Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.
Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Nous discutons toutes les semaines de finance. Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ?
Bonjour. La fin d’année est proche et de nombreux épargnants se demandent dans quoi ils pourraient bien investir en 2024. Je n’ai pas de boule de cristal, et nul ne sait prédire le futur, mais je pensais qu’il pouvait être pertinent de présenter quelques idées aux auditeurs. En précisant bien que c’est à chacun de faire son analyse, et qu’il ne s’agit là que de suggestions, sans aucune garantie.
Très bien. J’imagine surtout que le choix des placements dépend de la personnalité de chacun ?
Oui, vous avez parfaitement raison. En finance, on appelle cela le profil de risque de l’investisseur. Il s’analyse en prenant en compte trois facteurs notamment : le goût du risque de l’épargnant, sa connaissance en finance et son horizon de placement.
Et c’est logique. Une personne très à l’aise en finance, qui est prête à potentiellement perdre une grosse partie de son capital et qui souhaite investir sur plusieurs décennies peut s’orienter vers de placements beaucoup plus risqués qu’une personne prudente et souhaitant placer ses économies pour quelques années seulement.
Avec ce rappel bien utile, commençons votre liste pour 2024. Avez-vous une suggestion qui conviendrait pour les personnes particulièrement prudentes qui nous écoutent ?
Oui, bien sûr. En 2023, il était rentable de basculer l’argent qui dormait sur les comptes courants vers des livrets bancaires. En effet, la hausse des taux s’est traduite par une hausse des intérêts sur les livrets, dont certains versent aujourd’hui 3%. Mais maintenant que l’inflation s’oriente de nouveau à la baisse, il est possible que les banques se mettent à réduire leurs taux d’intérêts. Il peut donc être pertinent de le fixer en ouvrant des Comptes à Terme.
Le risque associé à ce placement est quasi nul, car les livrets et les comptes à terme bénéficient de la garantie des dépôts, jusqu’à 100 000 euros par personne et par banque.
Passons maintenant à la personne qui est prête à prendre quelques risques modestes, pour viser un rendement plus attractif.
Très bien. Il s’agit d’une personne au profil de risque dynamique. Là aussi, je suggère d’essayer de tirer profit de la hausse considérable des taux. Il en résulte que les intérêts versés sur les obligations ont augmenté. Et au sein de ce secteur, il désormais possible de trouver des obligations, émises par des entreprises solides, qui versent du 5 ou 6% par an. Le plus facile est probablement de s’orienter vers des fonds obligataires, qui offrent le double avantage d’être accessibles à partir de 1 000 euros et de vous exposer à un portefeuille diversifié, qui contient des centaines d’obligations différentes. Ce qui minimise votre risque.
Vous me voyez venir, que proposeriez-vous pour la personne confiante en finance et plus agressive dans son approche ?
Deux idées. Sur une base relative, les actions japonaises sont relativement peu chères. Pour des bonnes raisons ! L’économie japonaise a longtemps manqué de croissance, et les investisseurs japonais se sont peu intéressés à la Bourse. Mais des changements structurels sont en cours et l’activisme des actionnaires est en hausse. Il s’agit donc d'un pari risqué, mais qui pourrait rapporter gros. La deuxième idée est un titre boursier spécifique. Il s’agit de la société Visa, qui domine - avec son concurrent Mastercard - le secteur des paiements digitaux. Or le volume des paiements par carte ne cesse de croître dans le monde. Et à chaque fois qu’un paiement s’exécute via le système Visa, la société prend une toute petite commission. Un modèle économique qui nous semble attractif.
Pour conclure, avez-vous un investissement “plaisir” en tête ?
Bien sûr. Je suis certain que vous avez entendu parler d’investir dans le vin. Mais les prix des grands crus bordelais et bourguignons se sont envolés depuis des années. Il nous semble que la région viticole alsacienne est, pour l’instant, moins sur les radars des Chinois et autres grands amateurs de vins rares. L’avantage d’un investissement en quelques flacons de grands crus alsaciens est que dans le pire des cas, vous pouvez littéralement liquider ce placement, en compagnie de quelques bon amis ou en famille.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.