Chaque jeudi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Nous parlions la semaine dernière du nombre croissant de migrants en Europe, et des problématiques que cela engendre. Chez Sport et Citoyenneté, vous défendez le sport, comme un outil puissant au service de l’inclusion.
Comment cela se matérialise-t-il réellement ?
On n’en a pas toujours conscience, mais le sport, dans ses multiples facettes, est un domaine d’étude pertinent mais souvent sous-estimé. Effectivement, c’est un outil puissant, qui doit prendre sa part dans les différents enjeux de société, et notamment dans l’inclusion des réfugiés, demandeurs d’asiles et migrants. Le sport représente un moyen parfait pour stimuler l’inclusion sociale et rassembler les personnes, indépendamment de leur nationalité, de leurs croyance/culture ou de leur origine. C’est ce que nous défendons, au travers des projets européens que nous menons, dont le projet Football Including Refugees que nous surnommons FIRE+ pour les intimes.
Et donc en quoi consiste exactement ce projet ?
Il a démarré en 2018 sous le nom FIRE, projet que nous avons continué et étoffé avec le projet avec FIRE+. Les projets FIRE et FIRE+ ont été créés grâce au financement du programme Erasmus+ de la Commission européenne. Leurs objectifs sont de contribuer à l’inclusion, à la socialisation, à la participation et à l’accès au sport des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants par l’intermédiaire du football à l’échelle locale. Et on le sait, le football est universel, inutile de parler la même langue pour se rassembler autour d’un ballon.
Concrètement, ces projets visent les fédérations et les ligues de football, afin de les aider à éduquer et à former leurs entraîneurs, leur personnel technique et les bénévoles dans le but de lancer un projet de foot pour des réfugiés ou des demandeurs d’asiles. Ces personnes participent à des tournois, des entrainements réguliers, et sont accompagnés administrativement.
C’est donc un partage de connaissance et d’expériences quotidien, au travers du football ?
Effectivement, et l’unité Sport de la Commission européenne l’a bien indiqué « L'échange de connaissances à travers l'Europe est un domaine clé ». Et donc notre projet devrait apporter des avantages tant aux communautés d'accueil qu'aux nouveaux arrivants en facilitant cet aspect d’échange et de partage.
Les Clubs de football sont donc les cibles principales de ce projet. Quelle aide est disponible pour un club qui voudrait se lancer ?
Avec les partenaires de FIRE, nous avons créé un MOOC. C’est un cours en ligne interactif, gratuit et ouvert à tous, pour aider les bénévoles qui souhaiteraient accueillir des réfugiés/migrants et demandeurs d’asile dans leur club à se lancer sereinement. On y aborde toutes les facettes d’un tel projet : comment le mettre en place, comment entrer en contact avec les réfugiés, comment le faire vivre et comment mobiliser des partenaires de façon efficace. L’idée, c’est de faciliter le développement d’initiatives qui représentent aussi une distraction bienvenue dans le quotidien compliqué des migrants et réfugiés.
C’est très innovant ! Et à quoi ressemble-t-il ce MOOC ?
Le MOOC est disponible en ligne depuis le mois de mai et contient de nombreux témoignages vidéo, de la part d’experts mais aussi de volontaires et responsables de clubs qui se sont eux même lancés dans des projets d’inclusion de ce type. Les vidéos sont ponctuées d’activités, de quizz et de documents divers qui permettent à la fin d’obtenir un certificat de réussite.
Bien sûr, le MOOC sera amélioré durant toute la durée du projet FIRE+. On a pour objectif d’inclure de nouveaux contenus concernant l’accueil des mineurs non accompagnés, et les femmes et jeunes filles et les réfugiées comme volontaire dans les clubs. Encore une fois, nous voulons rassembler les gens par le biais du football, indépendamment de la nationalité, de la citoyenneté, du milieu culturel, du statut juridique, du sexe et de toute autre variable.
Clara Gauthier au micro de Cécile Dauguet