Elphège Tignel, du Centre Européen des consommateurs France, vous explique sur euradio comment l’Europe protège les consommateurs dans leur vie quotidienne et quels sont vos droits si vous voyagez, déménagez, achetez, payez, étudiez, téléphonez… en Europe.
Elphège Tignel, en ce mois de décembre empli de la féerie de Noël, vous avez décidé de nous remettre les pieds sur terre face à la multitude de produits miracles que l’on peut trouver sur Internet en cette fin d’année
Eloignez les enfants du poste, Laurence, je vais devoir vous révéler ce que certains consommateurs, même une fois devenus adultes, refusent d’entendre : le père noël n’existe pas.
Dommage ! Surtout pour ceux qui se laissent convaincre par toutes sortes de produits prometteurs vendus sur des sites français ou européens pour les fêtes de fin d’année.
Parmi ceux-ci, vous trouvez par exemple des pilules qui comptent bien vous aider à freiner vos envies de sucreries avant, pendant et après Noël. Si vous n’êtes pas adeptes des pilules à avaler, pas de problème, vous trouverez des ceintures abdominales d’électrostimulation, des pantalons de sudation ou encore des aspirateurs anti cellulite. Bref tout un attirail d’accessoires sexy pour garder ou retrouver la ligne après les fêtes.
Et puis, Internet et les réseaux sociaux nous vantent aussi en ce moment les mérites de pierres magiques. Pas n’importe lesquelles ! Celles qui sont capables de vous donner toute l’énergie positive nécessaire pour surmonter votre angoisse comme celle de vous retrouver à table pendant de (trop) longues heures en famille le 25 décembre.
Je ne suis pas devin mais pourtant je peux déjà vous prédire une multitude de désillusions, de déceptions et de colère face aux montants dépensés … pour rien !
Alors pour ne pas déchanter sous le sapin, j’ai dans ma hotte, quelques conseils en guise de cadeaux de Noël.
Et votre premier cadeau conseil Elphège, c’est de toujours vérifier qui est le vendeur
Oui, avant toute commande en ligne, vous devez vous poser la même question : le site internet sur lequel vous naviguez est-il une façade, un écran de fumée ? Est-il bien celui d’une entreprise réelle?.
Pour en avoir le cœur net, la directive européenne « droits des consommateurs » a tout prévu. Elle impose aux vendeurs en ligne de renseigner tout un tas d’informations personnelles : leur nom, leur adresse, leur numéro de téléphone, leur numéro de TVA et bien d’autres encore. Ces informations, vous les retrouvez en principe dans les mentions légales ou dans les conditions générales de vente sur le site du vendeur.
Si vous passez par une marketplace, même obligation : pour chaque produit consulté, vous devez savoir qui est le vendeur et comment le contacter. Et la directive européenne précise bien que toutes ces informations doivent être présentées, « d’une manière claire et compréhensible ».
Vous nous recommandez également de ne pas se décider sans avoir jeté un œil sur les avis en ligne postés par d’autres acheteurs.
Oui les avis en ligne sont devenus incontournables dans le processus d’achat. C’est parfois un bon indicateur sur la qualité du produit ou sur le sérieux du vendeur. Alors il ne faut pas se priver de les consulter.
Mais face à leur succès, de nombreuses fraudes se sont développées. Par exemple, certains vendeurs n’hésitent pas à laisser des faux avis positifs sur leur propre site. Ou même à rémunérer des entreprises non européennes pour laisser un commentaire dithyrambique. D’autres enfin payent des moteurs de recherche pour que leur site apparaisse dans les premières propositions.
Bref, s’il faut les consulter, il faut aussi savoir distinguer le vrai du faux avis en ligne. Et bien sûr, ne pas hésiter à diversifier ses sources d’informations pour avoir un avis objectif sur son achat.
Dernier cadeau-conseil, Elphège : ne pas se laisser influencer par le marketing trop agressif de certains sites
Sur des sites comme sur les réseaux sociaux, certains vendeurs usent et abusent parfois de techniques pour faire pression sur les consommateurs. Pour les pousser à acheter. Je suis certaine que vous avez déjà été confrontée aux compte à rebours, à l’affichage du nombre de consommateurs connectés simultanément ou du nombre de produit encore en stock…Bref à toutes ces techniques pour vous inciter à cliquer, acheter, vous abonner ou fournir des données personnelles.
Alors même si l’offre est très attractive, il faut prendre le temps de la réflexion et de la comparaison !
Rappelons aussi que l’Europe se mobilise pour interdire ces pratiques peu commerciales. Le règlement sur les services numériques, le Digital Services Act, interdit déjà aux plateformes en ligne les plus utilisées (les Google, Booking, Amazon etc.) de concevoir, organiser ou exploiter leurs sites de façon à tromper les consommateurs.
On peut donc s’attendre, dans les années à venir, à voir s’atténuer ces techniques de marketing. Et même, soyons optimistes en cette période de Noël, à les voir disparaître !