui passe selon lui  par une réforme de l’espace Schengen.

Une réforme d’ores et déjà impulsée par la Commission européenne en 2020, mais qu’Emmanuel Macron souhaite rendre plus politique. 

Oui, le chef de l’Etat français prône notamment un “pilotage politique” de l’espace Schengen, avec notamment la création d’un conseil des ministres mobilisable en cas de “défaillance grave à la frontière extérieure de l’UE”. Une réforme des mécanismes de l’espace Schengen est également attendue. Cette dernière aurait notamment pour objectif de renforcer le dispositif permettant le “rétablissement des contrôles aux frontières intérieures”. 

Une ambition  largement critiquée par la presse française, qui y voit une récupération politique du chef de l’Etat français. 

Oui car si Emmanuel Macron n’est pas encore officiellement candidat à la présidentielle d’avril, le président français semble néanmoins  faire campagne auprès de l’électorat français, mobilisé par les questions d’immigration et de sécurité. Ces thèmes ont en effet largement occupé l’espace médiatique et les discours des candidats à la droite de l’échiquier politique.


Continuons ce journal en nous intéressant à l’agenda de la santé porté par la présidence française de l’UE. Jeudi 27 janvier, le ministre français de la santé et des solidarités, Olivier Véran, s’est exprimé devant la commission ENVI au Parlement européen pour détailler les grands dossiers de la santé portés par la présidence française. 

Effectivement, jeudi 27, le ministre Olivier Véran a déroulé son ambitieux agenda pour la santé devant les eurodéputés membres de la commission chargée de l’environnement et de la santé publique au sein du Parlement européen. Le ministre a annoncé un grand nombre de propositions, concernant le numérique en santé, la lutte contre le cancer, ou encore le renforcement de l’Union de la santé. 

L’occasion également pour les eurodéputés d’interpeller le ministre sur de nombreuses distorsions au sein de l’UE concernant l’accès aux soins.

Plusieurs députés ont effectivement interpellé M. Véran sur les inégalités d’accès aux soins au sein de l’UE. À ce sujet, Alessandra Moretti du S&D a appelé Olivier Véran à “mettre en place des minima d’accès aux services sociaux”. En effet, si la pandémie a mis en lumière les inégalités d’accès aux soins, le problème n’est pas récent. 

Autre sujet des débats : la levée des brevets des vaccins contre la Covid-19. 

Oui, le ministre français de la santé s’est d’ailleurs montré favorable à une levée des brevets, déclarant qu’il n’y avait “aucune barrière idéologique sur le partage des vaccins”. Il a néanmoins émis des réserves quant à la capacité de certains Etats à produire efficacement un vaccin ARN messager, ainsi que la difficulté pour ces pays de distribuer équitablement ces doses à toute leur population. 

La santé ne faisait pourtant pas partie des priorités affichées par Emmanuel Macron lors de son discours d’inauguration de la présidence française.

C’est vrai, lors de son discours de la mi-décembre au sujet des priorités de la PFUE, le président français n’avait que très peu évoqué le sujet de la santé, préférant mettre l’accent sur le numérique, l’environnement et la défense européenne. Pourtant, une nouvelle étude réalisée pour l’Observatoire de la PFUE révèle cette semaine que 3 français sur 4 considèrent la santé comme le sujet majeur de la présidence française.


Terminons ce journal en nous rendant au sommet de l’aviation qui s’est tenu du 3 au 4 février. A cette occasion les ministres chargés du transport aérien et les acteurs du secteur se sont réunis à Toulouse pour discuter de l’avenir de l’aviation en Europe. Quel est l’objectif de ce rassemblement ? 

Oui Romain, cette semaine les ministres des transports se sont réunis avec pour objectif de promouvoir la décarbonation de l’aviation. En effet, du fait d’une croissance record du trafic, l’aviation est devenue l’une des premières  sources d’émission, et ce malgré la crise du Covid-19. Pour décarboner durablement le transport aérien, plusieurs pistes sont envisagées par les ministres, notamment la promotion de l’innovation technologique et l’optimisation des trajectoires des vols commerciaux. 

Un objectif qui s’inscrit dans le cadre de la déclaration sur la neutralité carbone 2050. 

Effectivement, ces échanges doivent d’ailleurs permettre d’aboutir à l’adoption d’une déclaration sur la neutralité carbone 2050 pour le transport aérien. Concrètement, le secteur aérien doit s’engager à réduire ses émissions de Co2, ou tout du moins à rendre ses émissions neutres d’ici 2050. En effet, l’UE s’est engagée dans une politique ambitieuse, elle souhaite devenir le premier continent qui retire autant d’émissions de Co2 qu’il n’en produit dans les prochaines décennies.

Juliane Barboni - Romain L'Hostis